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Capra aegagrus creticus — Wikipédia

Capra aegagrus creticus

espèce de mammifères
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La chèvre sauvage crétoise (Capra aegagrus creticus) est aussi appelée Agrimi (αγρίμι, « sauvage ») ou Kri-Kri. On la trouve notamment à l'état sauvage dans les gorges de Samaria.

L'Agrimi (Capra aegagrus creticus), parfois appelée la chèvre crétoise, égagre ou aegagre, était considéré comme une sous-espèce de chèvre sauvage, mais il a été récemment démontré qu'il s'agit d'une variété sauvage de la chèvre domestique. L'Agrimi est un ongulé grande originaire de la Méditerranée orientale, on retrouve maintenant seul sur l'île de Crète, en Grèce et trois petites îles juste au large (Dia, Theodorou et Agii Pantes).

Sur l'île, les mâles sont souvent appelés « Kri-kri », tandis que le nom « Sanada » est utilisé pour la femelle. Le Kri-kri est un symbole de l'île très utilisé dans les stations touristiques et de la littérature officielle, bien que peu de touristes ou même d'habitants l'aient jamais vu.

Description physique et comportemental

Le Kri-kri adulte a un pelage brun clair avec une bande plus foncée autour de son cou. Il a deux cornes en flèche sur la tête. La Sanada est moins contrastée et ses cornes plus courtes. Dans la nature, l'espèce est timide et calme pendant la journée. Il évite les touristes, et il peut escalader des falaises abruptes.

Aire de répartition

De nos jours l'habitat naturel de l'espèce est la réserve naturelle des gorges de Samaria. L'Agrimi ne se trouve nulle part ailleurs et la forme est donc endémique de Crète. Leur bastion actuel est l'un des sommets de la chaîne des Montagnes Blanches de Crète occidentale (2 400 mètres), en particulier sur une série de falaises abruptes de 900 mètres de hauteur, hors des sentiers battus, dans la gorge de Samaria. Cette chaîne de montagnes qui accueille 14 autres espèces animales endémiques, est protégée comme réserve de biosphère de l'UNESCO. Toutefois, l'espèce a été récemment réintroduite dans les îlots de Dia, Théodorou, et Agii Pandes.

Évolution de la population

L'espèce était très commune à l'époque byzantine. À l'époque ottomane, elle est encore bien présente dans les montagnes et parfois chassée. Les effectifs diminuent fortement pendant la Seconde Guerre mondiale, l'espèce étant alors la seule viande disponible pour la guérilla de montagne contre l'occupation allemande. En 1960, l'Agrimi était menacé de disparition avec un effectif inférieur à 200 individus, et de plus, le développement des élevages de chèvres domestiques risquait de se traduire par des croisements. Son statut a été l'une des raisons pour lesquelles les gorges de Samaria devinrent un parc national en 1962. Il y a actuellement environ 2 000 animaux sur l'île et l'espèce est classée vulnérable : la crise économique a relancé le braconnage (la chasse est strictement interdite), les pâturages sauvages sont devenus rares et des épizooties les ont touchés en même temps que l'hybridation (leur patrimoine génétique est mêlé avec des chèvres domestiques actuelles).

L'Agrimi et la culture

L'Agrimi est devenu un emblème de la Crète et a une importance considérable dans l'histoire culturelle de l'île. Des graffitis antiques représentant des caprins sont visibles sur le Psiloritis, dans les gorges de Samaria, sur le plateau de Lassithi et ailleurs. Dans la mythologie grecque, le mont Ida, et plus précisément la grotte de Lyctos, auraient été le « jardin d'enfants » de Zeus lui-même, allaité, selon Zénobe[Lequel ?], grâce à la « chèvre sauvage Amalthée ». À la mort de celle-ci, le dieu l'aurait honorée en la plaçant comme constellation dans le ciel (le Capricorne serait donc un Agrimi). Selon d'autres traditions[1], à la mort de la chèvre, Zeus aurait pris sa peau pour en faire son égide : le terme grec αあるふぁἰγίς / aigís signifie en effet « peau de chèvre ».

L'Agrimi, une chèvre domestique marronée

Comme pour le mouflon de Corse[2], les analyses génétiques montrent que l'Agrimi n'est pas, comme on le pensait auparavant, une sous-espèce distincte de la chèvre sauvage mais une chèvre provenant des premiers troupeaux de chèvres domestiques de Méditerranée orientale introduits autour de 8000-7500 av. J.-C. et ré-ensauvagés par marronnage. Son patrimoine génétique résume la première domestication de la chèvre et est considéré comme un précieux témoignage paléo-biologique. En raison de ce statut d'espèce domestique marronée, la législation de protection des espèces en voie d'extinction (qui concerne des populations sauvages) pourrait n'être plus applicable à l'Agrimi, qui passerait sous la protection des lois grecques, fort sévères, de protection du patrimoine culturel.

Notes et références

  1. Ken Dowden, Zeus, Routledge, 2006, p. 34.
  2. Selon F. Poplin, en 1979 (Origine du Mouflon de Corse dans une nouvelle perspective paléontologique par marronnage