Boletus aereus
Cèpe bronzé
Règne | Fungi |
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Division | Basidiomycota |
Sous-division | Agaricomycotina |
Classe | Agaricomycetes |
Sous-classe | Agaricomycetidae |
Ordre | Boletales |
Famille | Boletaceae |
Genre | Boletus |
Boletus aereus, le Cèpe bronzé, est une espèce de champignons basidiomycètes du genre Boletus et de la famille des Boletaceae. Il fait partie, avec Boletus edulis, Boletus reticulatus et Boletus pinophilus, des quatre espèces de bolets "nobles" ; les Cèpes. Cette espèce comestible, fréquente en France dans les régions méditerranéennes, est caractérisée par son chapeau noirâtre marron, son réseau peu développé, son pied brun chaud et sa tendance thermophile.
Taxonomie
Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Boletus aereus Bulliard 1789.
Synonymes
Boletus aereus a pour synonymes :
- Tubiporus aereus (Bull.) P. Karst.
- Dictyopus aereus (Bull.) Quél.
- Suillus aereus (Bull.) Kuntze,
- Tubiporus edulis subsp. aereus (Bull.) Maire
- Boletus edulis f. aereus (Bull.) Vassilkov
- Boletus aereus var. carne-dilute-sulfurea Bull.
- Boletus aereus var. carne-nivea Bull.
- Boletus cravetta Bellardi
- Boletus aereus var. cravetta (Bellardi) DC.
- Boletus cepa Thore
- Boletus aereus var. cepa (Thore) DC.
Phylogénie
Le mycologue français Pierre Bulliard a décrit Boletus aereus en 1789[1]. Lucien Quélet transféra l'espèce dans le genre Dictyopus[2], désormais obsolète, en 1886, ce qui a donné le synonyme Dictyopus aereus, tandis que René Maire l'avait reclassée comme sous-espèce de Boletus edulis en 1937, mais nous savons aujourd'hui que Boletus aereus est une espèce indépendante bien définie génétiquement au sein du clade edulis[3].
Les dernières études phylogénétiques le placent dans un clade proche du groupe des edulis stricto sensu.
Étymologie
L'épithète spécifique latine aereus signifie "d'airain", "de bronze" ou "de cuivre", en réfèrence à la couleur bronzée du chapeau de cette espèce.
Noms vulgaires et vernaculaires
Nom normalisé
Le nom vernaculaire normalisé par la Société Mycologique de France de Boletus aereus est le suivant : Cèpe bronzé, en réfèrence à son épithète spécifique aereus.
Autres noms
Cette espèce possède également les dénominations suivantes, moins courantes ou non-normalisées :
Description du sporophore
Le Cèpe bronzé est un bolet. Les bolets sont des champignons dont l’hyménophore à tubes, terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau, avec un pied central assez épais et une chair compacte. Ils ont un chapeau rond, recouvert d'une cuticule, devenant convexe à mesure qu’ils vieillissent. Les caractéristiques morphologiques de Boletus aereus sont les suivantes :
Son chapeau mesure de 7 à 15-20, voire 30 cm. Sa cuticule est de couleur brun-noir, d'abord noire (parfois gris blanc lorsqu'il est jeune, à l'état de bouchon couvert par la végétation), puis parfois bistre-bronze lorsqu'il est exposé.
L'hyménophore présente des pores fins, concolores aux tubes, tout d'abord d'un blanc pur qui devient jaune puis enfin olivâtre. Sa sporée est de couleur olivâtre.
Son stipe (pied) mesure de 6 à 10 cm, il est de couleur brun, brun foncé, marron clair à marron. Il est généralement orné d'un fin réseau concolore peu étendu.
La chair est blanche, immuable, épaisse et ferme. Sa saveur est douce et son odeur est très agréable, de forêt humide[7].
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Silhouette boletoïde.
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Chapeau sombre, bronzé, brunâtre à noirâtre.
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Pores blancs devenant jaunes puis olivâtres. Stipe brun.
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Réseau concolore, fin et souvent peu étendu, difficile à voir.
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Chair blanche immuable.
Caractéristiques microscopiques
Ses spores mesurent 13,5 à 15,5
Galerie
Variétés et formes
- Boletus aereus f. citrinus, au chapeau jaune clair.
- Boletus aereus var. mamorensis, le Cèpe de la Mamora, auparavant considéré comme une espèce distincte, lié au chêne-liège surtout sur terrains sableux avec un pied profondément radicant et un réseau très développé. Au Maroc et très rare dans le Sud de la France.
Habitat et distribution
Le Cèpe bronzé est une espèce mycorhizienne, assez thermophile et méditerranéenne, largement distribuée dans les pays méditerranéens d'Europe et d'Afrique du Nord (même dans les îles Canaries). On le retrouve typiquement dans le Sud de la France. Il fructifie en solitaire ou en petits groupes de la fin du printemps jusqu'à une bonne partie de l'automne, généralement en association avec des feuillus et des cistes, de préférence sur des sols acides, meubles, pauvres et bien drainés, avec peu d'herbe et très peu de litière de feuilles, à des altitudes comprises entre le niveau de la mer et 1 100 m. Il a un cycle de fructification court. L'espèce est assez acidophile car elle se trouve généralement sur des sols acides avec un pH optimal entre 4 et 6 (similaire à Amanita caesarea, avec laquelle elle partage souvent l'écologie), avec la présence d'ardoise, de grès, de quartzite et de granit, étant beaucoup plus rare dans les sols décalcifiés tendant vers la neutralité. C'est aussi une espèce héliophile qui fructifie plus abondamment dans les bois ouverts, herbeux et ensoleillés, plus rarement dans les zones ombragées et humides, apparaissant même en grande quantité dans les sols très pauvres ou peu labourés. C'est pourquoi on la trouve dans les forêts ombragées et ensoleillées, à la lisière des forêts, sur les chemins et les routes, ainsi que dans les sentiers forestiers[9].
Le Cèpe bronzé a un cycle de fructification court. Il commence à fructifier 7 à 10 jours après de fortes pluies suivant une période chaude, plus abondamment s'il y a un choc thermique ou un choc avec précipitations sous forme de grêle[9].
Comestibilité
C'est un excellent comestible et peut-être le meilleur des Cèpes grâce au croquant de sa chair, contenant typiquement moins d'eau que B. edulis ou B. pinophilus de par la tendance thermophile de l'espèce.
Confusions possibles
Par ses trois couleurs bien tranchées (chapeau brun-noir, pores blancs, pied brun clair), le Cèpe bronzé n'est pas facile à confondre.
On pourrait éventuellement le confondre avec le Cèpe d'été (Boletus reticulatus) qui est aussi thermophile, venant à la même période, mais dont le chapeau n'est pas si sombre et dont le réseau est souvent plus étendu.
On veillera aussi à ne pas le confondre avec d'autres espèces qui peuvent classiquement être confondues avec les Cèpes telles que le Bolet amer (Tylopilus felleus), le Bolet châtain (Gyroporus castaneus), le Bolet des chênes verts (Leccinellum lepidum) ou encore le Bolet dépoli (Hemileccinum impolitum).
Voir aussi
Bibliographie
- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
- Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
- Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
- Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.
Articles connexes
Liens externes
- (en) Référence Catalogue of Life : Boletus aereus Bull. (consulté le )
- (en) Référence Index Fungorum : Boletus aereus Bull. (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Boletus aereus Bull. (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Boletus aereus Bull., 1789 (TAXREF) (consulté le )
- (en) Référence IRMNG : Boletus aereus Bull., 1789 (consulté le )
- (en) Référence MycoBank : Boletus aereus Bull. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Boletus aereus (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence OEPP : Boletus aereus Bulliard (consulté le )
- (en) Référence Taxonomicon : Boletus aereus Bull. (consulté le )
Notes et références
- Bulliard F., Herbier de la France Vol. 9., Paris, France, Didot, Debure, Belin, (lire en ligne)
- Lucien Quélet, Enchiridion Fungorum in Europa media et praesertim in Gallia Vigentium, (lire en ligne)
- (en) Debby Beugelsdijk, Sietse Van der Linde, Giuseppe C. Zuccarello, Henk den Bakker, « A phylogenetic study of Boletus section Boletus in Europe » [PDF], sur Researchgate,
- vide: Maublanc, Phillips.
- Danielle Dechamps, « Les champignons », sur gastronomie-wallonne.be (consulté le ).
- Noms normalisés recommandés par le Comité pour les noms français des champignons. Cf Les noms français des champignons sur le site de la Société Mycologique de France.
- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, , p. 96
- « MycoDB : Fiche de Boletus aereus », sur www.mycodb.fr (consulté le )
- (es) « Mico Aragon », sur Mico Aragon (consulté le )