Épisode 2/7 : Tous à vélo !

En septembre dernier, le gouvernement a débloqué 250 millions d'euros pour aider les collectivités à investir dans les équipements cyclables, y compris en zone rurale. Et d’ici la fin de l’année, 57 000 km d’aménagements cyclables sécurisés sont déployés sur le territoire.

Le Plan vélo ainsi que tous les acteurs de la filière visent la reconnaissance du vélo comme mode de transport quotidien avec un objectif de passer sa part modale de 4% à 9% d’ici 2024, puis à 12% en 2030.

La pratique du vélo se développe, mais pour l'instant, elle reste le pré carré de certaines catégories de la population.

Comment développer la culture du vélo en France pour faire du vélo une mode transport quotidien ? Quels sont les freins au développement de la pratique ?

Déplacement à vélo, où en est-on ?

Catherine Pilon, secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables et marchables : « Depuis 2019, on assiste à une augmentation de l’usage du vélo qui est aujourd’hui à +34 %. C'est une vraie évolution positive. Mais comparé aux autres pays européens, la France reste à la 19ᵉ place avec une moyenne de 3% et 4 % de ce qu'on appelle la part modale, la part des déplacements à vélo parmi la somme des déplacements. Oui, la marche, c'est 25 %. La moyenne européenne est à 8 %. Nous sommes derrière les Hollandais (+ de 30%), les Danois, les Hongrois, mais aussi derrière la Belgique ou derrière l'Italie. » La vice-présidente de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), présidente de l’association « Place au vélo » à Nantes, Annie-Claude Thiolat évalue ces chiffres : « On est loin de l'objectif de 2024 qui était d’être 9 % l'année des Jeux Olympiques, et de 12 % en 2030, qui est l’objectif national. »

Un nombre de cyclistes encore flou

Ces chiffres comptent les déplacements, mais combien de cyclistes ? Il y a 31000000 de vélos qui ont été comptés par des cyclistes. Il est difficile d’évaluer le nombre de pratiquants du vélo. Annie-Claude Thiolat peut donner l'exemple de la métropole nantaise : « La dernière enquête sur les déplacements dans la métropole, sur une population de la métropole de 600 000 habitants donne entre 25 et 30 000 cyclistes. Et on constate la même explosion à sortie du confinement qu’au niveau national. »

Les motivations des cyclistes

Pourquoi décide-t-on de prendre son vélo ? Annie-Claude Thiolat a vu dans l’enquête nantaise que le déplacement en bicyclette « est un un choix économique. Le vélo est d’abord une réponse aux problèmes de pouvoir d'achat : aucune comparaison possible entre le coût d'une voiture (entre 6 et 12000€ par an selon l’ADEME) et le coût d'un vélo. La crise énergétique et la crise climatique ont sensibilisé une partie de la population, même si aujourd'hui, malheureusement, tout le monde ne se sent pas encore concerné. Et de plus en plus les bénéfices santé sont mis en avant. Et puis l’image du vélo est meilleure… »

Deux milliards d'euros pour le vélo

Le gouvernement a décidé de débloquer une enveloppe de deux milliards d'euros, soit une multiplication par quatre du budget alloué à cette mobilité douce par rapport au précédent quinquennat. Si Catherine Pilon est ravie de parler en milliards pour les vélos, elle tempère « Cela reste quand même 20 fois moins important que ce qui peut être donné aux routes ! On est content aussi parce que le plan vélo ne concerne pas que des infrastructures vélos. Il y a aussi des budgets pour apprendre aux enfants et aux adultes à faire du vélo, soutenir la filière économique du vélo, et la filière touristique. »

La suite est à écouter...

Avec :

• Catherine Pilon, secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables et marchables

• Annie-Claude Thiolat, vice-présidente · Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), présidente de l’association « Place au vélo » à Nantes.

• Jeanne Lepoix,  graphiste, photographe, cycliste, co-autrice du livre  A vélo en famille Tana éditions