Coqueluche
Qu’est-ce que c’est ?
La coqueluche est une maladie infectieuse très contagieuse, généralement infantile, mais dont la prévalence tend à augmenter chez les adultes dans les pays industrialisés faute d'une couverture vaccinale suffisante.
La coqueluche est due à des bactéries appartenant au genre Bordetella, principalement Bordetella pertussis (bacille de Bordet-Gengou). La maladie se transmet par voie aérienne.
La généralisation de la vaccination des enfants dans les pays riches a entraîné une diminution significative du nombre de cas et de décès de cette infection respiratoire, mais a également modifié sa répartition dans la population. Elle a, en effet, fait sa réapparition chez les adolescents et chez les adultes car si le vaccin anticoquelucheux est très efficace, la protection qu'il confère n'excède pas une dizaine d'années.
Le bacille coquelucheux continue de circuler et infecte les personnes non ou incomplètement vaccinées (les nourrissons) ou celles qui l'ont été pendant leur enfance mais n'ont pas eu de rappels vaccinaux.
La coqueluche est sévère chez les nourrissons qui, dans la majorité des cas, sont contaminés par l'entourage, essentiellement les parents ou les frères et sœurs.
Dans le monde, on estime que chaque année que 50 millions de personnes contractent une coqueluche (dont la très grande majorité dans les pays en développement) avec une issue fatale dans 300 000 à 400 000 cas. En Europe, 20 591 cas ont été signalés en 2009 au réseau EUVAC-NET qui surveille les maladies infectieuses à prévention vaccinale. Aux Etats-Unis, 13 278 cas ont été rapportés in 2008.
En France, la coqueluche n'est pas une maladie à déclaration obligatoire, mais les épidémies doivent être signalées aux autorités sanitaires. Ces cas groupés de coqueluche surviennent en particulier dans les écoles (110 cas chez des enfants et 38 chez des adultes entre 2000 et 2005) et dans les établissements hospitaliers (413 cas entre 2000 et 2007). Le réseau Renacoq surveille les coqueluches pédiatriques hospitalisées (138 cas en 2008).
Comment agit l'agent infectieux?
La coqueluche a un tropisme avant tout respiratoire.
Le bacille coquelucheux se transmet par l'intermédiaire des gouttelettes respiratoires des personnes infectées.
Il a une prédilection particulière pour les muqueuses de l'appareil respiratoire où il se multiplie.
Ses capacités de survie en dehors de son hôte (l'homme) sont très faibles.
Cet agent pathogène sécrète différentes substances toxiques qui expliquent les symptômes de la maladie. La coqueluche est donc une toxi-infection.
L'infection entraîne la production d'anticorps qui disparaissent en quelques mois. On sait également que les anticorps de la mère ne protègent pas le nourrisson.
Quels sont les symptômes ?
La coqueluche se développe en plusieurs phases.
La période entre la contamination et l'apparition des premiers signes (incubation) est d'une dizaine de jours en moyenne.
Dans sa forme classique, que l'on observe chez les personnes non immunisées, c'est-à-dire non couverte par la vaccination ou n'ayant jamais contracté la maladie, celle-ci évolue en trois phases :
- La première, dite catarrhale , ressemble à une simple rhinopharyngite. Elle est caractérisée par un écoulement nasal (rhinorrhée), des éternuements, une légère fièvre et une toux modérée. Elle dure sept à quinze jours. C'est pendant cette période que le malade est la plus contagieuse.
- La deuxième phase, dite paroxystique , est celle des quintes de toux caractéristiques de la coqueluche ("chant du coq") qui s'achèvent souvent par des vomissements et une reprise bruyante de la respiration. Elles se produisent plus volontiers la nuit, perturbant le sommeil du malade, et ne s'accompagnent pas de fièvre. Il n'y a aucun symptôme entre les quintes. La durée de cette phase est de quatre à six semaines.
- Au cours de la phase de convalescence , qui dure plusieurs semaines, on observe une amélioration progressive avec une diminution de la fréquence des quintes.
Chez les nourrissons, les symptômes de la coqueluche sont mal tolérés. Elle peut entraîner des apnées (arrêt de la respiration) et un manque d'oxygène qui se traduit par une cyanose (coloration bleue de la peau).
Chez les adolescents et les adultes, la coqueluche passe souvent inaperçue car elle se présente sous une forme atypique avec des signes le plus souvent limités à une toux qui persiste pendant plusieurs semaines (toux chronique).
Les complications de la coqueluche peuvent être respiratoires (pneumonie, bronchopneumonie) ou neurologiques (convulsions, encéphalopathie). Le risque est beaucoup plus élevé chez les jeunes enfants que chez les adolescents et les adultes.
Quels examens faire ?
Seuls des examens visant à identifier le bacille peuvent être proposés.
Le diagnostic de la coqueluche est évoqué sur les signes présentés par le malade et confirmé par des examens bactériologiques qui permettent de mettre en évidence le bacille ou son ADN dans les sécrétions prélevées dans le nez et la gorge (prélèvements rhinopharyngés) au cours des deux ou trois premières semaines de toux.
La recherche des anticorps spécifiques dans le sang, ou sérologie, peut être intéressante lorsque la maladie évolue depuis plus longtemps.
Quels sont les traitements ?
Les antibiotiques sont le traitement de référence de la coqueluche. Ces médicaments ont peu d'effet sur la toux mais ils permettent de diminuer la contagiosité.
Du fait de la gravité potentielle de la coqueluche chez les nourrissons de moins de trois mois, ceux-ci doivent toujours être hospitalisés.
Les personnes non ou mal vaccinées qui ont des contacts proches avec les malades doivent bénéficier le plus vite possible d'un traitement antibiotique à visée préventive.
Cette antibioprophylaxie post-exposition est également recommandée en cas de contacts occasionnels pour les personnes non vaccinées fragiles.
Quand et qui faut-il vacciner ?
La vaccination anticoquelucheuse fait partie du calendrier vaccinal des nourrissons.
Il s'agit d'un vaccin combiné (coqueluche, diphtérie, tétanos, poliomyélite, hépatite B) à raison de trois injections à l'âge de 2, 3 et 4 mois (primovaccination), suivies d'un rappel à 16-18 mois. '
Les rappels vaccinaux sont importants pour diminuer la circulation du bacille coquelucheux. Ils sont recommandés chez l'enfant entre 11 et 13 ans avec, pour ceux qui n'ont pas eu ce rappel, un rattrapage à 16-18 ans.
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande également de vacciner "les adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou années à venir (stratégie du cocooning)" ou, si nécessaire, de mettre à jour les vaccinations de tous les membres de l'entourage familial à l'occasion d'une grossesse et le plus tôt possible après l'accouchement pour la mère.
En complément de cette stratégie, le HCSP recommande de proposer un rattrapage aux adultes qui n'ont pas été vaccinés au cours des dix dernières années à l'occasion du rappel décennal diphtérie-tétanos-poliomyélite de 26-28 ans.
Enfin, tous les personnels soignants ainsi que les professionnels en contact avec des nourrissons trop jeunes pour avoir bénéficié d'une primo-vaccination complète, devraient également se faire vacciner contre la coqueluche.