Couverture fascicule

Pervillé Guy, Oran, 5 juillet 1962 : leçon d’histoire sur un massacre, Paris, Vendémiaire, Collection «Chroniques » , 2014

[compte-rendu]

Année 2014 384-385 pp. 355-357
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 355

PERVILLÉ Guy, Oran, 5 juillet 1962 : leçon d’histoire sur un massacre,

Paris, Vendémiaire, Collection «Chroniques » , 2014, 315 p., ISBN 978-2-36358-131-0.

Plusieurs paradoxes ont trait au massacre d’Oran. Il est notamment occulté car il se produit juste après l’achèvement de la guerre d’Algérie : les historiens de cette guerre ont souvent arrêté leur récit à la date du 3 juillet (jour de la proclamation de l’indépendance algérienne), soit deux jours avant le massacre, lequel est pourtant la conclusion, contingente, de plusieurs mois de tensions et de violences exacerbées dans la région d’Oran. L’autre paradoxe important ¢ et choquant ¢ est le déséquilibre criant entre une production abondante d’écrits sur ce massacre, qui débute dès 1962, et l’occultation mémorielle dont il a fait l’objet, de la part des gouvernements français et algérien. L’ouvrage de Guy Pervillé répond à une nécessité : faire un bilan d’étape sur les recherches foisonnantes mais souvent divergentes menées jusqu’en 2013,

sur la journée du 5 juillet, inspiré par la récente synthèse (Oran, 5 juillet 1962, un massacre oublié), dont il a vanté les mérites dans cette revue (compte rendu p. 371-373 du numéro 380-381 de 2013), du journaliste Guillaume Zeller. Il reste à découvrir, beaucoup, même si sur un plan factuel d’importantes avancées ont récemment eu lieu avec l’ouverture d’une part sensible des archives en France, à partir de 1992, et avec les larges dérogations obtenues par Jean-Jacques Jordi (dans le cadre de la Mission interministérielle aux rapatriés). On doit à ce dernier le nombre de «quelque 700 morts européens (décédés ou disparus) auxquels il faut ajouter une centaine de morts musulmans » qui font du massacre d’Oran, selon les mots de Guy Pervillé : «une explosion de violence [ sans] équivalent durant toute la guerre, par sa concentration dans l’espace et dans le temps » . Ce terrible bilan, longtemps sous-estimé ou surestimé, instrumentalisé aussi, suivant les lacunes documentaires et les présupposés idéologiques, a enfin atteint un chiffrage incontestable mais connu du gouvernement français depuis 1962 ! Guy Pervillé suit une progression chronologique, fondée sur l’analyse de chaque livre, recherche universitaire ou article, paru sur le massacre d’Oran, y compris sous forme électronique depuis 2008. Ce choix se comprend parce que l’auteur, connu pour ses nombreux travaux sur l’histoire algérienne contemporaine et sa démarche rigoureuse, ne cherche pas à proposer une autre histoire du massacre.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw