Par 378 voix contre 220, les députés italiens ont voté, mardi 25 février, la confiance au nouveau président du conseil, Matteo Renzi. Le Parti démocrate, la formation de M. Renzi, dispose d'une nette majorité à la Chambre. Dans la nuit de lundi à mardi, le Sénat avait déjà voté la confiance au nouveau chef du gouvernement, qui a promis de combattre la bureaucratie et de « révolutionner » l'économie italienne.
Le gouvernement avait obtenu le oui de 169 sénateurs, et 139 avaient voté contre. « L'avenir de l'Italie n'est pas de pleurer du matin au soir, ou d'être la lanterne rouge de l'Europe, l'Italie veut devenir un lieu d'opportunités », avait alors lancé le président du conseil dans un discours d'une heure, en grande partie improvisé. Volontiers provocateur, l'ex-maire de Florence, 39 ans, a rappelé qu'il n'avait pas l'âge requis pour siéger au Sénat (40 ans) et que l'abolition de cette chambre sous sa forme actuelle figurait en bonne place dans son programme.
Lire notre analyse Matteo Renzi, faut-il y croire ?
A contre-courant du sentiment antieuropéen qui croît dans la péninsule, M. Renzi s'était de même livré à un vibrant plaidoyer pour l'Union européenne, dont l'Italie assurera la présidence tournante semestrielle à compter du 1er juillet. « La tradition européenne et européiste représente la meilleure partie de l'Italie, ainsi que sa certitude d'avoir un avenir », a-t-il dit. « Ce ne sont pas Angela Merkel et Mario Draghi qui nous demandent de tenir nos comptes publics en ordre », a-t-il poursuivi en évoquant la gigantesque dette du pays, plus de 130 % de son produit intérieur brut. « Nous devons le faire par respect pour nos enfants, pour ceux qui viendront après nous », a-t-il lancé, alors que le pays sort timidement de la récession.
MESURES POUR LES ENTREPRISES ET LES IMPÔTS
Rappelant les grandes réformes qu'il avait annoncées la semaine dernière – loi électorale, travail, administration publique, fisc, réforme de la justice –, M. Renzi n'a guère dévoilé de mesures concrètes. A l'exception du remboursement « intégral et immédiat » des dettes de l'administration publique envers les entreprises privées. Ces dettes d'un montant de plusieurs dizaines de milliards d'euros pénalisent fortement le tissu des petites et moyennes entreprises italiennes.
Autre nouveauté annoncée, l'envoi de déclarations de revenus préremplies aux salariés de la fonction publique. Il a aussi promis « une réduction à deux chiffres » de la pression fiscale, « avec des mesures sérieuses, irréversibles », assurant « des résultats immédiats dès 2014 », et il a plaidé avec force pour attirer les investissements étrangers en Italie.
Comme son prédécesseur Enrico Letta, qu'il a écarté grâce à un coup de force au sein de leur Parti démocrate (PD), Matteo Renzi s'appuie sur une coalition gauche-droite : le PD, première force de centre gauche, le Nouveau Centre droit (NCD), d'Angelino Alfano, ministre de l'intérieur et ex-allié de Silvio Berlusconi, et Scelta Civica, le parti centriste de Mario Monti.
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