Orchidée abeille, Ophrys abeille
Le genre Ophrys regroupe des orchidées européennes de tailles modestes. Ce sont des espèces vivaces qui sont parmi les plantes les plus évoluées. Dans ce taxon très intéressant, une coévolution de la fleur et de son pollinisateur a amené l’orchidée elle-même à ressembler à un insecte.
Bien qu’Ophrys apifera soit l’une des espèces d’Ophrys que l’on rencontre le plus souvent en France en prairie naturelle, ou en lisière de bois, elle est assez peu courante et protégée dans plusieurs départements. Cette espèce fascinante est de culture malaisée, mais peut apparaître parfois spontanément dans un jardin, si les conditions lui plaisent.
Description de l’Ophrys abeille
Les feuilles d’Ophrys apifera sont larges et basales, de forme ovale, vert clair ; C‘est une plante tubéreuse, le bas de sa tige est renflé en un pseudobulbe, qui est enterré et lui sert d’organe de réserve. Les fines racines qui en sortent sont de faible développement.
Une unique tige florale bien dressée porte 3 à 10 fleurons de 2.5 cm de large. Les fleurs sont extraordinairement complexes, et aussi assez variables. Elle montre 3 sépales en forme de pétale, Blanc pur à mauve foncé, larges de 5 mm, dont le supérieur est redressé vers l’arrière.
Les 3 pétales sont modifiés : les deux latéraux sont petits et velus, tandis que le dernier est transformé en label. Le label est une des caractéristiques des orchidées.
Chez Ophrys apifera, ce labelle trilobé, brun et jaune, velu, ressemble à l’abdomen d’un insecte hyménoptère (abeille ou bourdon).
Autre particularité des orchidées, les pièces sexuelles sont rassemblée en colonne, appelée Gynostème, contenant les organes mâles et femelles.
Les fruits issus de la fécondation sont des gousses qui s’ouvrent en libérant de nombreuses graines fines comme de la poussière.
Ophrys apifera : des relations interspécifiques complexes
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Leurs fines racines travaillent en coopération symbiotique avec des champignons microscopiques. L’orchidée peut se permettre ainsi d’avoir peu de racines puisque les champignons l’aident à se nourrir.
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De la même façon, les minuscules graines de l’orchidée sont obligatoirement infestées par un champignon, avec qui elles créent une symbiose avant de pouvoir se développer.
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L’évolution de la forme du labelle s’est faite en même temps que l’insecte lui-même. Outre la ressemblance visuelle, les odeurs émises par la fleur et les sensations tactiles dues aux poils font croire au mâle hyménoptère que cet Ophrys est une femelle à féconder. Les tentatives d’accouplement du male sur plusieurs fleurs vont permettre une fécondation croisée.
Particularité de l’Ophrys apifera
L’Ophrys apifera est le seul du genre à pouvoir s’autoféconder. Les pollinies (le pollen) sont tenues par un filament qui casse facilement lors de la visite de l’insecte. Il en découle une plus grande variation au sein de l’espèce et la présence bien plus courante de la forme hypochrome, aux sépales blancs et labelle jaune pur.
Le saviez-vous ?
Etymologie :
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Le nom de genre Ophrys vient du mot du grec ‘ophrus’ qui signifie ‘sourcil’ :c’était une petite plante qui servait à teindre les cheveux et les sourcils !
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Apifera fait référence à la ressemblance de la fleur avec l’abeille, une ressemblance si frappante que les mâles sont trompés.
La plante en résumé
Espèces et variétés de Ophrys intéressantes
Ce genre comporte une trentaine d’espèces en Europe, Asie, et Afrique du Nord
Ophrys apifera est elle-même assez variable
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