La bande de Gaza est le théâtre jeudi de raids aériens et d’affrontements féroces entre l’armée israélienne et des combattants palestiniens du Hamas à l’heure où le gouvernement de Benjamin Netanyahu rouvre la porte à des discussions avec son allié américain sur une éventuelle opération à Rafah.
Tôt ce 28 mars, le ministère de la Santé du Hamas a fait état d’au moins 66 morts à Gaza au cours de la nuit, notamment dans des frappes aériennes, tandis qu’un haut responsable local rapportait des combats près de la ville de Gaza et à Khan Younès. En parallèle, l’agence de presse palestinienne Wafa a dénombré des heurts dans différentes localités de la Cisjordanie occupée.
L’armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, poursuit son opération lancée le 18 mars dans le complexe hospitalier al-Chifa de Gaza-Ville. A Khan Younès, les soldats mènent des opérations dans le secteur des hôpitaux Nasser et al-Amal, distants d’environ un kilomètre. L’hôpital al-Amal "a cessé de fonctionner complètement", a indiqué plus tôt cette semaine le Croissant-Rouge palestinien après l’évacuation des civils qui s’y trouvaient. L’armée a précisé jeudi dans un communiqué avoir "éliminé environ 200 terroristes dans la zone de l’hôpital" al-Chifa depuis le début des opérations.
Hadja Lahbib, ministre belge des Affaires étrangères est aujourd’hui en Cisjordanie, deuxième jour de sa mission diplomatique. Elle a à nouveau condamné l’implantation illégale des colonies juives.
En réponse à l’abstention des États-Unis concernant une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant lundi à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza, le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait annulé l’envoi d’une délégation à Washington pour discuter du projet d’offensive terrestre à Rafah. Mais mercredi, un haut responsable américain a déclaré que les services de Benjamin Netanyahu avaient "fait savoir qu’ils aimeraient trouver une nouvelle date pour organiser la réunion consacrée à Rafah".
Hier, l’Unicef en Palestine lançait un nouveau cri d’alarme. "Aujourd’hui, un enfant sur trois souffre de malnutrition sévère à Gaza, contre un sur 6 il y a quelques semaines"; des adolescentes disent qu’elles espèrent être tuées pour mettre fin à leur cauchemar". MSF de son côté alerte pour éviter une attaque sur Rafah : " Une attaque sur Rafah sera catastrophique […] et entraînera un grand nombre de victimes civiles.