Quel contraste... Il y a 4 ans, au même stade de la compétition, la Belgique pouvait se permettre le luxe de choisir dans quelle moitié de tableau elle souhaitait poursuivre son parcours, forte d'une qualification déjà forgée face au Panama et à la Tunisie. Aujourd'hui, elle joue enfin sa fameuse finale contre la Croatie...malheureusement pas celle que chacun aurait espéré voir sur la pelouse du stade Luzhniki de Moscou.
Il y a deux semaines, en préambule du match de préparation face à l'Egypte, nous écrivions que les Diables Rouges se trouvaient au pied de la grande pyramide, et qu'en atteindre le sommet se révélerait plus périlleux que jamais. Force est de constater que l'ascension est encore plus difficile que prévu et qu'aujourd'hui, les Diables sont tout simplement à la limite de la perte d'équilibre et de la chute libre.
C'est maintenant que l'on attend du Belge qu'il sorte de son tombeau et, par son courage, reconquière son nom, ses droits et son drapeau !
Car si les Diables doivent baisser pavillon en ayant mouillé le maillot et, enfin, affiché une rage de vaincre digne d'une équipe dont la perte de qualité est flagrante, la pilule passera mieux. Si, à l'inverse, les sentiments de peur et de nervosité émergent et se mêlent au manque d'engagement, voire d'envie dans le chef de certains, la vindicte populaire sera à la hauteur des espoirs déçus...
Plus que jamais, le choix du onze de base et de son animation seront déterminants, presque autant que le timings des remplacements et l'identité des remplaçants (face au Maroc, on n'a compris ni la sortie de Hazard et Onana, ni le moment de leur sortie, ni la montée de Mertens et De Ketelaere...).
Devant Thibaut Courtois (critiqué pour son coup franc encaissé face au Maroc, et qui a pointé le mauvais positionnement de ses équipiers au premier poteau), plusieurs possibilités s'offrent à Roberto Martinez... dépendant essentiellement de la mission assignée à l'ultra-polyvalent Timothy Castagne, déjà utilisé à... quatre positions en sélection ! (flanc droit, flanc gauche, défenseur droit, défenseur gauche...).
L'animation défensive privilégiée contre le Maroc (de gauche à droite : Castagne-Vertonghen-Alderweireld, avec Meunier replié dans une ligne de quatre en perte de balle) a bien fonctionné pendant une heure. Il pourrait être tentant de la reconduire telle quelle.
En revanche, si Castagne est aligné comme défenseur droit, l'animation sera différente et la flexibilité tactique moins affirmée.
Troisième option : rappeler Leander Dendoncker derrière (face à la Croatie, l'hypothèse peut tenir la route) et replacer Castagne plus haut sur l'échiquier, sur un flanc.
Enfin, pourquoi ne pas envisager la présence d'Arthur Theate à gauche ? Amener de la fraîcheur et de la vitesse à ce poste semble séduisant, mais alors il faut soit retirer Jan Vertonghen (ce qui est hautement improbable), soit décaler vers la droite le duo Jan-Toby, comme face au Maroc...
On le voit, les options sont multiples. Parmi les 20 à 25 décisions que Roberto Martinez déclare prendre chaque jour, la composition de la défense se taillera une place de choix !
