JO 2024 : Léon Marchand honore son rendez-vous avec l’or olympique sur 400 mètres 4 nages
De nombreux enfants s’étaient essayés au rugby à l’occasion de la Coupe du monde de Rugby 2023, ici au Village Rugby de Lyon, le 1er octobre 2023. ROMAIN DOUCELIN / SIPA/SIPA
Vous voulez participer au débat ?
S’abonner permet de commenter les articles. Et pas que : vous pouvez les consulter et les offrir à vos proches.
En accès libre
« Un enfant sur sept subit des violences dans le milieu sportif avant sa majorité. » La députée écologiste Sabrina Sebaihi, à l’origine d’une commission d’enquête parlementaire sur le monde sportif, s’alarme des violences dans le sport. La Fondation pour l’Enfance et l’Institut français d’opinion publique (Ifop) ont réalisé un nouveau baromètre sur les violences éducatives ordinaires (VEO), présenté jeudi 6 juin.
A l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la Fondation pour l’Enfance et des acteurs du secteur déplorent les violences éducatives ordinaires vis-à-vis des enfants, qu’elles soient verbales, psychologiques ou physiques, qui restent banalisées dans le milieu sportif malgré leurs conséquences néfastes.
Publicité
A lire aussi
Carte blanche Le rugby favorise-t-il les comportements violents ?
Abonné
Selon le baromètre réalisé par l’Ifop auprès de 1 007 parents d’enfants âgés de 0 à 10 ans, 38 % rapportent des comportements inappropriés dans le cadre des activités sportives de leurs enfants. Il s’agit le plus souvent de violences verbales (19 %), psychologiques (15 %) et de négligences (14 %). Suivent les violences physiques (11 %) et sexuelles (9 %).
Impossible d’entraîner sans crier ?
Plus inquiétant, selon la Fondation : près de la moitié des parents interrogés jugent difficile voire impossible d’entraîner un enfant sans crier, 34 % sans le punir, 27 % sans le bousculer et 26 % sans le gifler ou lui donner une fessée.
De manière générale, un tiers des parents considèrent que la violence dans le sport « est normale et nécessaire pour permettre à l’enfant de progresser et réussir », déplore la directrice de la Fondation pour l’Enfance, Joëlle Sicamois, auprès de l’AFP. D’après leur étude, 81 % des parents reconnaissent avoir eu recours au moins une fois à la violence éducative.
A lire aussi
Série « Je me suis retrouvée telle une brebis isolée débarquant dans un enclos plein de loups »
Abonné
Joëlle Sicamois plaide pour une évolution des méthodes d’entraînement, pour amener les enfants à se dépasser « sans leur hurler dessus, les humilier, se moquer ». Car ces comportements peuvent créer « des séquelles », notamment sur « la confiance en soi ».
Publicité
« Il faut encourager ce qui est bien fait plutôt que de pointer la contre-performance, amener les enfants à dépasser leurs propres résultats plutôt que d’être dans une logique de comparaison », souligne la directrice de la Fondation pour l’Enfance.
« T’es nulle... »
Pour l’ex-spécialiste du 3 000 m steeple Emma Oudiou, les violences ordinaires sont de « toutes petites choses qui, quand elles sont répétées, font beaucoup de mal ». Elle cite « des remarques sur le poids », qui peuvent amener à des troubles du comportement alimentaire, des « blagues sur le corps » y compris les parties intimes, le fait de s’entendre dire qu’on est « trop faible mentalement » après un échec.
A lire aussi
Décryptage Pour les sportifs de haut niveau, « le poids est toujours une préoccupation »
Abonné
« T’es grosse, t’arriveras à rien, t’es nulle… » Voilà ce qui peut être lancé, confirme Katia Palla, directrice de l’association de prévention des violences dans le sport « La Voix de Sarah », créée par l’ancienne patineuse Sarah Abitbol, victime de viols répétés par son entraîneur. « Les violences sexuelles sont directement liées à d’autres types de violences, psychologiques et physiques », renchérit Emma Oudiou, qui a stoppé sa carrière en 2021 en raison du climat violent, affirmant notamment avoir été victime en 2014 d’agressions sexuelles par un coach en équipe de France.
Les signaux d’alerte peuvent être « un changement de comportement de l’enfant, dans la manière dont il s’alimente, le fait qu’il s’isole », explique-t-elle, en plaidant pour plus de formation et sensibilisation.
Publicité
« Il faut aider les adultes à prendre conscience des mots qui peuvent être humiliants » et « des gestes qui pourraient sembler anodins mais qui sont déjà des agressions », en définissant par exemple un cadre pour la façon dont l’entraîneur peut toucher le corps d’une gymnaste ou a le droit d’entrer dans les vestiaires, détaille Katia Palla.