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[[Image:Folio 52r - The Adoration of the Magi.jpg|thumb|''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'', ms.65, folio 52r, vers 1411-1416, [[musée Condé]], Chantilly.]]
[[Image:Folio 52r - The Adoration of the Magi.jpg|thumb|270px|''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'', ms.65, folio 52r, vers 1411-1416, [[musée Condé]], Chantilly.]]
L’'''Adoration des mages''' d'après un épisode de l'[[Évangile selon Matthieu]] (2-1-12) est un [[thèmes artistiques|thème iconographique]] chrétien populaire d'un épisode de la vie du Christ, la visite des [[rois mages]] lors de sa [[nativité]]. Dans l'[[Occident chrétien]], cette scène est commémorée à l'[[Épiphanie]] tandis que l'Église orthodoxe la place le 25 décembre.
L’'''Adoration des mages''' d'après un épisode de l'[[Évangile selon Matthieu]] (2, 1-12) est un [[thèmes artistiques|thème iconographique]] chrétien populaire d'un épisode de la vie du Christ, la visite des [[Rois mages]] lors de sa [[nativité]]. Dans l'[[Occident chrétien]], cette scène est commémorée à l'[[Épiphanie]] tandis que l'Église orthodoxe la place le {{date-|25 décembre}}.


==Sources littéraires==
== Sources littéraires ==
Selon Mathieu, des mages (astronomes) se présentent devant Hérode, en [[Judée]], à la recherche d'un nouveau-né dont une étoile leur a indiqué la naissance et le destin royal. Hérode les dépêche à la recherche de l'enfant. Suivant l'étoile, les mages arrivent près de Jésus qu'ils adorent et auquel ils offrent l'or, l'encens et la myrrhe. « Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnent leur pays par un autre chemin. » (2, 12). Les [[évangiles apocryphes]] mentionnent l'épisode en y ajoutant des détails<ref name="DSP">''La Bible et les saints, guide iconographique'', Gaston Duchet-Suchaux et [[Michel Pastoureau]], 1990.</ref>. De ce récit, c'est l'épisode de l'adoration des mages qui a été le plus souvent représenté.
Selon Mathieu, des mages (astronomes) se présentent devant Hérode, en [[Judée]], à la recherche d'un nouveau-né dont une étoile leur a indiqué la naissance et le destin royal. Hérode les dépêche à la recherche de l'enfant. Suivant l'étoile, les mages arrivent près de Jésus qu'ils adorent et auquel ils offrent l'or, l'encens et la myrrhe. « Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnent leur pays par un autre chemin. » (2, 12). Les [[évangiles apocryphes]] mentionnent l'épisode en y ajoutant des détails<ref name="DSP">''La Bible et les saints, guide iconographique'', Gaston Duchet-Suchaux et [[Michel Pastoureau]], 1990.</ref>. De ce récit, c'est l'épisode de l'adoration des mages qui a été le plus souvent représenté.


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L'évangéliste ne précise pas le nombre des mages. Il semble que ce soit [[Origène]] (185-224) qui le premier en fixe le nombre à trois<ref name="DSP"/>, information reprise par [[Maxime de Turin]] et [[Léon le Grand]]<ref name="BST">Origine des fêtes sur [http://baladesurtoile.free.fr/PG_PagesThemes.html Balade sur toile].</ref>. [[Tertullien]] en fait des rois en s'appuyant sur une prophétie tirée des [[psaumes]] de David (67, 30)<ref name="DSP"/>, ce que confirme [[Césaire d'Arles]]<ref name="DSP"/>. Enfin c'est sans doute au {{S-|IX}} qu'apparaissent les noms de [[Gaspard, Melchior et Balthazar]] dans le ''[[Liber Pontificalis]]'' de [[Ravenne]]<ref name="DSP"/>.
L'évangéliste ne précise pas le nombre des mages. Il semble que ce soit [[Origène]] (185-224) qui le premier en fixe le nombre à trois<ref name="DSP"/>, information reprise par [[Maxime de Turin]] et [[Léon le Grand]]<ref name="BST">Origine des fêtes sur [http://baladesurtoile.free.fr/PG_PagesThemes.html Balade sur toile].</ref>. [[Tertullien]] en fait des rois en s'appuyant sur une prophétie tirée des [[psaumes]] de David (67, 30)<ref name="DSP"/>, ce que confirme [[Césaire d'Arles]]<ref name="DSP"/>. Enfin c'est sans doute au {{S-|IX}} qu'apparaissent les noms de [[Gaspard, Melchior et Balthazar]] dans le ''[[Liber Pontificalis]]'' de [[Ravenne]]<ref name="DSP"/>.


==Iconographie==
== Iconographie ==
[[Image:Adoration magi Pio Christiano Inv31459.jpg|thumb|left|Sarcophage chrétien, {{s-|IV}}.]]
[[Image:Adoration magi Pio Christiano Inv31459.jpg|thumb|left|Sarcophage chrétien, {{s-|IV}}.]]
Le thème apparaît dans l'art des catacombes en liaison avec celui de la nativité<ref name="DSP"/>, puis de façon autonome. Il s'agit d'un des thèmes les plus populaires de l'iconographie chrétienne. Les premières représentations ne distinguent guère les trois mages. Elles figurent le Christ et Marie, les mages portant les présents, l'étoile qui les a guidé et les chameaux qui leur ont servi de monture, plus tard des chevaux. Le Christ accepte les présents ou bénit le mage qui s'incline devant lui. Les deux autres mages regardent la scène ou observent l'étoile.

[[Image:Codex Bruchsal 1 11r.jpg|thumb|Vers 1220, Codex Bruchsal 1, Bl. 11r, Karlsruhe]]
[[Image:Codex Bruchsal 1 11r.jpg|thumb|Vers 1220, Codex Bruchsal 1, Bl. 11r, Karlsruhe]]
Le thème apparaît dans l'art des catacombes en liaison avec celui de la nativité<ref name="DSP"/>, puis de façon autonome. Il s'agit d'un des thèmes les plus populaires de l'iconographie chrétienne. Les premières représentations ne distinguent guère les trois mages. Elles figurent le Christ et Marie, les mages portant les présents, l'étoile qui les a guidés et les chameaux qui leur ont servi de monture, plus tard des chevaux. Le Christ accepte les présents ou bénit le mage qui s'incline devant lui. Les deux autres mages regardent la scène ou observent l'étoile.

Elles apparaissent ensuite dans l'art monumental, dans l'enluminure (missels, livres d'heures).
Elles apparaissent ensuite dans l'art monumental, dans l'enluminure (missels, livres d'heures).
À partir du {{XIVe siècle}}, les représentations peintes, fresques puis plus tard toiles, de l'adoration des mages se multiplient dans les églises, popularisées au théâtre par les mises en scène des [[Mystère (théâtre)|mystère]]s médiévaux. Peu à peu ces représentations deviennent plus pathétiques, insistant sur le contraste entre le dénuement de Marie et Joseph et la richesse des costumes des rois mages, ainsi que sur l'inversion de la scène d'hommage d'ordinaire rendue aux rois, mais ici rendue par des rois à un simple nouveau-né.
À partir du {{XIVe siècle}}, les représentations peintes, fresques puis plus tard toiles, de l'adoration des mages se multiplient dans les églises, popularisées au théâtre par les mises en scène des [[Mystère (théâtre)|mystère]]s médiévaux. Peu à peu ces représentations deviennent plus pathétiques, insistant sur le contraste entre le dénuement de Marie et Joseph et la richesse des costumes des rois mages, ainsi que sur l'inversion de la scène d'hommage d'ordinaire rendue aux rois, mais ici rendue par des rois à un simple nouveau-né.
Les trois hommes représentent très tôt les trois âges de la vie<ref name="DSP"/>. Le nouveau-né complète d'ailleurs la série des trois âges qui deviennent ainsi quatre. C'est le roi ou le mage le plus âgé qui est représenté agenouillé devant l'enfant, formant avec lui un couple symbolique, l'articulation du passé et du futur.
Les trois hommes représentent très tôt les trois âges de la vie<ref name="DSP"/>. Le nouveau-né complète d'ailleurs la série des trois âges qui deviennent ainsi quatre. C'est le roi ou le mage le plus âgé qui est représenté agenouillé devant l'enfant, formant avec lui un couple symbolique, l'articulation du passé et du futur.
[[Image:Serpotta - Adorazione dei Magi, dettaglio1.JPG|thumb|[[Giacomo Serpotta]], ''Adoration des mages'' (détail), église du Saint-Esprit, [[Agrigente]].]]
Selon une autre interprétation, les trois rois représentent les trois parties du monde alors connues : Europe, Asie et Afrique, d'où la présence, notamment chez les peintres nordiques et plus tardivement italiens, d'un roi africain.


Selon une autre interprétation, les trois rois représentent les trois parties du monde alors connues : Europe, Asie et Afrique, d'où la présence, notamment chez les peintres nordiques et plus tardivement italiens, d'un roi africain.
[[Image:Serpotta - Adorazione dei Magi, dettaglio1.JPG|thumb|[[Giacomo Serpotta]], ''Adoration des mages'' (détail), église du Saint-Esprit, [[Agrigente]].]]
Le nouveau-né est généralement assis sur les genoux de Marie derrière laquelle se tient souvent Joseph. Un ange (Giotto) les accompagne parfois. Les trois rois se tiennent devant l'enfant. De nombreux détails anecdotiques (voire ésotériques dans le cas de [[Jérôme Bosch]]), se multiplient dans les représentations.
Le nouveau-né est généralement assis sur les genoux de Marie derrière laquelle se tient souvent Joseph. Un ange (Giotto) les accompagne parfois. Les trois rois se tiennent devant l'enfant. De nombreux détails anecdotiques (voire ésotériques dans le cas de [[Jérôme Bosch]]), se multiplient dans les représentations.


;Rappel des éléments iconographiques qui définissent l'Adoration des mages :
;Rappel des éléments iconographiques qui définissent l'Adoration des mages :
* Présence des membres de la [[sainte Famille]] : [[Jésus]], la [[Vierge Marie]] et plus tardivement [[Joseph (Nouveau Testament)|Joseph]]
* Présence des membres de la [[sainte Famille]] : [[Jésus]], la [[Vierge Marie]] et plus tardivement [[Joseph (Nouveau Testament)|Joseph]]
* Présence des trois [[rois mages]], leur symbolique propre et leur présents: myrrhe, or et encens, leur cortège.
* Présence des trois [[Rois mages]], leur symbolique propre et leur présents: myrrhe, or et encens, leur cortège.
* À partir de la Renaissance : le lieu même de la [[Nativité]] (étable ou architecturée) et son entourage proche :
* À partir de la Renaissance : le lieu même de la [[Nativité]] (étable ou architecturée) et son entourage proche :
** la mangeoire
** la mangeoire
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** le paysage environnant, campagne ou villes, ou même ruines antiques
** le paysage environnant, campagne ou villes, ou même ruines antiques
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==Tableaux célèbres==
== Tableaux célèbres ==
==={{S-|XIV}}===
=== {{S-|XIV}} ===
* Entre 1304 et 1305 : ''L'Adoration des mages'' de [[Giotto]], fresque, [[chapelle Scrovegni]], [[Padoue]].
* Entre 1304 et 1305 : ''L'Adoration des mages'' de [[Giotto]], fresque, [[chapelle Scrovegni]], [[Padoue]].
=== {{S-|XV}} ===
=== {{S-|XV}} ===
[[File:Gentile da Fabriano 001.jpg|thumbnail|Adoration des mages par [[Gentile da Fabriano]], 1423.]]
[[Fichier:Gentile da Fabriano - Adorazione dei Magi - Google Art Project (detail).jpg|vignette|Détail du [[retable]] de ''[[L'Adoration des mages (Gentile da Fabriano)|l'Adoration des mages]]'' de [[Gentile da Fabriano]], 1423.]]
[[Fichier:Raffaello Botticini - The Adoration of the Magi.jpg|vignette|''L'Adoration des mages'' de [[Raffaello Botticini]], c. 1495.]]
* Entre 1390 et 1410 : ''Adoration des mages avec saint Antoine'', artiste anonyme, [[Getty Center|J. Paul Getty Museum]] : Les mages portent la couronne.
* Entre 1390 et 1410 : ''Adoration des mages avec saint Antoine'', artiste anonyme, [[Getty Center|J. Paul Getty Museum]] : Les mages portent la couronne.
* Début du {{S-|XV}} : Retable du [[maître de Francfort]], [[musée Anne-de-Beaujeu]], [[Moulins (Allier)|Moulins]].
* Début du {{S-|XV}} : Retable du [[maître de Francfort]], [[musée Anne-de-Beaujeu]], [[Moulins (Allier)|Moulins]].
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** c. [[1490]] : ''L'Adoration des mages'', musée d'art de Cleveland (The Cleveland Museum of Art)
** c. [[1490]] : ''L'Adoration des mages'', musée d'art de Cleveland (The Cleveland Museum of Art)
** c. [[1495]] : ''L'Adoration des mages'', disciple de Geertgen tot Sint Jans, collection Oskar Reinhart, Am Römerholz, [[Winterthour]]
** c. [[1495]] : ''L'Adoration des mages'', disciple de Geertgen tot Sint Jans, collection Oskar Reinhart, Am Römerholz, [[Winterthour]]
* c. [[1495]] : ''L'Adoration des mages'', [[Raffaello Botticini]], [[Art Institute of Chicago]]. [[Vierge à l'Enfant]] sur la première marche en marbre d'un temple en ruines<ref>La volée de marches, ornée de motifs typiques de le Renaissance (dauphins, sphinx, lions ailés, fleurs), mène à l'autel couvert d'une toiture en bois faisant office de baldaquin. Après leur voyage en bateau, les mages et leur suite, les uns à pied, les autres à cheval, apportent des présents. Botticini introduit une [[girafe Médicis]] et des allégories animales : paon juché sur une poutre, symbole de la résurrection ; singe en laisse, symbole du démon ; chien blanc qui représente la foi conjugale que doivent observer les fidèles vis-à-vis de Dieu. Au {{s-|XV}}, les ruines évoquent le [[Forum de la Paix|temple de la Paix]] à Rome abritant une statue de Romulus qui s'effondra la nuit de la naissance du Christ. Cf {{ouvrage|langue=en|auteur=Christopher Lloyd, Margherita Andreotti, Larry J. Feinberg, Martha Wolff|titre=Italian Paintings Before 1600 in the Art Institute of Chicago. A Catalogue of the Collection|éditeur=Art Institute of Chicago|date=1993|passage=52}}.</ref>.
*Entre [[1495]] et [[1505]] : ''L'Adoration des mages'', [[Andrea Mantegna]], au [[Getty Center]]. Un mage est noir. Les mages portent le turban oriental. Le plus âgé est tête nue.
*Entre [[1495]] et [[1505]] : ''L'Adoration des mages'', [[Andrea Mantegna]], au [[Getty Center]]. Un mage est noir. Les mages portent le turban oriental. Le plus âgé est tête nue.


==={{S-|XVI}}===
=== {{S-|XVI}} ===
* [[1504]] : ''[[L'Adoration des mages (Dürer)|L'Adoration des mages]]'', d'[[Albrecht Dürer]], conservée à la Galerie des Offices. Dans ce tableau Dürer s'est lui-même représenté sous les traits du plus jeune des trois mages.
* [[1504]] : ''[[L'Adoration des mages (Dürer)|L'Adoration des mages]]'', d'[[Albrecht Dürer]], conservée à la Galerie des Offices. Dans ce tableau Dürer s'est lui-même représenté sous les traits du plus jeune des trois mages.
*Vers [[1519]], ''Adoration des mages'', [[Jan van Scorel]], [[Institut d'art de Chicago]]
*Vers [[1519]], ''Adoration des mages'', [[Jan van Scorel]], [[Art Institute of Chicago]]
* [[1526]], ''L'Adoration des mages'', [[Quentin Massys]], Metropolitan Museum of Art
* [[1526]], ''L'Adoration des mages'', [[Quentin Massys]], Metropolitan Museum of Art
[[File:Aanbidding door de koningen, Peter Paul Rubens, (1624), Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen, 298.jpg|thumb|''Adoration des mages'', [[Peter Paul Rubens]], (1624), [[musée royal des Beaux-Arts d'Anvers]].]]
* [[Pieter Brueghel l'Ancien]] a représenté trois fois ce thème :
* [[Pieter Brueghel l'Ancien]] a représenté trois fois ce thème :
**une version de 1556-1562 est conservée dans les [[musées royaux des beaux-arts de Belgique]] (inv. 3929),
**une version de 1556-1562 est conservée dans les [[musées royaux des beaux-arts de Belgique]] (inv. 3929) ;
**[[1564]] : une version se trouve à la [[National Gallery]] de Londres ;
**[[1564]] : une version se trouve à la [[National Gallery]] de Londres ;
**[[1567]] : la plus originale, L'''Adoration des mages dans un paysage de neige'', ([[Winterthour]], Fondation Oscar Reinhart) accentue l'enracinement de la scène dans la réalité géographique, culturelle et climatique du spectateur de l'époque en marginalisant le sujet biblique à peine visible dans un coin du tableau, selon un procédé cher à Bruegel.
**[[1567]] : la plus originale, L'''Adoration des mages dans un paysage de neige'' ([[Winterthour]], Fondation Oscar Reinhart), accentue l'enracinement de la scène dans la réalité géographique, culturelle et climatique du spectateur de l'époque en marginalisant le sujet biblique à peine visible dans un coin du tableau, selon un procédé cher à Bruegel.


==={{S-|XVII}}===
=== {{S-|XVII}} ===
* [[Pierre-Paul Rubens]] a peint entre dix et quinze versions de ''[[L'Adoration des mages (Rubens)|L'Adoration des mages]]''.
* [[Pierre-Paul Rubens]] a peint entre dix et quinze versions de ''[[L'Adoration des mages (Rubens)|L'Adoration des mages]]''.


==={{S-|XVIII}}===
=== {{S-|XVIII}} ===

*[[1753]], ''Adoration des mages'', [[Giovanni Battista Tiepolo]], Alte Pinakothek, Munich
[[Giovanni Battista Tiepolo]] a réalisé plusieurs versions sur ce thème :
* en [[1753]], un tableau conservé à la [[Alte Pinakothek]] de [[Munich]]<ref>[https://www.pinakothek.de/kunst/giovanni-battista-tiepolo/die-anbetung-der-koenige# Alte Pinakothek]</ref>
* en [[1755]]-[[1760]]'' pour le maître-autel du monastère de [[Schwarzach (Basse-Bavière)|Schwarzach]], une huile sur toile de {{Dunité|68|87|cm}} conservée à la [[National Gallery of Art]], [[Washington (district de Columbia)|Washington]]<ref>[https://www.sammlung.pinakothek.de/en/artist/giovanni-battista-tiepolo/die-anbetung-der-koenige National Gallery of Art]</ref>
* à la fin des années [[1750]], une huile sur toile de {{Dunité|60|48|cm}} conservée au [[Metropolitan Museum of Art]] de [[New York]]<ref>[https://www.metmuseum.org/art/collection/search/437789?&searchField=All&sortBy=Relevance&ft=Giovanni+Battista+Tiepolo&offset=0&rpp=20&amp;pos=12 Notice du Metropolitan]</ref>

<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="250px" caption="Versions de Tiepolo">
The Adoration of the Magi by Giovani Batista Tiepolo (1753) - Alte Pinakothek - Munich - Germany 2017.jpg|<center>[[1753]],<br> [[Alte Pinakothek]], [[Munich]].</center>
The Adoration of the Magi MET DT1202.jpg|<center>Fin des années [[1750]],<br> [[Metropolitan Museum of Art]],<br> [[New York]].</center>
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<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="350px" caption="Version de l'Art Nouveau">
Cathedral Fribourg vitrail Dreikönig 01.jpg|Adoration (1902-1904) par [[Józef Mehoffer]], [[cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg]].
</gallery>


== Source d'inspiration ==
== Source d'inspiration ==
* L'adoration des mages de [[Jérôme Bosch]] a inspiré le compositeur [[Gian Carlo Menotti]] pour écrire l'opéra ''[[Amahl and the Night Visitors]]'' en 1951<ref>{{Lien web|langue=français|lien auteur=Gian Carlo Menotti|titre=Amahl and the night visitors|url=https://www.youtube.com/watch?v=Hzx-s46vjpY|site=youtube|date=24 décembre 1951|consulté le=1 mai 2016}}.</ref>.
* L'''Adoration des mages'' de [[Jérôme Bosch]] a inspiré le compositeur [[Gian Carlo Menotti]] pour écrire l'opéra ''[[Amahl and the Night Visitors]]'' en 1951<ref>{{Lien web|langue=français|lien auteur=Gian Carlo Menotti|titre=Amahl and the night visitors|url=https://www.youtube.com/watch?v=Hzx-s46vjpY|site=youtube|date=24 décembre 1951|consulté le=1 mai 2016}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}
== Voir aussi ==

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== Articles connexes ==
=== Articles connexes ===
{{loupe|Adoration des mages (homonymie){{!}}Liste d’artistes ayant réalisé une ''Adoration des mages''}}
{{loupe|L'Adoration des mages (homonymie){{!}}Liste d’artistes ayant réalisé une ''Adoration des mages''}}

* [[Plaque de l'Adoration des Mages]]
* [[Plaque de l'Adoration des Mages]]


=== Liens externes ===
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* {{es}} [http://elmiradorespagnol.free.fr/3magos/ L'Adoration des mages (plus de 300 peintures et tableaux)], El mirador español de la información
==Liens externes==
* {{es}} [http://elmiradorespagnol.free.fr/3magos/ L'Adoration des Mages (plus de 300 peintures et tableaux)]


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[[Catégorie:Épiphanie]]
[[Catégorie:Épiphanie]]

Dernière version du 11 janvier 2024 à 22:41

Les Très Riches Heures du duc de Berry, ms.65, folio 52r, vers 1411-1416, musée Condé, Chantilly.

L’Adoration des mages d'après un épisode de l'Évangile selon Matthieu (2, 1-12) est un thème iconographique chrétien populaire d'un épisode de la vie du Christ, la visite des Rois mages lors de sa nativité. Dans l'Occident chrétien, cette scène est commémorée à l'Épiphanie tandis que l'Église orthodoxe la place le .

Sources littéraires

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Selon Mathieu, des mages (astronomes) se présentent devant Hérode, en Judée, à la recherche d'un nouveau-né dont une étoile leur a indiqué la naissance et le destin royal. Hérode les dépêche à la recherche de l'enfant. Suivant l'étoile, les mages arrivent près de Jésus qu'ils adorent et auquel ils offrent l'or, l'encens et la myrrhe. « Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnent leur pays par un autre chemin. » (2, 12). Les évangiles apocryphes mentionnent l'épisode en y ajoutant des détails[1]. De ce récit, c'est l'épisode de l'adoration des mages qui a été le plus souvent représenté.

Ce récit biblique légendaire ne s'éclaire que par une lecture mythique et un jeu d'intertextualité avec le Psaume 72[2], voulant que la nature messianique de Jésus soit reconnue par des personnages importants, les mages, comme par le petit peuple, les bergers[3].

L'évangéliste ne précise pas le nombre des mages. Il semble que ce soit Origène (185-224) qui le premier en fixe le nombre à trois[1], information reprise par Maxime de Turin et Léon le Grand[4]. Tertullien en fait des rois en s'appuyant sur une prophétie tirée des psaumes de David (67, 30)[1], ce que confirme Césaire d'Arles[1]. Enfin c'est sans doute au IXe siècle qu'apparaissent les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar dans le Liber Pontificalis de Ravenne[1].

Iconographie

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Sarcophage chrétien, IVe siècle.
Vers 1220, Codex Bruchsal 1, Bl. 11r, Karlsruhe

Le thème apparaît dans l'art des catacombes en liaison avec celui de la nativité[1], puis de façon autonome. Il s'agit d'un des thèmes les plus populaires de l'iconographie chrétienne. Les premières représentations ne distinguent guère les trois mages. Elles figurent le Christ et Marie, les mages portant les présents, l'étoile qui les a guidés et les chameaux qui leur ont servi de monture, plus tard des chevaux. Le Christ accepte les présents ou bénit le mage qui s'incline devant lui. Les deux autres mages regardent la scène ou observent l'étoile.

Elles apparaissent ensuite dans l'art monumental, dans l'enluminure (missels, livres d'heures). À partir du XIVe siècle, les représentations peintes, fresques puis plus tard toiles, de l'adoration des mages se multiplient dans les églises, popularisées au théâtre par les mises en scène des mystères médiévaux. Peu à peu ces représentations deviennent plus pathétiques, insistant sur le contraste entre le dénuement de Marie et Joseph et la richesse des costumes des rois mages, ainsi que sur l'inversion de la scène d'hommage d'ordinaire rendue aux rois, mais ici rendue par des rois à un simple nouveau-né. Les trois hommes représentent très tôt les trois âges de la vie[1]. Le nouveau-né complète d'ailleurs la série des trois âges qui deviennent ainsi quatre. C'est le roi ou le mage le plus âgé qui est représenté agenouillé devant l'enfant, formant avec lui un couple symbolique, l'articulation du passé et du futur.

Giacomo Serpotta, Adoration des mages (détail), église du Saint-Esprit, Agrigente.

Selon une autre interprétation, les trois rois représentent les trois parties du monde alors connues : Europe, Asie et Afrique, d'où la présence, notamment chez les peintres nordiques et plus tardivement italiens, d'un roi africain.

Le nouveau-né est généralement assis sur les genoux de Marie derrière laquelle se tient souvent Joseph. Un ange (Giotto) les accompagne parfois. Les trois rois se tiennent devant l'enfant. De nombreux détails anecdotiques (voire ésotériques dans le cas de Jérôme Bosch), se multiplient dans les représentations.

Rappel des éléments iconographiques qui définissent l'Adoration des mages
  • Présence des membres de la sainte Famille : Jésus, la Vierge Marie et plus tardivement Joseph
  • Présence des trois Rois mages, leur symbolique propre et leur présents: myrrhe, or et encens, leur cortège.
  • À partir de la Renaissance : le lieu même de la Nativité (étable ou architecturée) et son entourage proche :
    • la mangeoire
    • les animaux (le bœuf et l'âne)
    • le paysage environnant, campagne ou villes, ou même ruines antiques
  • ...

Tableaux célèbres

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XIVe siècle

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XVe siècle

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Détail du retable de l'Adoration des mages de Gentile da Fabriano, 1423.
L'Adoration des mages de Raffaello Botticini, c. 1495.

XVIe siècle

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Adoration des mages, Peter Paul Rubens, (1624), musée royal des Beaux-Arts d'Anvers.
  • Pieter Brueghel l'Ancien a représenté trois fois ce thème :
    • une version de 1556-1562 est conservée dans les musées royaux des beaux-arts de Belgique (inv. 3929) ;
    • 1564 : une version se trouve à la National Gallery de Londres ;
    • 1567 : la plus originale, L'Adoration des mages dans un paysage de neige (Winterthour, Fondation Oscar Reinhart), accentue l'enracinement de la scène dans la réalité géographique, culturelle et climatique du spectateur de l'époque en marginalisant le sujet biblique à peine visible dans un coin du tableau, selon un procédé cher à Bruegel.

XVIIe siècle

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XVIIIe siècle

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Giovanni Battista Tiepolo a réalisé plusieurs versions sur ce thème :

Source d'inspiration

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Notes et références

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  1. a b c d e f et g La Bible et les saints, guide iconographique, Gaston Duchet-Suchaux et Michel Pastoureau, 1990.
  2. Ps 72. 10-11.
  3. René Laurentin, Les évangiles de l'enfance du Christ, Desclée de Brouwer, , p. 431.
  4. Origine des fêtes sur Balade sur toile.
  5. La volée de marches, ornée de motifs typiques de le Renaissance (dauphins, sphinx, lions ailés, fleurs), mène à l'autel couvert d'une toiture en bois faisant office de baldaquin. Après leur voyage en bateau, les mages et leur suite, les uns à pied, les autres à cheval, apportent des présents. Botticini introduit une girafe Médicis et des allégories animales : paon juché sur une poutre, symbole de la résurrection ; singe en laisse, symbole du démon ; chien blanc qui représente la foi conjugale que doivent observer les fidèles vis-à-vis de Dieu. Au XVe siècle, les ruines évoquent le temple de la Paix à Rome abritant une statue de Romulus qui s'effondra la nuit de la naissance du Christ. Cf (en) Christopher Lloyd, Margherita Andreotti, Larry J. Feinberg, Martha Wolff, Italian Paintings Before 1600 in the Art Institute of Chicago. A Catalogue of the Collection, Art Institute of Chicago, , p. 52.
  6. Alte Pinakothek
  7. National Gallery of Art
  8. Notice du Metropolitan
  9. « Amahl and the night visitors », sur youtube, (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

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Liens externes

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