FRANCE 5 – LUNDI 24 JUIN À 21 HEURES – SÉRIE DOCUMENTAIRE
Nous avons tendance à l’oublier, mais nous tournons autour du Soleil à la vitesse de 107 000 km/h, tributaires de la révolution terrestre en 365 jours. La nature, elle, ne peut pas l’oublier, puisque cette révolution, à l’origine des saisons, rythme la vie de tout être vivant. La tétralogie Une année sur Terre nous le rappelle avec émerveillement.
Après L’Hiver et Le Printemps, diffusés en avril et disponibles sur France.tv, L’Eté et L’Automne, programmés ce lundi soir à la suite, bouclent la série qui a pour singularité de fusionner séquences animalières et explications scientifiques. Une initiative bienvenue dans un PAF où les émissions de vulgarisation scientifique se raréfient. Particulièrement réussi, ce mélange des genres a l’intelligence de ne pas rogner sur la qualité. Les équipes de tournage se sont ainsi rendues dans une soixantaine de sites des deux hémisphères, à la rencontre d’espèces parfois méconnues.
Le déplacement de la ceinture pluviale de la Terre sert de fil conducteur au scénario. Ainsi L’Eté débute en juin, au moment où elle atteint sa densité maximale au nord – image de la planète bleue depuis l’espace à l’appui. Dans la province chinoise du Sichuan, cela se traduit par une poussée de croissance des bambous géants, très appréciés par quelques-uns des 2 000 pandas géants recensés dans le monde et qui y vivent encore. Comment résister à la vision de ces peluches vivantes et pataudes ?
Vue aérienne impressionnante
Autre scène attendrissante dans l’Alberta, au Canada, où les animaux préparent l’hiver. Parmi eux, un pika, cousin lointain du lièvre et du lapin, qui peut faire jusqu’à 200 allées et venues par jour pour stocker des glands dans son terrier.
Il ne faudrait pas croire pour autant que la série est mièvre. Elle se fait ainsi impressionnante, lorsque l’on découvre, en vue aérienne, la vaste « migration annuelle » d’Afrique : quelque 2 millions de gnous et 300 000 zèbres quittent ainsi le Serengeti en Tanzanie pour rallier le Kenya. « Chaque année, des dizaines de milliers d’animaux meurent », précise Myrtille Bakouche à la narration.
La nature est rude. Un jeune zèbre n’a ainsi qu’une chance sur deux de survivre à sa première année ; il en est de même pour les jeunes manchots de l’île Marion, dans l’océan Indien, ou pour les oursons grizzlis du Yukon, au Canada.
Dans le même registre, L’Automne offre la scène la plus émouvante de la soirée, en montrant, en vision nocturne, une mère éléphant qui tarde à abandonner aux lionnes son éléphanteau mort. « Les éléphants sont des animaux qui ressentent du chagrin », dit la voix off. Ils ont besoin de temps pour accepter.
Naturellement, cet ultime épisode apporte aussi de la magie, avec les images d’une nuée de monarques, ces papillons qui partent du Maine américain pour rallier le Mexique au terme d’un vol de 4 000 kilomètres. Tout aussi grouillante, l’île Christmas, dans l’océan Indien, est soudain piétinée par 14 millions de crabes rouges, qui se précipitent vers la plage pour frayer.
Un mois plus tard, « au Zimbabwe, le Soleil a poussé la ceinture tropicale ». Les plaines arides reçoivent de l’eau et les éléphants s’abreuvent. Au Canada, le tamia s’installe dans son terrier ; sur l’île Christmas, les bébés crabes sont revenus sur la plage, par milliards. La boucle est bouclée. « La révolution annuelle de la Terre autour du Soleil est le lien qui nous unit tous. »
Une année sur Terre, de Sam Hume (RU, 2022, 4 x 52 min). Sur france.tv.
Contribuer
Réutiliser ce contenu