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LE MONT-BLANC : PREMICES D'UN HAUT LIEU

Que dire devant la majesté de ses cimes, de ses sommets enneigés ? Le massif du Mont-Blanc suscite beaucoup d'intérêt et d'engouement que les acteurs ont mis en évidence à travers leurs aménagements et leurs pratiques ; en effet, chaque groupe social apprécie différemment cet espace montagnard par le système de référence qu'il a mis en œuvre. Ainsi, on note des intentionnalités, des projets portés sur les territoires du Mont-Blanc correspondant à certaines valeurs.

Le Mont-Blanc, en tant que haut lieu chargé de représentations, occupe une place toute particulière (espace reconnu) ; la signification n'est pas neutre pour les acteurs qui veulent développer un projet, en tant que haut lieu symbolique. Il suggère par son nom seul quantité de significations. Ce constat paraît anodin de prime abord mais lorsque l'on songe aux diverses logiques aménagistes qui prévalent toujours dans le domaine touristique dans la vallée de Chamonix l'on doit parler d'un Massif haut lieu des Alpes.

Vers le sommet du Mont-Blanc

La silhouette du Mont-Blanc apparaît pour la première fois en tant que représentation iconographique en 1444 dans la pêche miraculeuse de K. Witz qui décidera de la vocation De Saussure. Il y a là une fascination du regard, l'éveil des cinq sens, où l'on conçoit bien, avant la lettre, la montagne comme antidote de la ville au XVIIIe siècle ! Mais il s'agit d'une montagne horizon seulement et il est intéressant de remarquer que le Mont-Blanc, en tant que sommet, ne paraît de prime abord pas plus élevé que ses voisins immédiats Ainsi "Le Rochemelon en avant du Mont-Cenis fut considéré longtemps comme le plus haut sommet de Savoie, si l'on en croit un voyageur anglais en 1608." (Joutard, 1986, p. 68).

LE GLOBE - TOME 142 - 2002