Lilas des Indes, Fleur de mousseline, Myrte de crêpe, Lagerose, Fleur de papier crépon
Le meilleur atout du lilas des Indes est bien sûr sa floraison estivale époustouflante. Imaginez dans votre jardin un gigantesque bouquet couvert de généreuses grappes de fleurs aux coloris chatoyants et qui va se renouveler durant longues semaines ! Chez certaines variétés, les fleurs sont si abondantes qu'elles font disparaître le feuillage. La couleur la plus courante est sans doute le rose décliné en de subtiles nuances, mais vous trouverez aussi des lagerstroemias rouges, mauves, pourpres, et même blancs. En fin de journée, vous verrez d'ailleurs la teinte devenir plus foncée. Au cœur de la fleur, un petit bouquet d'étamines jaune d'or ajoute une pointe de lumière.
Mais la beauté de cet arbuste se remarque dès le printemps. Les feuilles d'un beau vert mat ou brillant sont déjà décoratives. A la fin de l'été, elles vont peu à peu passer aux couleurs d'automne, jaune et rouge pourpre, mêlées d'ocre et de brun, encore plus éclatante dans les régions fraîches.
L'hiver, le jardinier amoureux pourra redécouvrir sa belle silhouette tortueuse et son écorce lisse de couleur gris brun ou cannelle mêlé de rose. Chez les sujets adultes, elle se desquame par petites plaques (un peu comme le platane), laissant des marques d'un jaune irisé ce qui donne un aspect très décoratif.
Le lagerstroemia résiste-t-il au froid ?
Les arbres adultes résistent jusqu'à - 15 °C, mais le lagerstroemia ne produit ses magnifiques fleurs que dans les régions aux étés assez chauds. En Île de France par exemple, la plante résiste, mais se montre souvent décevante sur le plan de la floraison.
En 1955, le Dr. John Creech de l'arboretum national américain avec une équipe de botanistes américains a découvert une nouvelle espèce : Lagerstroemia faurei. Cette espèce endémique de l'île japonaise de Yakushima, est extrêmement résistante au gel et aux maladies cryptogamiques. En croisant le Lagerstroemia faurei, peu ornemental, avec le magnifique mais plus délicat Lagerstroemia indica, le Dr. Donald Egolf de l'Arnold Arboretum de Washington a créé des hybrides fleurissant généreusement sous notre climat, résistant aux maladies et rustiques jusqu'à -20 °C. On les appelle Lagerstroemia x egolfii.
Peut-on cultiver un lagerstroemia en région parisienne ?
Son bassin d'origine est plutôt le Sud-ouest, Dordogne, Lot, Bordelais, Landes. Mais il peut s'adapter à peu près partout au Sud de la Loire, même dans le Grand Ouest ou en Île de France, d'autant que les nouvelles variétés résistent mieux aux climats plus frais. Choisissez de préférence une variété hâtive (qui fleurit tôt) et placez-la près d'un mur plein sud. Petite visite au parc André Citroën : vous y verrez quelques beaux spécimens.
Mon lagerstroemia fleurit mal, les boutons floraux avortent, pourquoi ?
Il s'agit sans doute d'une plante installée dans un endroit insuffisamment ensoleillé ou exposée aux courants d'air. Un ombrage même partiel nuit à la formation des inflorescences. Transplantez votre arbre à l'automne.
On note aussi qu'un terrain trop fumé ou trop fertile est néfaste à une bonne floraison (ne fertilisez jamais de l'été à l'automne). Il en est de même si le sol est trop sec.
Le saviez-vous ?
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On ne devrait pas appeler le Lagerstroemia " lilas des Indes ", mais plutôt " lilas d'été ", appellation dévolue également au Buddleja davidii. Il doit cette appellation au fait qu'il a été cultivé en Inde pour son bois, mais le Lagerstroemia indica a été introduit de Chine en 1759. Le nom de lilas des Indes devrait plutôt être réservé à Lagerstroemia indica, arbre tropical originaire de l'est asiatique s'étendant de l'Inde à l'Australie ou à un autre arbre cultivé dans le Midi : le Melia azedarach, aux magnifiques grappes de fleurs légères rose violacé.
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Les premiers lagerstroemias ont été cultivés en France dès 1760. Mais la véritable culture du lagerstroemia a été développée en France depuis un demi-siècle par les pépinières Desmartis à Bergerac (24), qui ont longtemps été les seules dans l'Hexagone à créer de nouvelles variétés. Ils proposent une trentaine de variétés différentes à leur catalogue, sans compter les nouveaux hybrides américains et possèdent la Collection Nationale de lagerstroemia. Jacques Desmartis et son père sont à l'origine de la plupart des hybrides actuellement commercialisés en France. 3000 graines sont semées tous les ans, avec l'espoir de découvrir LA nouveauté qui saura réunir tous les critères de séduction : une superbe floraison, de nouveaux coloris, une bonne adaptation aux climats frais, une excellente résistance aux maladies… Patience, longueur de temps et savoir-faire !
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Les anglais appellent le Lagerstroemia indica "crape myrtle", c'est à dire myrte de crêpe, en raison de ses fleurs froissées ou " myrte chinois crépu ". Ce nom de " myrte " est dû à la ressemblance entre le feuillage des deux plantes. Les Britanniques donnent au Lagerstroemia speciosa le nom de "gloire des Indes".
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Le bois du Lagerstroemia speciosa est très solide et imputrescible, ce qui le fait utiliser comme traverses de chemin de fer dans les régions tropicales. De couleur rouge, il est aussi utilisé dans la construction navale, l'ébénisterie, le placage et la tonnellerie. Ce bois dur, au grain très fin est commercialisé sous le nom de " Bungur ".
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Les lagerstroemias utilisés comme bois commerciaux appartiennent aux espèces suivantes : Lagerstroemia angustifolia, L. cochinchinensis, L. duppereana, L. floribunda, L. ovalifolia, L. speciosa (ou L. flos-reginae). Le bois est surtout appelé Bungur, mais il prend aussi les appellations de : bang-lang, jarul, banaba, nana, bentak, bangor, pyinma, intanin, tabek et sralao. Le lagerstroemia est une essence non protégée selon les normes CITES. L'arbre est exploité pour son bois en Inde, Pakistan, Sri-Lanka, Birmanie, Thaïlande, Laos, Vietnam, Cambodge, Malaisie et Indonésie. C'est un bois qui présente des limites de cernes distinctes. Le cœur est brun rosé à brun violacé (teinte noyer), avec une couleur de l'aubier différente. La densité est de 0.81 g/cm3.
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Les jeunes pousses des lagerstroemias ont une section carrée !
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La famille des Lythracées à laquelle appartient le lagerstroemia est assez proche des myrtes. Elle comprend 22 genres et environ 450 espèces, presque toutes d'origine tropicale. Deux autres plantes sont couramment cultivées : Lythrum (la salicaire) qui a donné son nom à la famille et le Cuphea (fleur cigarette) que l'on plante de plus en plus souvent dans les jardins du Midi ou dans les jardinières estivales. Beaucoup de Lythracées sont des plantes tinctoriales, la plus connue étant Lawsonia inermis qui donne le henné.
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Lagerstroemia speciosa est utilisé dans la pharmacopée indienne pour ses propriétés médicinales : la racine astringente, stimulante, fébrifuge est prescrite dans le traitement des problèmes d'estomac. Le feuillage est employé pour diminuer le taux de sucre dans le sang. L'écorce serait purgative et les capsules (fruits) sont utilisées en Inde dans le traitement des aphtes.
La plante en bref
Espèces et variétés de Lagerstroemia intéressantes
Le genre comprend 50 espèces
- Lagerstroemia indica 'Jacqueline Desmartis' : assez tardif, de gros bouquets compacts d'un beau rose camélia brillant
- Lagerstroemia indica 'Jeanne Desmartis' : compact, buissonnant, très ramifié, de mi-juillet à fin août une profusion de thyrses rose Bengale soutenu, de dimension moyenne.
- Lagerstroemia indica 'Kimono' : une des meilleures variétés blanches, aux bouquets compacts
Quelques variétés naines, idéales pour une culture en bac
- Lagerstroemia indica 'Aliénor d'Aquitaine' de couleur rose
- Lagerstroemia indica 'Petite red' de couleur rouge
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