Les instruments scientifiques d'Horace-Bénédict de Saussure
Margarida Archinard
HORACE-BÉNÉDICT de Saussure, qui est né à Genève le 17 février 1740, a été un savant particulièrement polyvalent, comme c'était parfois le cas encore au XVIIIe siècle, et, ce qui est nettement plus rare, extrêmement prolifique jusqu'à sa mort survenue le 22 janvier 1799-
II s'est occupé, toujours avec succès, de nombreuses sciences dont la physique, la météorologie, la géologie, la botanique et même, sujet inexploré à l'époque, de l'alpinisme. Dans ces différents domaines, il a beaucoup observé, beaucoup expérimenté, beaucoup écrit et beaucoup inventé.
Pour commémorer l'ensemble de son œuvre, la Confédération Helvétique lui a consacré l'actuel billet de 20 francs suisses. Quant à nous, nous nous proposons de la cerner par le biais des instruments qu'il a inventés ou que, tout simplement, il a utilisés.
La plupart de ces instruments se trouvent, précisément, au Musée d'Histoire des Sciences de Genève et constituent le noyau principal de ses collections. Ils furent donnés, dans les années 1950, par le Professeur Raymond de Saussure et son frère Jacques, descendants directs d'Horace-Bénédict, avec l'ensemble des autres instruments scientifiques réunis au cours des années par les nombreux scientifiques de sa famille. Cette donation a été le point de départ du Musée d'Histoire des Sciences que le Professeur Raymond de Saussure voulait créer à Genève et qui, effectivement, ouvrit ses portes au public en 1964 grâce à ses efforts.
L'importance pour l'histoire de Genève de ce qu'il convient d'appeler aujourd'hui la Collection de Saussure a fait que, au Musée d'Histoire des Sciences de Genève — actuellement fermé pour cause de restauration — il y a toujours eu une salle consacrée à Saussure et à sa collection. Le visiteur pouvait y admirer les instruments de la collection et récolter de nombreuses informations les concernant. Il est évident qu'il en sera de même à la réouverture du Musée.
Par ailleurs, dès que ceci fut possible, le Musée a publié plusieurs études sur ce sujet [1, 2, 3]� ainsi que d'autres auteurs, dont Knowles Middleton,
(1) On trouvera en fin d'article une bibliographie méthodique à laquelle renvoie la numérotation entre crochets.
Le Monde alpin et rhodanien, 1" -2e trimestres 1988. La haute montagne. Vision et représentations, pp. 151-164
