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Les homosexuels au Moyen Age - Thucydide
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7 juillet 2004 3 07 /07 /juillet /2004 18:35
Le 5 juin dernier, le maire de Bègles Noël Mamère célébrait un mariage homosexuel. Le débat sur la place des homosexuels dans nos sociétés est relancé. Et il ne date pas d’hier : déjà au Moyen Age, l’homosexualité posait problème. Jacques le Goff retraçait, pour la revue L’Histoire, l’évolution de la réprobation sociale*.
 
Au Moyen Age, il n’y a pas de termes précis pour désigner l’homosexualité. Les mots « délicat », « efféminé » et « mollesse » sont flous. Quant à l’expression « sodomie », elle signifie à l’époque médiévale toutes les pratiques sexuelles qui ne visent pas à procréer – fellation, masturbation, coït interrompu, coït anal… – et qui ne se situent pas dans le cadre du mariage. C’est donc moins le sexe des partenaires qui importe qu’une série d’actes.
 
 
« LES EFFÉMINÉS N’HÉRITERONT PAS DU ROYAUME DE DIEU »
 
 
Cependant, les pratiques homosexuelles ont fait l’objet de condamnation de la part des théologiens. Dès les débuts du christianisme, l’interdit absolu est affirmé à propos des relations entre hommes et entre femmes.
 
Cette condamnation a trouvé plusieurs justifications. D’abord, l’homosexualité allait contre le dessein divin. Ensuite, elle était le contraire même de la Création. Enfin, elle tendait à remettre en cause les distinctions établies par Dieu, en particulier la distinction entre hommes et femmes.
 
Dans la Bible, plusieurs passages font référence à l’homosexualité. Ainsi, on peut lire dans le Lévitique : « Tu ne partageras pas ta couche avec un homme comme on le fait avec une femme, c’est une abomination » et « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont commis tous deux une action abominable. Ils seront punis de mort : leur sang doit retomber sur eux ». Paul, dans son épître aux Corinthiens, déclare : « Ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés […] n’hériteront du royaume de Dieu. »
 
L’efficacité de ces interdits rencontre pourtant des problèmes. D’abord, la morale chrétienne doit s’adapter à des contextes culturels et sociaux et à des traditions précises. Cela conduit à faire la distinction entre le péché et le crime : la masturbation par exemple, est un péché du point de vue moral de l’Église mais elle n’est pas un crime dans la mesure où le droit et la paix publique ne sont pas remis en question. Ensuite, l’enseignement chrétien varie selon les personnes qui l’assurent. On trouve en effet parmi les ecclésiastiques aussi bien des laxistes que des rigoristes.
 
 
DANS CHAQUE CRÉATURE, UN PRINCIPE FÉMININ ET UN PRINCIPE MASCULIN
 
 
La pratique de l’homosexualité connaît, au fil du temps, une variation dans la réprobation sociale. D’abord un péché, elle devient ensuite un crime. L’évolution peut se découper en deux temps : du VIe au XIIe siècle, les autorités civiles interviennent peu dans le domaine des mœurs et des comportements sexuels, et l’Église fait preuve d’une relative tolérance ; à partir du XIIIe siècle, un renversement conduit à une période beaucoup plus intolérante.
 
Du VIe au XIIe siècle on observe une certaine indulgence à l’égard des homosexuels. Un passage de la « Vie du roi Robert » d’Helgaud de Fleury, datant de la première moitié du XIe siècle, reflète le climat mental de la période : le roi Hugues Capet, sur le chemin de la basilique Saint-Denis rencontre deux hommes se livrant à une « honteuse occupation ». Il leur jette son manteau puis, à la basilique, prie pour eux. Bien que le péché soit mortel, le rachat spirituel est donc possible. La vengeance divine n’intervient pas nécessairement immédiatement. Un autre exemple de la relative indulgence envers les homosexuels est à trouver au palais du temps de Charlemagne. La liberté des mœurs y est certaine et les poèmes d’Alcuin font état de sentiments homosexuels.
 
Cette relative tolérance vis-à-vis des homosexuels s’explique. Pour les théologiens, le sexe et la chair sont à mépriser car ils symbolisent la chute, la disgrâce. Dans le jardin d’Eden, la différence entre Adam et Ève n’existait pas vraiment dans la mesure où leur corps évoquait l’androgynie des anges. C’est pourquoi d’ailleurs il n’est pas rare de découvrir des représentations étranges : Jésus avec des mamelles, des hommes allaitant… On comprend aussi d’où vient l’invocation à « Jésus notre mère ». Toute une réflexion se développe et aboutit ainsi à l’idée que dans chaque créature cohabitent un principe féminin et un principe masculin.
 
Par conséquent, dans ce contexte, une largeur d’esprit envers un efféminé est possible. De plus, l’idée selon laquelle la nature est exigeante – et donc que tout ce qui peut aller contre est mauvais – n’est pas encore en vogue dans les esprits. Cela explique aussi la tolérance envers les homosexuels.
 
Cette tolérance a des limites qui sont difficiles à cerner. Certes, en Orient, eurent lieu des rituels d’union entre deux hommes dès les premiers siècles du christianisme. Des saints comme Philippe et Barthélémy ont exprimé des sentiments mutuels à la manière d’un couple. Mais on ne peut pas conclure quoi que ce soit sur l’Occident : aucune trace de ce type de rites n’y a été trouvée. En outre, ces unions entre personnes de même sexe officialisaient en fait souvent des alliances ou une fraternité.
 
De même, la littérature médiévale fournit des exemples de l’indulgence envers les homosexuels. Dans « Tristan et Iseult », le roi Marc dit à Tristan : « Pour l’amour de toi, je veux rester toute ma vie sans femme épousée. Si […] tu m’aimes comme je t’aime, nous vivrons heureusement notre vie ensemble ». Mais là encore, ce genre d’exemple est très isolé et il ne suggère pas forcément une union charnelle. La prudence s’impose donc.
 
 
LES CONDAMNATIONS VONT DE L’AMENDE AUえーゆー BÛCHER
 
 
À la fin de ce premier Moyen Age de tolérance, un tournant se produit entre les années 1150 et les années 1250. Trois dynamiques contribuent à ce tournant qui va faire de l’homosexualité un crime.
 
La première dynamique réside dans la lutte contre les hérétiques qui refusent la chair et le monde. Ils rejettent aussi le mariage et la procréation. C’est alors que l’amalgame entre les hérétiques et les pratiques homosexuelles se fait. Ainsi, des hérétiques sont qualifiés de sodomites et des homosexuels accusés d’hérésie.
 
La deuxième dynamique émerge en réaction précisément aux hérésies. Les intellectuels catholiques travaillent à revaloriser la nature. La « Dame nature » devient une force supérieure contre laquelle lutter représente un crime. De cette façon se met en place l’antagonisme entre nature et contre-nature. Et les pratiques homosexuelles sont taxées de contre-nature.
 
Enfin, les échecs des croisés en Orient dans leur lutte contre les infidèles alimentent la troisième dynamique. Ils sont expliqués par le relâchement des mœurs. Celui-ci est lui-même causé, dit-on, par le contexte géographique : les musulmans sont présentés, à partir de la fin du XIIe siècle, comme des hommes à la sexualité débridée. Les homosexuels peuvent alors être considérés comme des « ennemis de l’intérieur ».
 
Le discours des théologiens sur les sodomites évoque le « vice innommable » se répandant « comme une lèpre immonde », corrompant l’air, entraînant la fuite des anges et aussi des démons. Le premier concile condamnant les sodomites a lieu à Naplouse, en Terre Sainte, en 1120. Le concile de Latran III en 1179 condamne la sodomie et prononce l’excommunication contre ceux qui se livrent à des actes contre-nature.
 
Les autorités civiles interviennent aussi. Les coutumes, qui sont alors en voie de rédaction, comportent toutes un article relatif aux sodomites. Dans de nombreuses villes, des statuts sont élaborés : ils entraînent des condamnations allant de l’amende au bûcher, en passant par la confiscation de biens, la flagellation ou la mutilation. La gradation des sanctions se fait en fonction de l’âge et du rôle – actif ou passif – de l’accusé. Néanmoins, jusqu’au XIVe siècle, le nombre de condamnations est peu élevé.
 
 
AUえーゆー XIVe SIÈCLE, AGGRAVATION DE LA RÉPRESSION
 
 
À partir de cette date en revanche, on assiste à un contrôle beaucoup plus strict de la sodomie. Cette nouvelle inflexion dans la répression s’explique par le contexte. Le XIVe siècle voit la poussée des Turcs en Occident, la guerre de Cent Ans et la peste notamment. Face à ces difficultés, la société devient plus fragile et se révèle donc plus sensible aux déviances. Les clercs développent alors toute une réflexion ayant pour but d’enrayer le mal et se tournent donc vers tout ce qui peut être considéré comme tel. Jean Gerson déclare au début du XVe siècle : « Par ce péché qui crie à Dieu vengeance, viennent famines, guerres, mortalités et perditions de rois, royaumes et autres pestilences selon l’Écriture. »
 
La sodomie et la masturbation sont de plus en plus sévèrement condamnées. Des offices sont créés afin de surveiller les mœurs et de réprimer les actes sodomitiques. Ainsi, à Florence, sont institués en 1403 les Offices de l’honnêteté pour surveiller l’homosexualité des hommes. Des « tambours » apparaissent : ils consistent en des troncs où des lettres anonymes de dénonciation peuvent être déposées.
 
L’homosexualité féminine a suivi la même évolution que celle des hommes, d’une tolérance relative à une condamnation de plus en plus sévère. Les préjugés étaient les mêmes.
 
Cependant, l’intensification de la répression ne nous permet pas de savoir si l’homosexualité était un phénomène de grande ampleur. Si dans les archives judiciaires les cas de pratiques déviantes sont peu élevés, cela ne veut pas pour autant dire que l’homosexualité n’était pas répandue. Là encore, l’historien doit rester prudent.
 
 
 
 
 
Note
* LE GOFF, Jacques (entretien), « Les homosexuels hors la loi », in Les Collections de L’Histoire, n° 5, juin 1999.
 
 

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Published by Lionel Chanel - dans Actu
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commentaires

mehdi mountather 08/10/2014 11:12

L'homosexualité est un crime a l'époque de prophète Abraham ALLAH a punit et exterminer une population homosexuels par un volcan le maire de Montpellier a autorisé un mariage gay ALLAH a punit Montpellier par un déluge aux homosexuels de France de mettre fin a ce crime et de convertir a l'islam pour éviter leurs fin et la fin de leurs villes par déluge pire Xynthia les forts séismes les grêlons les foudres volcan tsunami les tornades les météorites qui vivra verra surtout les villes qui ont accepter le mariage gay si la fin du monde les djihadistes Ei ou état satanique et les homos les premiers a l'enfer

edzs 15/09/2015 18:51

Ferme là espèce de sous développé. Si prendre une météorite sur la gueule c'est le prix à payer pour plus entendre des conneries pareil, je suis preneur.
PS: Dieu n'existe pas

gfgdgd 08/10/2014 20:27

et en français, ça donne quoi ?