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Judaïsme

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Le judaïsme désigne la tradition et la culture religieuse des Juifs, c'est-à-dire des descendants des Hébreux israélites de Judée, et de ceux qui les ont rejoints par la conversion. Le judaïsme comporte des éléments religieux, mais ne s'y limite pas, contenant, outre son code de conduite, une législation, des rites, et des coutumes non spécifiquement religieuses.

Le judaïsme n'est pas une nation, encore moins une race, c'est une religion implantée dans des races très diverses.
  • Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Israël, Jean-Claude Barreau, éd. Toucan, 2010, p. 106


Je suis Juif, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n'en tire ni orgueil ni honte, étant, je l'espère, assez bon historien pour n'ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe et la notion même de race pure une absurdité particulièrement flagrante, lorsqu'elle prétend s'appliquer, comme ici, à ce qui fut, en réalité, un groupe de croyants, recrutés, jadis, dans tout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave. Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d'un antisémite.
  • L'étrange défaite (1940), Marc Bloch, éd. Gallimard, coll. « Folio Histoire », 1990, p. 31


Les Juifs d'Afrique du Nord sont, dans leurs traits essentiels, des Nord-Africains. Les Juifs d'Europe, dans leurs traits essentiels, sont des Européens.
  • (en) The Jews of North Africa are, in their essential traits, North Africans. The Jews of Europe are in their essential traits Europeans.
  • Race and Democratic Society (1923), Franz Boas (trad. Wikiquote), éd. Augustin, 1945, p. 41


On les vit guerriers, agriculteurs, commerçants ; on les vit [...] traverser de longs siècles de prospérité et de gloire, et vaincre, par un système d'émigration des plus intelligents, les difficultés qu'opposaient à leur expansion les limites étroites de leur domaine. Et qu'était-ce encore que ce domaine ? Les voyageurs modernes savent au prix de quels efforts savants les agronomes israélites en entretenaient la factice fécondité. Depuis que cette race choisie n'habite plus ses montagnes et ses plaines, le puits où buvaient les troupeaux de Jacob est comblé par les sables, la vigne de Naboth a été envahie par le désert, tout comme l'emplacement du palais d'Achab par les ronces. Et dans ce misérable coin du monde, que furent les Juifs ? Je le répète, un peuple habile en tout ce qu'il entreprit, un peuple libre, un peuple fort, un peuple intelligent, et qui, avant de perdre bravement, les armes à la main, le titre de nation indépendante, avait fourni au monde presque autant de docteurs que de marchands.


Le judaïsme et l'islam sont peut-être les deux religions qui se ressemblent le plus.


[L]es données de l'anthropologie s'accordent avec l'Histoire pour réfuter l'opinion encore courante selon laquelle il existerait une race juive remontant à la tribu biblique. Au point de vue anthropologique, deux séries de faits militent contre cette croyance : l'extrême diversité des juifs en matière de caractères physiques, et leur similitude avec des populations non juives au milieu desquelles ils vivent. [...] C'est évidemment le métissage qui explique ces deux phénomènes. Il a revêtu plusieurs formes selon les divers contextes historiques : mariages mixtes, prosélytisme à grande échelle, viol - accompagnement constant (légal ou toléré) des guerres et des pogroms.
  • La Treizième tribu (1976), Arthur Koestler, éd. Tallandier, 2008, p. 272


[] la religion israëlite (à la différence du christianisme, de l'islam, du bouddhisme) suppose l'appartenance à une nation historique, à un peuple élu []. L'Ancien Testament est avant tout un livre d'histoire nationale ; s'il a donné au monde le monothéisme, son credo est pourtant plus tribal qu'universel. Chaque prière, chaque rite, proclame l'appartenance à une ancienne race, ce qui place automatiquement les juifs en dehors du passé racial et historique des peuples au milieu desquels ils vivent. La religion israélite, comme le montrent deux mille ans de tragédies, engendre nationalement et socialement sa ségrégation. Elle met le juif à part, elle invite à le mettre à part. Elle crée automatiquement des ghettos matériels et culturels. Elle a fait des juifs de la diaspora une pseudo-nation dépourvue de tous les attributs et privilèges de la nationalité, mollement rassemblée par un système de croyances traditionnelles fondées sur des postulats raciaux et historiques qui se révèlent illusoires.
  • La Treizième tribu (1976), Arthur Koestler, éd. Tallandier, 2008, p. 290


Aujourd'hui, ceux qui se considèrent comme la plus haute incarnation du sémitisme, les Juifs, contribuent à perpétuer cette croyance à l'inégalité et à la hiérarchie des races. Le préjugé ethnologique est un préjugé universel, et ceux-là mêmes qui en souffrent, en sont les conservateurs les plus tenaces. Antisémites et philosémites s'unissent pour défendre les mêmes doctrines, ils ne se séparent que lorsqu'il faut attribuer la suprématie. Si l'antisémite reproche au Juif de faire partie d'une race étrangère et vile, le Juif se dit d'une race élue et supérieure ; il attache à sa noblesse, à son antiquité la plus haute importance et maintenant encore, il est en proie à l'orgueil patriotique. Bien qu'il ne soit plus un peuple, bien qu'il proteste contre ceux qui veulent voir en lui le représentant d'une nation campée parmi des nations étrangères, il n'en garde pas moins au fond de lui-même cette vaniteuse persuasion et, ainsi, il est semblable aux chauvins de tous les pays. Comme eux, il se prétend d'origine pure, sans que son affirmation soit mieux étayée [...]. Il n'est pas resté tel qu'un peuple uni et homogène, au contraire, il est à présent le plus hétérogène de tous les peuples, celui qui présente les variétés les plus grandes, et cette prétendue race dont amis et ennemis s'accordent à vanter la stabilité et la résistance nous présente les types les plus multiples et les plus opposés, puisqu'ils vont du Juif blanc au Juif noir, en passant par le Juif jaune, sans parler encore des divisions secondaires, celles des Juifs aux cheveux blonds ou rouges, et celles des Juifs bruns, aux cheveux noirs.
  • L'antisémitisme, son histoire et ses causes (1894), Bernard Lazare, éd. L. Chailley, 1894, p. 262


Il n'y a pas davantage de race chrétienne qu'il n'y a de race musulmane. Et il n'y a pas, non plus, de race juive.
  • Les races et l'histoire: introduction ethnologique à l'histoire‎ (1953), Eugène Pittard, éd. Albin Michel, 1953, p. 430


On considère le judaïsme comme un fait de race, on dit : « la race juive » ; on suppose, en un mot, que le peuple juif, qui, à l'origine, créa cette religion l'a toujours gardée pour lui seul. On voit bien que le christianisme s'en est détaché à une certaine époque ; mais on se laisse aller volontiers à croire que ce petit peuple créateur est resté toujours identique à lui-même, si bien qu'un juif de religion serait toujours un juif de sang. Jusqu'à quel point cela est-il vrai ? [...] j'ai la conviction qu'il y a dans l'ensemble de la population juive, telle qu'elle existe de nos jours, un apport considérable de sang non sémitique ; cette race, que l'on considère comme l'idéal de l'ethnos pur, se conservant à travers les siècles par l'interdiction des mariages mixtes, a été fortement pénétrée d'infusions étrangères, un peu comme cela a eu lieu pour toutes les autres races. En d'autres termes, le judaïsme à l'origine fut une religion nationale ; il est redevenu de nos jours une religion fermée ; mais, dans l'intervalle, pendant de longs siècles, le judaïsme a été ouvert ; des masses très considérables de populations non israélites de sang ont embrassé le judaïsme ; en sorte que la signification de ce mot, au point de vue de l'ethnographie, est devenue fort douteuse.
  • Le judaïsme et le christianisme (1883), Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1883, p. 24


La race Israélite a rendu au monde les plus grands services. Assimilée aux différentes nations, en harmonie avec les diverses unités nationales, elle continuera à faire dans l'avenir ce qu elle a fait dans le passé. Par sa collaboration avec toutes les forces libérales de l'Europe, elle contribuera éminemment au progrès social de l'humanité.
  • Le judaïsme et le christianisme (1883), Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1883, p. 29


L'histoire n'en est pas à une ironie près : il fut un temps en Europe où celui qui affirmait que les juifs, du fait de leur origine, constituaient un peuple étranger était désigné comme antisémite. Aujourd'hui, a contrario, qui ose déclarer que ceux qui sont considérés comme juifs dans le monde ne forment pas un peuple distinct ou une nation en tant que telle se voit immédiatement stigmatisé comme « ennemi d'Israël ».
  • Comment le peuple juif fut inventé (2008), Shlomo Sand (trad. Sivan Cohen-Wiesenfeld et Levana Frenk), éd. Fayard, 2008, p. 35


Shylock : Un Juif n'a-t-il pas des yeux ? Un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes,

des dimensions, des sens, de l'affection, de la passion ; nourri avec
la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé
aux mêmes maladies, soigné de la même façon,
dans la chaleur et le froid du même hiver et du même été
que les Chrétiens ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ?
Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez,

ne mourrons-nous pas ? Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ?
  • (en) Shylock : Hath not a Jew eyes? Hath not a Jew hands, organs
    dimensions, senses, affections, passions; fed with
    the same food, hurt with the same weapons, subject
    to the same diseases, heal'd by the same means,
    warm'd and cool'd by the same winter and summer
    as a Christian is? If you prick us, do we not bleed?
    If you tickle us, do we not laugh? If you poison us,
    do we not die? And if you wrong us, shall we not revenge?


Voir aussi

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