Un
nouveau jour se lève dans le processus de développement
de Bafoulabé et de Mahina. Le président de la République
Amadou Toumani Touré a procédé samedi dernier à
Bafoulabé à la pose de la première pierre de l'électrification
des deux localités. Et il a dans la foulée donné
le premier coup de grader des travaux d'aménagement des 1562 hectares
des périmètres irrigués B et G/H de Batigoungou (à
14 kilomètres de Mahina) du Projet de développement rural
intégré en aval du barrage de Manantali (PDIAM).
D'un coût de 3 milliards de Fcfa, le projet d'électrification
impulsé par le président de la République, consiste
en la réalisation d'une ligne moyenne tension qui desservira les
villages tout le long du fleuve Bafing, du barrage à Mahina et
à Bafoulabé, a expliqué le ministre des Mines, de
l'Energie et de l'Eau Hamed Diane Séméga. Et le ministre
Séméga de faire remarquer que le président Touré
a toujours plaidé pour que l'électricité ne soit
pas un luxe, mais bien une commodité que le gouvernement se fera
un devoir d'apporter à toutes nos populations.
"IL
ETAIT TEMPS" : Dans son intervention, le chef de l'Etat
indiquera que c'est pour lui un réel plaisir de venir à
Bafoulabé et de se remémorer les noms de personnalités
comme Fily Dabo Sissoko qui ont fait la renommée de la localité
au delà de ses frontières. "Il était temps que
Bafoulabé et Mahina aient accès à l'électricité",
dira le président Touré qui a ainsi procédé
à la pose de la première pierre de l'électrification
de ces deux localités pour un montant total de 3 milliards de Fcfa.
Cette commodité qui ne saurait être un luxe sera désormais
à la portée de toute la communauté et ne manquera
pas de changer toute la physionomie socio-économique de la zone,
dira le président Touré, avant d'évoquer les importants
projets de réalisation de routes dans la région de Kayes.
Le président Touré soulignera à ce propos, la réalisation
en cours des routes Bamako-Kayes-Kidira vers le Sénégal,
Bamako-Kolokani-Diéma-Nioro du Sahel-Ayoun el Atrouss-Nouakchott,
les routes Kita-Kourounikoto-Diankounté Camara, et Kita-Kéniéba-Saraya
(en Guinée) qui achèveront d'étoffer le tissu routier
de la région.
Le maire de Bafoulabé Makan Diakité qui s'est réjoui
de ces actions a indiqué que le président de la République
a posé un geste qui restera gravé dans la mémoire
collective des habitants de Bafoulabé et de Mahina. L'édile
avait du mal à trouver les mots pour remercier le chef de l'Etat
pour avoir permis, 117 ans après l'érection de Bafoulabé
en cercle en 1888 (c'est le plus ancien cercle du Mali), la réalisation
d'un vieux rêve : l'offre publique du service de l'électricité.
Comme il est désormais de tradition, il a profité de l'occasion
qui lui était offerte pour égrener un chapelet de doléances
des habitants du cercle : le désenclavement interne et externe,
la création des PME, la réhabilitation du centre de santé
de référence et la réalisation d'un nouveau centre,
l'adduction d'eau potable, la réalisation des infrastructures sportives.
Il a aussi attiré l'attention du chef de l'Etat sur le déficit
céréalier que connaît le cercle à la suite
de la mauvaise campagne agricole de l'année dernière.
En réponse, le président Touré a indiqué que
s'agissant de la réalisation d'infrastructures sanitaires, sportives,
la disponibilité de la téléphonie rurale et de la
télévision, l'approvisionnement en eau potable, la création
de banques de céréales pour faire face au déficit
céréalier, les dispositions sont déjà prises.
Parlant de la mise en concession de la Régie des chemins de fer,
un sujet hautement sensible dans cette partie de notre pays, ATT a rappelé
que nous avons été contraints à cette solution à
la suite de notre mauvaise gestion de cet outil de désenclavement
interne et externe.
VERS UNE AGRICULTURE INTENSIVE : Toujours samedi, le
président Touré a bouclé à Batigoungou sa
journée très chargée en donnant le premier coup de
grader des travaux d'aménagement de 1562 hectares des périmètres
B (682 hectares) et G/H (880 hectares) du PDIAM. Ce projet nécessitera
un investissement très important de 15,3 milliards de Fcfa. Il
est financé conjointement par le Fonds saoudien de développement,
le Fonds koweïtien de développement arabe, la Banque islamique
de développement, le Fonds de l'OPEP et le gouvernement. Le marché
des travaux a été attribué à l'entreprise
tunisienne ETEP-Kilany pour un délai d'exécution de 20 mois.
Le PDIAM s'inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté
par la recherche de la sécurité alimentaire qui constitue
une priorité absolue dans la politique de développement
socio-économique du gouvernement. La zone d'intervention du PDIAM
s'étend du barrage de Manantali à la frontière avec
le Sénégal dans la vallée du fleuve Sénégal.
La première phase du projet couvre le cercle de Bafoulabé
sur une zone comprise entre la ville et le barrage et comprenant 4 communes
: Bamafélé, Diokéli, Koundian et Mahina.
Le PDIAM contribuera à la sécurisation de la production
agricole, à l'augmentation du niveau de vie de la population par
l'accroissement des revenus, la valorisation du barrage de Manantali à
travers une plus grande intensification agricole, à l'équilibre
de la balance commerciale du pays, et à une meilleure intégration
de l'élevage et de l'agriculture.
Les bénéficiaires qui, comme on l'a vu, piaffent d'impatience
disposeront dans un an, du périmètre B dont la livraison
est prévue pour juin 2006. Le G/H sera prêt en avril 2007.
La production attendue quand le projet aura atteint sa vitesse de croisière,
est de 6.656 tonnes de paddy, 1848 tonnes de maïs, 1104 tonnes d'arachide,
par an.
M. COULIBALY
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