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Famille des Chénopodiacées / Chenopodiaceae

Famille des Chénopodiacées / Chenopodiaceae

Les Chénopodiacées, aujourd’hui incluses parmi les Amaranthacées est une famille de plantes principalement spécialisées dans les milieux arides et riches en minéraux. Beaucoup sont des plantes comestibles, cultivées ou sauvages, des plantes de bord de mer ou utilisées en phytoremédiation.

Beta vulgaris var. rubra / Betterave rouge
Beta vulgaris var. rubra / Betterave rouge

Les plantes populaires : betterave (Betta vulgaris), quinoa (Chenopodium quinoa) épinard (Spinacia oleracea), chénopode (Chenopodium album), arroches, salicorne (Salicornia europaea)

La famille des Chénopodiacées ou Chenopodiaceae sont des plantes à fleurs dicotylédones appartenant à l’ordre des Caryophyllales. Annuelles, bisannuelles ou vivaces, elles sont le plus souvent herbacées, plus rarement arbustives (Arthrocnemum macrostachyum) ou arborées (Chenopodium oahuense, Hawai). Entre les nombreux légumes, couramment cultivés et les plantes adventices, les Chénopodiacées sont liées à la vie des hommes. Ce sont des plantes spécialisées dans les terres trop riches en minéraux (chlorures et nitrates), parfois xérophytes ou halophiles : c’est l’une des principales familles qui vivent sur les sols salés. Bien adaptées aux milieux arides (en eau ou en matière organique), elles sont parfois aussi des espèces pionnières.

Dans la classification phylogénétique, les Chénopodacées sont aujourd’hui incluses parmi les Amaranthacées.

Place de la famille parmi les autres

Les Chénopodiacées sont apparentées aux Caryophylacées (silènes et œillets) et si proches des Amaranthacées que la dernière classification phylogénétique les classe en tant que sous-famille au sein des Amaranthacées.

Par exemple, l’espèce Sarcocornia fructicosa est maintenant décrite comme appartenant aux Amaranthacées, anciennement Chénopodiacées.

Les Chénopodiaceae/Amaranthaceae sont apparus à la fin du crétacé, vers -70 millions d’années, elles sont considérées comme des plantes dicotylédones vraies (évoluées).

Distribution 

Les Chénopodiacées sont largement distribuées sur tous les continents en climat tempéré et subtropical, par contre, ils sont quasiment absents entre les tropiques.

Les Chénopodiacées croissent principalement dans les zones arides, les déserts, les sols alcalins, ou les habitats côtiers et salins.

Genres susceptibles d’être rencontrés en France dans la nature

  • les bettes : Beta vulgaris la Betterave sauvage, Betta maritima la bette maritime

  • Blitum virgatum, (syn. Chenopodium foliosum) l’épinard fraise en baguette

  • Chenopodium, les chénopodes : C. album le chenopode blanc, adventice du potager, Chenopodium bonus-henricus le chénopode bon-Henri, Chenopodium chenopodioides le chénopode à feuilles grasses, 

  • Corispermum ex Corispermum intermedium, le Corisperme à fruit à aile grêle

  • Dysphania ambrosioides, le Chénopode fausse ambroisie (introduite)

  • Halimione portulacoides, Arroche faux pourpier

  • Atriplex, les arroches : Atriplex halimus arroche marine, Atriplex laciniata arroche des sables, Atriplex littoralis arroche du littoral, Attriplex longipes, Atriplex patula, Atriplex pedunculata l’obione à fruit pédonculé

  • les salicornes, Salicornia europaea la salicorne, mais aussi d’autres espèces comme S.dolichostachya, emerici, pusilla, herbacea, stricta.

  • Sarcocornia fruticosa, la salicorne ligneuse

  • les soudes, Sueda maritima ou Sueda Vera (arbustive) et un autre genre de soude Salsola kali la Soude épineuse et Salsola soda la soude commune.

  • quelques plantes invasives comme Bassia scoparia, la bassie à balais, capable de former des peuplements denses et quasi mono-spécifiques.

Caractères généraux des Chénopodiacées 

Les Chénopodiacées portent des feuilles alternes ou plus rarement opposées, sans stipules, pétiolées ou sessiles, simples, au limbe aplati ou cylindrique, au bord lisse. Ces feuilles sont parfois succulentes ou même atrophiées (Salicornia). Elles sont rarement lisses, le plus souvent recouvertes de poils, parfois glanduleux. Leurs racines sont généralement bien développées.

Les plantes sont monoïques ou dioïques. Les fleurs, très petites et discrètes, sont rassemblées en cimes ou en épis. Elles sont régulières généralement pentamères, mais parfois avec seulement 2 ou 3 tépales, l’ovaire est supère, à 3 carpelles et à 2 ou 3 stigmates. Les quelques étamines sont disposées sur l’ovaire ou sur un disque. Ces fleurs insignifiantes sont pollinisées par le vent. Le fruit est un nucule ou un akène.

Nombre de Chénopodiacées se sont adaptées aux déficits d’eau ou aux sols salés. Ils ont établi plusieurs types de stratégie pour économiser l’eau, tel qu’une voie photosynthétique de type C 4, un métabolisme identique à celui des Crassulacées avec des stomates qui s’ouvrent la nuit (CAM), des tissus succulents, qui servent de réserves d’eau, ou une capacité à concentrer les sels minéraux.

Nombre de Chénopodiacées contiennent des pigments bétalaïnes rouges ou jaunes (comme chez la betterave rouge), qu’on soupçonne d’être conservés dans d’autres tissus que les fleurs dans un but de protection type fongicide.

Les plantes appartenant à la famille des Chénopodiacées 

La famille des Chénopodiacées comprend 1 400 espèces réparties en une centaine de genres (environ 114 genres). Herbacées pour la plupart, elles sont annuelles, comme notre chénopode adventice du potager Chenopodium album, bisannuelles comme la betterave, ou vivaces, avec quelques cas de plantes grimpantes (Hablitzia tamnoides).

Elles ont la particularité de vivre en milieu hostile (aride ou salé, trop riche en nitrite ou parfois d’autres sels minéraux), en devenant succulentes, par exemple. Les Chénopodiacées sont capables de vivre sans symbioses (au niveau des racines), ce qui les rend aptes à revégétaliser un sol très minéral, une terre très pauvre, désertique ou dégradée. Ce sont des plantes pionnières, susceptibles de faire évoluer le milieu vers une flore plus riche ensuite (Phytoremédiation). Ce qui leur donne en même temps parfois aussi un statut de mauvaise herbe en monoculture.

Bien que la recherche sur leur classification soit encore en cours, les Chénopodiacées sont divisées actuellement en 8 sous-familles :

  • les Polycnemoideae, qui sont considérés comme une lignée de base, comprenant 4 genres et 13 espèces. Ex Hemichroa pentandra endémique d’Australie et halophyte succulente.

  • les Betoideae, comprenant 5 genres en 13 à 20 espèces dont les betteraves Beta vulgaris, Hablitzia tamnoides, une plante grimpante ou Patellifolia procumbens, une sorte de betterave arbustive des Canaries. La betterave est cultivée sous un grand nombre de variétés ou cultivars.

  • les Camphorosmoideae, comprenant 20 genres et environ 179 espèces de plantes presque toutes succulentes. Ce sont des arbustes ou des annuelles pour la plupart australiennes, avec quelques-unes plus occidentales comme Bassia scoparia (ou Kochia scoparia) et Camphorosma monspeliaca, un arbuste présent jusqu’en Sibérie.

  • les Chenopodioideae, comprenant 26 genres, dont beaucoup de plantes comestibles. Ex genres Spinacia (épinards), Blittum comme B. capitata l’épinard fraise, Atriplex (250 à 300 espèces ex Atriplex hortensis, Chenopodium - Chenopodes, 90 espèces) ex le quinoa ; Chenopodium quinoa

  • les Corispermoideae, toutes annuelles, 3 genres et 73 espèces ex : Corispermum hyssopifolium, une plante de dune, européenne.

  • les Salicornioideae, 170 espèces en 11 genres ; ce sont des plantes halophytes et succulentes. Ex la salicorne d’Europe, Salicornia europaea

  • les Salsoloideae : nombreux genres de la plantes herbacées jusqu’à l’arbre, souvent succulents, xérophytes, halophytes ou rudéraux. Dans cette sous-famille certaines plantes sont fécondées par les insectes. Ex de genres : Caroxylon, Anabasis

  • les Suaedoideae, comprenant 2 genres Bienertia et Suaeda

Utilisation des Chénopodiacées 

Les plantes comestibles

De nombreuses Chénopodiacées sont comestibles, utilisées depuis des millénaires, soient sous forme de cueillette sauvage, notamment sur les prés salés comme la salicorne, ou bien cultivées comme Beta vulagris, diversifiées en nombreuses variétés :

  • les bettes ou Blettes dont on consomme les côtes ou les feuilles, parfois aussi ornementales lorsque leurs cardes sont colorées de jaune ou mauve ou de rouge.

  • la betterave rouge dont on consomme la racine, ou les graines germées, et qui fait un remarquable colorant naturel.

  • la betterave à sucre, 2e source de saccharose après la canne à sucre, et dont la culture est industrialisée., bien qu’en déclin au profit de la canne à sucre.

Un autre légume est particulièrement cultivé pour ses feuilles, l’épinard, mais nombre d’autres espèces peuvent être appréciées, moins connues, oubliées ou retrouvées avec les jardins de permaculture :

  • les Atriplex : le plus connu des Atriplex comestibles est l’arroche des jardins A. hortensis, mais nombre d’autres espèces sont consommées depuis la préhistoire.

  • Blitum capitiatum (Chenopodium capitatum), l’épinard-fraise ornemental ou potager, et Blitum bonus-henricus le chénopode bon-Henri, un autre épinard sauvage et comestible.

  • Hablitzia tamnoides, est une plante grimpante de 3 m, dont les feuilles se mangent aussi comme des épinards

  • Salicornia europaea, la salicorne d’Europe ou haricot de mer, est une plante sauvage récoltée dans les estuaires.

Plusieurs espèces sont consommées sous forme de graines : Chenopodium berlandieri, Chenopodium pallidicaule, Agriophyllum squarrosum, mais plus connue, il y a le quinoa Chenopodium quinoa.

Les graines de Corispermum declinatum sont utilisées pour la fabrication de gin.

Autres utilisations

  • Camphorosma monspeliaca Dysphania ambrosioides et Salsola Collina sont des espèces médicinales

  • Anabasis aphylla peut être utilisé comme insecticide.

  • Bassia indica et Bassia scoparia en zones sèches, sont utilisés comme fourrage pour les animaux tandis que les Atriplex halophytes servent au pâturage des moutons de prés salés, donnant une viande riche en vitamine E. La betterave est aussi cultivée comme fourrage.

  • Phytoremédiation : le caractère pionnier des Chénopodiacées est utilisé pour revégétaliser des zones désertifiées, ou très perturbées : Haloxylon ammodendron a été largement utilisé pour remettre la terre en bonne condition.

  • Elles font également pqrtie des plantes brise-vent qui retiennent le sol dans les endroits trop arides ou salés.

Bassia scoparia est utilisé en phyto-extraction (dépollution) ou pour limiter l’érosion en climat sec.

Les Chénopodiacées comptent également quelques plantes ornementales pour leur feuillage, telle Bassia scoparia var. Trichophylla, le cyprès d’été ainsi que des arroches rouges (Atriplex hortensis var. rubra), vert chartreux (A. hortensis de variété dite « Blonde ») ou bleutées (Atriplex halimus).

Nos fiches de culture

Atriplex

Beta

Chenopodium

Salicornia

Spinacia

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