Témoignages « J'ai fondé une famille ici » : vos bonnes raisons de vivre en région... ou à Paris

Prix des loyers, pouvoir d’achat, offre culturelle, opportunités professionnelles sont autant d’arguments qui nous poussent à habiter en région… ou à Paris. Nos lecteurs nous donnent leurs meilleurs arguments.
Audrey Vermorel - 21 juin 2024 à 07:45 | mis à jour le 21 juin 2024 à 11:52 - Temps de lecture :
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Beaucoup choisissent d’habiter à Paris pour une opportunité professionnelle. Photo Sipa/Caron

Beaucoup choisissent d’habiter à Paris pour une opportunité professionnelle. Photo Sipa/Caron

Cette question fait toujours débat : Paris ou Lyon, Grenoble, Strasbourg, Dijon, Besançon… Quelle est la ville la plus intéressante pour poser ses bagages ? Évidemment, ce choix est subjectif et de nombreux critères rentrent en compte. Selon un sondage mené par Preply (*), application d’apprentissage des langues, auprès de Français vivant dans différentes grandes villes, la qualité de la vie en région, jugée plus tranquille, revient pour 61 % des sondés, suivie du coût de la vie (58 %), plus accessible qu’à Paris. Nous avons donc posé la question à nos lecteurs.

Un cadre de vie très différent

Le prix de l’immobilier et la tranquillité reviennent majoritairement pour ceux ayant fait le choix d’habiter en région. Romain, 37 ans, habite dans un village du Haut-Rhin et ne déménagerait pour rien au monde. « Les prix sont bien plus abordables et le cadre de vie beaucoup plus paisible, moins stressant. Pas de bouchons, pas de métro à prendre, le calme. Je ne pourrais pas vivre ailleurs qu’à la campagne », raconte-t-il.

Même chose pour Carole, 46 ans, qui réside dans le Doubs. « J’ai besoin de vivre dans une maison, proche de la nature. Chez moi, je peux me balader en forêt à 10 minutes. Je n’aurais pas imaginé voir grandir mes enfants dans un appartement en ville. » Le besoin de nature (50 %) et la vie de famille (47 %) sont également les raisons avancées pour préférer vivre en dehors de la capitale par les personnes interrogées par Preply.

Les régions plus accessibles et calmes

Yannick, un Vosgien de 46 ans, a habité en région parisienne de 2005 à 2012. S’il était très content de vivre en dehors de son petit village de Meurthe-et-Moselle dans lequel il a grandi, et de goûter à l’offre culturelle riche (concert, cinéma, bibliothèque), il a décidé de quitter la capitale pour une question de coût. « Nous n’avons pas pu acheter au vu des prix et nos amis et famille de Lorraine nous manquaient. Nous avons obtenu une mutation et sommes venus nous installer dans les Vosges. Au début, ce n’était pas facile, nous étions par exemple habitués à nous faire un restaurant à n’importe quelle heure, et dans notre nouveau lieu de vie, ce n’est pas possible. Mais nous avons pris le rythme, avons des loisirs axés sur la nature, etc. Aujourd’hui, j’ai des crises d’angoisse lorsque je me rends à Paris. Je ne supporte plus la promiscuité, le bruit », confie-t-il.

Paris, le lieu des opportunités professionnelles

Selon le sondage réalisé par Preply, 50 % des sondés venant de Paris disent ne pas vouloir y vivre. Pourtant, la capitale reste l’une des villes les plus attractives. L’offre culturelle revient en premier (pour 27 % des sondés), devant les opportunités d’emplois et les études (23 %), ainsi que les loisirs (22 %).

La capitale regroupant de nombreuses entreprises internationales et tous les secteurs de métiers, beaucoup de personnes rejoignent Paris pour travailler. Louisa, 26 ans, habite à Paris depuis huit ans. Elle a quitté l’Ardèche, sa région natale, pour la capitale : « D’abord pour mes études d’art, puis je suis restée car j’ai décroché un emploi dans une maison d’édition. C’est un travail que je ne pourrais pas faire en dehors de Paris, alors je profite des bons côtés de la ville, même si je pense que plus tard, le rythme de vie et la densité ne me conviendront plus. »

Une capitale riche culturellement

Laurence, Parisienne de 75 ans, est bien consciente des défauts de la capitale, mais ne la quitterait pas aujourd’hui. « Je suis venue à Paris à la fin des années 1960 pour faire mes études. J’ai ensuite voulu retourner vivre dans ma région d’origine (le Sud-Ouest) mais il était alors impossible d’y trouver un travail correspondant à mon niveau d’études dans mon secteur d’activité, la culture. Je suis donc retournée à Paris où je me suis mariée. J’ai fondé une famille ici et je n’envisage pas de quitter Paris malgré tous ses inconvénients (pollution, coût élevé de la vie et surtout des loyers, insécurité croissante, saleté de la ville). Ma vie est ici, ma famille, mes amis », confie-t-elle.

Concernant la vie culturelle pour les habitants de zones plus rurales, Carole, habitante du Doubs, ajoute que « l’offre est effectivement différente, mais nous pouvons aller facilement au cinéma. Et puis je profite de mes voyages pour m’enrichir culturellement ». En revanche, les sondés sont seulement 12 % à considérer Paris comme l’endroit idéal pour la vie de famille, loin du score obtenu par les régions (47 %).

(*) 1 500 personnes ont été interrogées via l’institut de sondage Censuswide.