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honte — Wiktionnaire, le dictionnaire libre Aller au contenu

honte

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Du vieux-francique *haunita ou *hauniþa, « dédain, mépris, raillerie » (→ voir honnir) (cf. vieux saxon hōnitha, hōnithia « déshonneur », moyen néerlandais hoonde, même sens) ; la forme latinisée haunitas est attestée dans les Gloses de Reichenau (VIIIe siècle).
Singulier Pluriel
honte hontes
(h aspiré)\ɔ̃t\

honte (h aspiré)\ɔ̃t\ féminin

  1. (Désuet) Déshonneur, opprobre, humiliation (ce qui est le sens étymologique et ancien).
    • Se plaindre est une honte et soupirer un crime. — (Pierre Corneille, Hor., IV, 4)
    • La gloire d’une mort qui nous couvre de honte. — (Pierre Corneille, Pomp., II, 2)
    • Mais pour braver Marcelle et m’affranchir de honte, Il est une autre voie et plus sûre et plus prompte. — (Pierre Corneille, Théodore, III, 3)
    • Dans la nuit du tombeau j'enfermerai ma honte. — (Jean Racine, Iphig., II, 1)
    • J'ai déclaré ma honte aux yeux de mon vainqueur. — (Jean Racine, Phèdre, III, 1)
    • Déjà de sa présence [de Phèdre] avec honte chassée,
      Dans la profonde mer Œnone s’est lancée.
      — (Jean Racine, ib., V, 5)
    • Il y aurait de la honte à m’abandonner. — (François de Salignac de La Mothe-Fénelon, Les Aventures de Télémaque, XV, 1699)
    • Il fait à l’homme de bien une honte de la vertu. — (Jean-Baptiste Massillon, Pet. car. Triomph.)
    • Et si je n'écoutais que ta honte et ma gloire. — (Voltaire, Zaïre, III, 4)
    • Tu vois mon sort, tu vois la honte où je me livre. — (Voltaire, ib., V, 8)
    • Va, la honte serait de trahir ce que j'aime. — (Voltaire, ib., IV, 3)
    • La honte est dans l’offense, et non pas dans l’excuse. — (La Chaussée, Préjug. à la mode, V, 1)
    • Ce n'est pas ce que voulait madame Kaufmann : il lui fallait savourer la honte de sa rivale, la voir humiliée, perdue, insultée. — (Fr. Soulié, les Forgerons, § II)
    • Sous la table, le jeune prêtre pose doucement la main sur la jambe nue de l’élève, remonte un peu plus haut. L’air bouleversé du garçon lui fit cesser son jeu. Mais Michel n’oubliera jamais ce visage de supplication et de honte, cet air d’absorption et de quasi-douleur qui est celui du désir et du plaisir à demi accompli. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 226)
    • C'est là que ma colère explose : « Ce sont des cague-brailles, des minables, des traîtres doublés d'idiots, c'est une honte pour la France, d’abandonner en rase campagne des gens, ça nous coûtera une fortune ! Il aura ma démission. » — (Arnaud Montebourg, L'engagement, Éditions Grasset, 2020)
    1. Par exclamation.
      • Ô honte, qui jamais ne peut être effacée ! — (Jean Racine, Esth., III, 1)
  2. (Familier) (Par hyperbole) Ce qui ne convient pas, ce qui est messéant.
    • Et que c’est honte au roi de ne leur donner rien. — (Mathurin Régnier, Satires, II)
    • Car c’est honte de vivre et de n’être amoureux. — (Mathurin Régnier, Épîtres, II)
  3. Se dit aussi au pluriel (Voltaire a condamné cet emploi ; mais, outre les autorités, la raison et l’usage n'empêchent pas d’employer ce mot abstrait au pluriel).
    • Les soins que cette amour nous donne en cette vie
      Ne peuvent aussi bien nous élever si haut,
      Que la perfection la plus digne d’envie
      N’y soit toujours suivie
      Des hontes d’un défaut.
      — (Pierre Corneille, Imit., I, 3)
    • Mais tu sais quel orgueil ont lors montré les comtes ;
      Combien d’affronts pour lui, combien pour moi de hontes !
      — (Pierre Corneille, D. Sanche, II, 1)
    • Pour réserver sa tête aux hontes du supplice. — (Pierre Corneille, Pomp., V, 3)
    • La plus brillante fortune ne mérite point ni le tourment que je me donne, ni les humiliations, ni les hontes que j’essuie. — (Jean de la Bruyère, VIII)
    • Il aurait fallu prévoir les écueils d’un tel succès, et empêcher les méfaits et les hontes dont le monarque délivré allait charger sa couronne, et, jusqu'à un certain point, la responsabilité de ses libérateurs. — (Villem., la Tribune franç. Châteaubriand, ch. 14)
  4. Sentiment pénible qu’excite dans l’âme la pensée ou la crainte du déshonneur; ou la conscience d’une faute commise et la confusion, le trouble qu’on en ressent.
    • La honte se met entre la vertu et le péché pour empêcher qu’on ne la quitte ; puis entre le péché et la vertu pour empêcher qu’on ne la reprenne. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Pensées chr., VIII)
    • La mariée arrive avec le retard de circonstance, affublée d'une extraordinaire robe bouffante et emperlousée qui aurait fait rougir de honte même la fée la plus frivole. — (Mark Mills, En attendant Doggo, traduit de l'anglais par Florence Hertz, éd. Belfond, 2016)
    • La honte est une passion que la nature raisonnable excite en nous et qui nous détourne, sans que nous remarquions même ni comment ni pourquoi, de tous les excès et de toutes les impuretés du vice. — (Louis Bourdaloue, Exhort. sur la flagellation de J. C.)
  5. (Religion) (Par métonymie) Dans le langage biblique, les parties que l’on doit cacher.
    • C’est pourquoi j’ai relevé vos vêtements sur votre visage, et on a vu votre honte. — (Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, Bible, Jérémie, XIII, 26)

Proverbes et phrases toutes faites

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Traductions à trier
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Prononciation

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  • honte sur le Dico des Ados
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Références

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honte *\Prononciation ?\ féminin

  1. Honte.

Dérivés dans d’autres langues

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