Malango Mayotte Les élections à Mayotte referendum 2009 Résultat de la consultation populaire du 29 mars 2009 à Mayotte |
Cette consultation populaire, souvent improprement appelée "référendum", n'a qu'une valeur consultative. Elle est destinée à connaître la volonté des mahorais sur le statut qui régira l'administration de Mayotte. On imagine cependant mal le gouvernement ne pas en tenir compte. Jusqu'à maintenant, Mayotte est une Collectivité d'outre mer, baptisée "Collectivité départementale de Mayotte", régie par l'article 73 de la constitution. Depuis 50 ans, les mahorais réclament à relever du statut de Département d'outre mer, régi par l'article 74. Ils pensent ainsi être plus "ancrés à la France" et se séparer complètement de l'Union des Comores. L'aspect financier n'est pas à négliger puisque le statut de département d'outre mer donnerait progressivement accès aux aides sociales en place dans tous les départements (mais pas dans les TOM), et permettrait à Mayotte de bénéficier également du statut européen de RUP (Région ultra périphérique) qui serait une aide à son développement. Un contentieux territorial est né entre la France et les Comores au moment de l'indépendance de celles-ci en 1974. L'ONU a reconnu le nouvel état, composé de quatre îles, dont Mayotte. La France a préféré respecter le choix des mahorais (qui se sont exprimés) et garder Mayotte dans son giron. Elle a donc fait un décompte des voix île par île, alors que seul l'ensemble des voix aurait dû être pris en compte, selon les préceptes de l'ONU qui recommandait que l'on conserve les frontières fixées par la colonisation. En 2003, Mayotte a explicitement été inscrite dans la constitution française. Elle est donc présente dans deux constitutions : celle des Comores qui refuse toujours cette scission, et la constitution française. Si le "OUI" l'emporte, la départementalisation s'effecturera sur une durée "de 25 à 30 ans", afin de suivre "l'évolution des mentalités" et de ne pas "mettre en danger" le fragile tissu économique qui se met en place. Mayotte importe 98% de ce qu'elle consomme. Les activités agricoles traditionnelles, la culture de l'ylang et de la vanille, sont en chute libre depuis plusieurs années. Un document de 28 pages, le "Pacte pour la départementalisation de Mayotte" a été édité afin d'expliquer les changements structurels et sociétaux que ce nouveau statut imposerait à la société mahoraise au cas où le "oui" l'emporterait. Il s'agit de la quatrième consultation des mahorais à ce propos. Les précédents scrutins ont toujours donné une écrasante majorité de "oui".
Mayotte sera donc dotée d'un statut "temporaire" jusqu'en 2000 où une nouvelle consultation est organisée. Cette consultation engage le processus de départementalisation, mais il s'agit encore d'un statut "temporaire". Seule trace d'optimisme pour les mahorais, le statut passe de "Collectivité territoriale" à "Collectivité Départementale". Ce qui ne satisfait que très moyennement les électeurs. Ils voteront à 72,93% pour ce nouveau statut alors que 27,07% des voix se porteront pour le non. Dans ce "non" de 2000, se trouvent de nombreuses voix qui voulaient une départementalisation immédiate. Le processus d'alignement de la législation mahoraise sur le droit commun français est néanmoins enclanché. Cet alignement législatif rencontre de nombreuses difficultés, notamment dans le domaine du foncier (il n'existe pas de cadastre) et de l'état-civil . Celui-ci est embryonnaire, mal entretenu et la patronymie mahoraise ne répond pas aux mêmes règles que celles en vigueur dans le reste du territoire. De nombreux mahorais, dans l'impossibilité de prouver leur filiation, se retrouvent donc dans la situation de clandestins . |