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A la basilique de Saint-Denis, un chantier au sommet

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Publié le 17 mai 2024 à 17h39

Temps de Lecture 5 min.

Saint-Denis vue du haut de la basilique.

Au cœur du centre-ville de Saint-Denis, des poutrelles métalliques dissimulent partiellement, depuis quelques semaines, la façade nord-ouest de la basilique, joyau de l’art gothique et nécropole des rois de France. Au pied de l’édifice, une palissade en bois colorée masque un futur chantier, celui de la reconstruction de la tour nord et de sa flèche, qui culminait à 90 mètres. Erigée au début du XIIIe siècle et conçue pour dépasser la cathédrale Notre-Dame de Paris, elle avait été fragilisée par une tempête et avait été démontée en 1847. Fin avril, la municipalité a annoncé le calendrier du chantier : les travaux doivent débuter en octobre. Une première phase de restauration a déjà eu lieu, en 2022, afin de consolider l’édifice. Si tout s’enchaîne comme prévu, la basilique devrait retrouver sa flèche en 2029. Après une longue attente de… cent quatre-vingt-deux ans.

Dès la disparition de la flèche, les architectes avaient promis de la reconstruire au plus vite, mais le projet est finalement tombé dans l’oubli. Un siècle plus tard, à partir des années 1990, les élus communistes de Saint-Denis se sont de nouveau attaqués à ce défi patrimonial. Deux hommes, Patrick Braouezec, qui est alors président de la communauté d’agglomération de Plaine Commune, et Didier Paillard, alors maire de Saint-Denis, lancent, en 2013, un comité de parrainage présidé par l’écrivain et académicien Erik Orsenna. Le but est de mobiliser l’opinion sur la pertinence du projet, d’obtenir les autorisations du ministère de la culture (car l’État est propriétaire du bâtiment) et des financements de mécènes.

Le comité rallie à sa cause des entreprises de la ville et de nombreuses personnalités publiques, parmi lesquelles le réalisateur Luc Besson, qui, en 2012, a fondé à Saint-Denis sa Cité du cinéma. Dans la foulée, le comité de parrainage devient l’association Suivez la flèche. Puis tout s’enchaîne. En 2017, François Hollande, alors président de la République, affiche son soutien au projet lors d’une visite de la basilique. En 2018, une convention-cadre est signée entre l’association Suivez la flèche, le ministère de la culture, le Centre des monuments nationaux et l’évêché de Saint-Denis. Désormais présidée par le maire socialiste de la ville, Mathieu Hanotin, Suivez la flèche est dès lors le maître d’ouvrage du chantier et la seule responsable de son financement.

La reconstruction n’a pas toujours fait consensus

Le coût total du projet atteint les 37 millions d’euros. Une grande partie (22 millions d’euros) est financée par le Fonds de solidarité interdépartemental pour l’investissement (FS2i), alimenté par les sept départements franciliens. Cette somme était initialement destinée à la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame qui, grâce à l’affluence de dons, n’en aura pas besoin. La région ­Ile-de-France apporte 5 millions d’euros et la Métropole du Grand Paris 4 millions. Des mécènes privés, comme Vinci, participent également. Une dernière campagne de financement, lancée fin avril, doit ­permettre de récolter les 3,5 à 5 millions d’euros manquants, en proposant aux entreprises et aux particuliers de parrainer l’une des quinze mille deux cents pierres de la future flèche : grâce à la technologie NFT, les donateurs recevront le jumeau numérique de la pièce choisie.

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