Shennong
Shennong ou Shen Nong (c.t. :
Les premières mentions le concernant se trouvent dans le Guanzi et le Zhuangzi des Royaumes combattants, mais les détails de sa légende datent de plus tard. Le sens de son nom, "agriculteur divin", lui a permis de devenir un dieu jouissant d’une certaine importance dans la société agricole. Il est aussi le patron des pharmaciens et des médecins.
Double de Yandi
[modifier | modifier le code]Selon certains auteurs, Shennong et Yandi ne font qu’un. Fils de Shaodian (chinois :
Herboriste et civilisateur
[modifier | modifier le code]Il serait né avec une tête de bovidé (symbolisée sur ses effigies anthropomorphes par deux embryons de cornes), et selon le folklore médical un tronc partiellement transparent, détail pratique pour l’observation de l'effet des simples qu’il passait son temps à goûter. On prétend qu’il absorba un jour 70 espèces de plantes toxiques. Certaines versions lui prêtent le pouvoir surnaturel de mourir et de ressusciter plusieurs fois au hasard de ses essais, alors que d'autres prétendent que sa tâche finit par lui coûter la vie et insistent sur son esprit de sacrifice. Quoi qu'il en soit, il aurait ainsi identifié les 360 espèces du traité de phytothérapie Shennong bencaojing. Il aurait remarqué le thé pour ses vertus médicinales (une autre version rapporte qu'une feuille de thé tomba par hasard dans l'eau chaude qu'il se préparait à boire).
Initiateur de l’agriculture, il aurait également inventé les marchés et la monnaie nécessaires au commerce des produits agricoles. On lui attribue parfois l'invention de la cithare guqin
Culte et iconographie
[modifier | modifier le code]Dans la religion traditionnelle, où son culte a pris un essor sous les Song, il était le patron des agriculteurs. L’empereur Yongzheng des Qing ordonna que les temples officiels des préfectures, districts et comtés aient tous un autel consacré à son culte sous le nom de Xiannong (1) (premier agriculteur). Une cérémonie devait y être célébrée chaque année en son honneur par les fonctionnaires locaux. L’empereur présidait lui-même celle de Pékin, appelée "prière à Shennong" (2).
Dans les temples, son effigie est celle d’un homme ventru au torse nu, vêtu en “sauvage” d’une jupe et d’une collerette de feuilles (un pantalon court peut remplacer la jupe). Deux protubérances sur son crâne ou son front symbolisent les cornes de bovidé. Il tient parfois à la main un exemplaire de la production agricole locale, un épi de riz dans le Sud de la Chine par exemple. Il dispose de très nombreux noms divins : Empereur des cinq graines (3), Empereur des remèdes (4), Empereur fondateur Yandi (5), Ancêtre des champs (6), etc. Son anniversaire cultuel est le 26 du quatrième mois. Son culte est en déclin avec la diminution de la population agricole.
On lui attribue un fouet magique (7) qui révèle les qualités des plantes.
Au mont Lie (8) (commune de Lishan (9), Hubei), on montre les deux cavernes de Shennong. Dans l’une il aurait conservé ses herbes, l’autre lui servant d’habitation. Dans les environs se trouvent de nombreux sites prétendus avoir été ses lieux d’activités.
(1)
Notes
[modifier | modifier le code]神 農 本草 經