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Du théologico-politique au "théio-pratique."

[article]

Année 2005 17 pp. 7-11
Fait partie d'un numéro thématique : Protestantisme(s) et autorité / Protestantism and authority
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Du théologico-politique au "théio-pratique"

Rémi BRAGUE*

ABSTRACT

Cet article se bornera à donner quelques résultats d’une enquête en cours. Il m’a semblé nécessaire d’opérer un élargissement de perspective, une sorte de travelling arrière destiné à faire apparaître le contexte d’ensemble de ce qui va être dit. De toute évidence, il doit s’agir ici de ce que l’on nomme depuis quelque temps déjà le "problème théologico-politique," l’articulation sinueuse et conflictuelle du théologique et du politique.

Le théologico-politique

Comme on le sait, l’adjectif vient du traité de Spinoza, publié anonymement au printemps 1670. Il porte ce titre parce qu’il traite effectivement de théologie et de politique, et pose la question de leur rapport. L’élément important n’est alors ni l’un ni l’autre des deux adjectifs, mais bien ce qui se trouve entre les deux, ce trait que l’on appelle trait d’union, mais qui les sépare bien plutôt. Par ailleurs, si le mot est nouveau, l’idée d’une théologie politique était antique. On la trouve chez des païens comme Varron, connu par la Cité de Dieu d’Augustin, et chez des chrétiens comme Eusèbe de Césarée. Le premier nommait theologia civilis le discours sur les dieux qui rend possible le bon ordre de la cité (civitas ). Ce par quoi il ne faisait au fond que revenir au contexte du tout premier emploi du mot theologia en grec, dans la République de Platon.1 Le second, Eusèbe, se faisait le chantre de l’empereur Constantin, qui illustrait sa conception arienne de l’incarnation et dont il espérait qu’il ferait coïncider l’Église et l’Empire romain.

Cette notion antique a reçu une nouvelle jeunesse, et par voie de conséquence, pour nous, une seconde ascendance, à une date plus proche de nous. En 1922, le juriste Carl Schmitt, une dizaine d’années avant son embardée nazie, donne à un livre le titre de Politische Théologie. Des discussions s’ensuivirent. Parmi les intervenants, on notera en particulier Erik Peterson, avec son Monotheismus als politisches Problem (1935), en réponse auquel Schmitt publia en 1970 un second tome de sa Politische Théologie. Enfin, la formule peut désigner des

Universités de Paris I et de Munich.

Platon, République, II, 379a5s.

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