Cette fois, ça y est. Les négociations menées depuis le 23 octobre par l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel, l'Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise et le Parti social-démocrate (SPD) pour former une grande coalition se sont achevées mercredi 27 novembre peu avant 6 heures. L'accord a été présenté en milieu de journée par Angela Merkel, présidente de la CDU, et Sigmar Gabriel, président du SPD. Il fait environ 170 pages et aborde d'innombrables sujets : du plus conflictuel – la création d'un salaire minimum – au plus anecdotique – la préparation des cérémonies qui marqueront, en 2020, les 250 ans de la naissance de Beethoven.
Jusqu'au dernier moment, les négociations semblent avoir été tendues. Il faut dire que les douze groupes de travail chargés d'établir le programme du futur gouvernement ont été productifs. Additionnées, leurs propositions se montaient à environ 50 milliards d'euros pour la législature. Problème : les négociateurs ayant d'emblée exclu toute augmentation d'impôts et se faisant fort de parvenir à « un budget structurellement équilibré à partir de 2014 », les dépenses devaient être limitées à 15 milliards d'euros pour les quatre ans à venir.
DOUBLE NATIONALITÉ POUR LES ENFANTS D'IMMIGRÉS TURCS
En fait, il semble qu'au final les négociateurs se soient mis d'accord sur 23 milliards. Cela sera-t-il possible en respectant une stricte orthodoxie financière ? Mystère. Au petit matin, mercredi, chacun pouvait néanmoins s'estimer satisfait. La CDU a obtenu qu'il n'y ait ni augmentation d'impôts, ni dérive annoncée des finances publiques et que les retraites de certaines mères de familles reçoivent un coup de pouce.
Le SPD a, lui, obtenu le salaire minimum, la double nationalité pour les enfants d'immigrés turcs et la possibilité pour les salariés de 63 ans de prendre leur retraite s'ils ont travaillé quarante-cinq ans. Un dernier point essentiel pour un parti qui a perdu les élections de 2009 pour avoir accepté le passage progressif de la retraite à 67 ans. Et la CSU bavaroise – dont il ne faut pas sous-estimer le poids – a obtenu gain de cause. Dès 2014, les automobilistes étrangers paieront un droit de péage sur les autoroutes allemandes. Une façon de remplir les caisses sur le dos des étrangers et de faire entendre une petite musique populiste avant les élections européennes.
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