Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Climat et biodiversité : « Suggérer qu’il faut accorder plus de temps aux citoyens, aux agriculteurs et aux entreprises, contredit le consensus scientifique »

Un collectif d’agents du service public dénonce, dans une tribune au « Monde », les « hésitations gouvernementales » en matière environnementale. « Elles entraînent des réactions négatives, parfois violentes, contre les agents publics, mettant en évidence le besoin urgent de protection et de soutien par l’Etat », alertent-ils.

Publié le 25 mai 2024 à 14h00, modifié le 29 mai 2024 à 16h03 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

A l’aube de son second quinquennat, le président de la République déclarait faire de la transition écologique une priorité (« La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas », déclarait-il en avril 2022). L’année 2023 a vu le lancement de la planification écologique, l’adoption de plusieurs lois (décarbonation de la production d’énergie, industrie « verte », etc.), le déploiement d’un plan de formation des agents publics aux enjeux environnementaux, l’approfondissement de la démarche « budget vert »… Sept milliards d’euros supplémentaires étaient alloués à la transition écologique dans la loi de finances initiale pour 2024.

Or, en l’espace de quelques semaines, une série de décisions prises pour répondre aux revendications des agriculteurs, puis dans le cadre du plan d’économies budgétaires, questionnent la détermination du gouvernement à respecter le rythme, et les trajectoires qu’il avait lui-même définies et fixées après des concertations et négociations avec les parties prenantes.

Un message d’instabilité

Suggérer que le rythme des changements est trop rapide et qu’il faut accorder plus de temps aux citoyens, aux agriculteurs et aux entreprises contredit le consensus scientifique sur le climat et la biodiversité, et ignore l’accélération visible de la dégradation des conditions environnementales de ces dernières années.

Les coupes budgétaires annoncées récemment réduisent l’effort consenti à l’appui de la transition écologique, qui était pourtant déjà inférieur aux besoins estimés par les économistes Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz, ainsi que par une centaine d’experts associés, dans leur rapport, commandé par l’exécutif en septembre 2022, sur le financement de la transition écologique.

C’est un message d’instabilité, d’incertitude et de manque d’engagement qui est ainsi envoyé à tous les acteurs. A l’inverse, dans la perspective de nouvelles restrictions budgétaires, les investissements liés à la transition écologique doivent être garantis tout comme les capacités d’autofinancement des collectivités locales, essentielles à leurs propres investissements, préservées.

Nous mesurons déjà le « coût de l’inaction » identifié par l’économiste Nicholas Stern dès 2006, par la hausse des maladies respiratoires liées à la pollution de l’air ou les déperditions d’eau liées à un entretien insuffisant des réseaux de distribution. La Cour des comptes, dans son récent rapport sur l’adaptation au changement climatique, a souligné l’aspect paradoxal des économies réalisées sur la transition écologique, qui impliqueront un coût budgétaire encore plus grand à moyen terme.

Il vous reste 62.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.