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Sur la chronologie des premières œuvres de Diderot

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Année 1993 25 pp. 411-421
Fait partie d'un numéro thématique : L'Europe des Lumières
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SUR LA CHRONOLOGIE DES PREMIÈRES ŒUVRES DE DIDEROT

«S'il y avait quelque raison de préférer la religion chrétienne à la religion naturelle, c'est que celle-là nous offrirait sur la nature de Dieu et de l'homme des lumières qui nous manqueraient dans celle-ci : or il n'en est rien ; car le christianisme, au lieu d'éclair-cir, donne lieu à une multitude infinie de ténèbres et de diffi¬ cultés » Cette remarque critique de Diderot relative à la valeur métaphysique du christianisme peut s'appliquer aussi à la filiation généralement admise de ses écrits antérieurs à la Lettre sur les aveugles (1749), dont deux seulement peuvent être datés avec précision : la traduction de Y Essai sur le mérite et la vertu (1745) et les Pensées philosophiques (1746). Deux autres textes ont également vu le jour avant 1749 sans qu'une date de composition précise puisse leur être attribuée de manière sûre : il s'agit de De la suffisance de la religion naturelle et de La Promenade du sceptique, que les derniers éditeurs de Diderot, à l'instar de l'édition Assézat-Tourneux, ont placées après les Pensées philo¬ sophiques. Suivant cette chronologie, on voit passer Diderot du déisme shaftesburien au scepticisme athée, puis au déisme sceptique, rompre ensuite une lance en faveur de la religion naturelle avant d'atteindre, en 1749, une position d'athéisme déclaré. Face à cette versatilité en matière religieuse, les spécialis¬ tes de Diderot s'ingénient à déceler une cohérence hypothétique dans la suite des écrits en question. L'hypothèse que Franco Venturi a formulée naguère au sujet de De la suffisance de la religion naturelle (l'ouvrage serait le commentaire d'un manuscrit déiste clandestin et contemporain de Y Addition aux Pensées phi¬ losophiques) est certes séduisante, mais tant qu'elle n'est pas vérifiée par les faits, le traité de Diderot, rangé après les Pensées philosophiques, n'est que «la déviation et l'interruption d'une évolution de Diderot dans ses premières années d'écrivain » 2.

1. De la suffisance de la religion naturelle, dans Œuvres complètes, éd. H. Dieckmann, J. Proust, J. Varloot (Paris, 1975), t. II, p. 191. (Cette édi¬ tion sera désignée par la suite par D.P.V.)

2. F. Venturi, Jeunesse de Diderot (Paris, 1939), p. 106-107.

DIX-HUITIÈME SIÈCLE, n° 25 (1993)

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