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Les montres de la nouvelle course aux étoiles Montres

Les montres de la nouvelle course aux étoiles

Et maintenant cap sur Mars ! Après le succès de SpaceX, Américains et Russes visent encore plus haut. Tout comme les montres conçues pour les astronautes.

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Montre Konstantin Chaykin ‘Mars Conqueror Mk3 Fighter’. Série limitée 8 exemplaires.

Montre Konstantin Chaykin ‘Mars Conqueror Mk3 Fighter’. Série limitée 8 exemplaires. © DR

Temps de lecture : 6 min

Le décollage réussi de la fusée SpaceX Falcon 9, le 30 mai dernier, et l'arrimage de la capsule Crew Dragon à la Station spatiale internationale au terme d'un vol de 19 heures, a ravivé bien des souvenirs. Auprès des passionnés de la conquête de l'espace, bien sûr, mais aussi chez les amateurs d'horlogerie.

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L'image des deux astronautes de la Nasa, Bob Behnken et Doug Hurley, installés dans leur poste de pilotage, nous a renvoyés directement 51 ans plus tôt, lorsque l'on avait suivi à la télévision les premiers pas de l'Homme sur la Lune. Certes, cette fois, leur mission ne consistait qu'à rejoindre l'ISS évoluant en orbite à 400 km d'altitude, mais ce lancement marque néanmoins un nouveau pas dans l'aventure spatiale. Pour la première fois, c'est une compagnie privée, appartenant à Elon Musk (par ailleurs fondateur de la marque automobile Tesla), qui s'est chargée de la partie technique de l'opération. Si sa réussite pose la première pierre d'un futur tourisme de l'espace, elle traduit également le retour des États-Unis dans la fabrication de lanceurs. Depuis le dernier vol effectué par une navette spatiale, il y a près d'une décennie, les astronautes américains devaient voyager à bord de fusées russes pour atteindre l'ISS.

Retour vers le futur

<p style="text-align:justify">Les deux astronautes américains de la Nasa, Bob Behnken (au deuxième plan) et Doug Hurley, ont décollé le 30 mai dernier à bord de la fusée SpaceX Falcon 9, en emportant avec eux une montre Omega Speedmaster X-33.
 ©  AFP

Les deux astronautes américains de la Nasa, Bob Behnken (au deuxième plan) et Doug Hurley, ont décollé le 30 mai dernier à bord de la fusée SpaceX Falcon 9, en emportant avec eux une montre Omega Speedmaster X-33. © AFP

Pour donner à ce come-back toute sa portée en termes de communication, Elon Musk avait confié à un spécialiste d'Hollywood la création des tenues de vol des deux astronautes. Des combinaisons plus proches des héros de 2001, Odyssée de l'espace, La Guerre des étoiles ou Star Trek, que de celles de Neil Armstrong et Buzz Aldrin.

Neuf ans après l'ultime mission d'Atlantis, en 2011, l'Amérique reprend donc sa place dans le duel l'opposant à la Russie depuis 1961 et l'exploit de Youri Gagarine, premier homme à avoir voyagé dans l'espace. Nul doute qu'à bord de la Station spatiale internationale où Behnken et Hurley vont passer plusieurs semaines en compagnie de leur collègue Chris Cassidy et de deux cosmonautes russes, les cinq hommes vont avoir des choses à se dire, et notamment à propos de leurs montres. Alors que du côté de la Nasa comme de son équivalant Roskosmos, les regards sont tournés vers Mars…

Projet “Mars Time”

<p style="text-align:justify">Montre Konstantin Chaykin ‘Mars Conqueror Mk3 Fighter’. Son mouvement automatique (base<span style="background:#f8f9fa"> ETA 2893-2 avec module additionnel </span>de 125 composants <span style="background:#f8f9fa">entièrement créé en Russie par la manufacture Konstantin Chaykin) </span>assure neuf fonctions horaires et cosmiques.
 ©  DR

Montre Konstantin Chaykin ‘Mars Conqueror Mk3 Fighter’. Son mouvement automatique (base ETA 2893-2 avec module additionnel de 125 composants entièrement créé en Russie par la manufacture Konstantin Chaykin) assure neuf fonctions horaires et cosmiques. © DR

Justement, la planète rouge occupe depuis trois ans les pensées, non pas d'un astronaute, mais d'un horloger : Konstantin Chaykin. Son idée ? Créer la montre que l'on confiera au premier homme qui foulera un jour le sol de Mars. Voir son projet devenir réalité moins d'une semaine après le succès de la mission SpaceX a tout du clin d'œil de l'Histoire.

Si cette nouvelle pièce réalisée en titane attire le regard par sa forme trapézoïdale, Chaykin ne s'est évidemment pas contenté de soigner son look, aussi futuriste soit-il. Animée par un mouvement mécanique, la 'Mars Conqueror Mk3 Fighter' remplit neuf fonctions différentes. La plus emblématique de ses complications cosmiques est sa capacité d'afficher en parallèle l'heure sur Terre et sur Mars.

Heure terrestre et temps martien

<p style="text-align:justify">Montre Konstantin Chaykin ‘Mars Conqueror Mk3 Fighter’. Boîtier trapézoïdal en titane. Affichage simultané de l’heure sur Terre et sur Mars. <span style="background:#f8f9fa">L'heure terrestre est indiquée sur le cadran principal par trois aiguilles, complétée par une aiguille 24 heures à 12h. L’heure martienne est fournie par deux aiguilles à 6h</span>.
 ©  Andrey Dunin

Montre Konstantin Chaykin ‘Mars Conqueror Mk3 Fighter’. Boîtier trapézoïdal en titane. Affichage simultané de l’heure sur Terre et sur Mars. L'heure terrestre est indiquée sur le cadran principal par trois aiguilles, complétée par une aiguille 24 heures à 12h. L’heure martienne est fournie par deux aiguilles à 6h. © Andrey Dunin

Le brillant horloger moscovite en est convaincu : la colonisation de Mars n'est qu'une question de temps. Mais concevoir cette montre destinée au futur ne l'a pas empêché d'avoir recours à certaines de ses inventions passées, notamment la couronne verticale brevetée. Au-delà des performances horlogères de sa 'Mars Conqueror Mk3 Fighter', Konstantin Chaykin a tenu à ajouter quelques détails évocateurs titillant l'imagination. A l'image de la lunette fixée au boîtier par 24 vis fonctionnelles rappelant le dispositif d'amarrage d'un vaisseau spatial russe, des aiguilles “starship” en forme de fusées, ou de la matière luminescente qui, dans l'obscurité, émet une lumière venue d'ailleurs.

Éternelle Moonwatch

<p style="text-align:justify">Montre Omega Speedmaster Skywalker X-33. Boîtier en titane, diamètre 45 mm. Mouvement chonographe à quartz, calibre Omega 5619. Fonctions triple fuseaux horaires, trois alarmes, compte à rebours, calendrier perpétuel. Lunette tournante en céramique. Étanche à 30 m. Bracelet en titane.
 ©  DR

Montre Omega Speedmaster Skywalker X-33. Boîtier en titane, diamètre 45 mm. Mouvement chonographe à quartz, calibre Omega 5619. Fonctions triple fuseaux horaires, trois alarmes, compte à rebours, calendrier perpétuel. Lunette tournante en céramique. Étanche à 30 m. Bracelet en titane. © DR

L'alunissage du LEM, le 21 juillet 1969, lors de la mission Apollo 11, avait fait entrer une montre dans l'Histoire : le chonographe Omega Speedmaster, un garde-temps qui avait aussitôt gagné le surnom de “moonwatch”. Depuis cette date, la manufacture suisse a donné de nombreux successeurs à un modèle iconique dont le parcours restera à jamais lié à la conquête spatiale, même s'il avait été conçu initialement, en 1957, à l'intention des pilotes automobiles. Sélectionnée au début des années 1960 par la Nasa après d'innombrables tests techniques, la Speedmaster reste la montre officielle des astronautes américains. Et c'est fort logiquement que des Omega figuraient dans le paquetage de Bob Behnken et Doug Hurley.

L'héritière de la première moonwatch n'a plus guère de points communs avec sa glorieuse ainée. Conçue spécialement pour les astronautes, la Speedmaster Skywalker X-33 est animée par un mouvement à quartz assurant des fonctions spéciales et dispose d'un double affichage analogique et digital. Connaître l'heure n'étant forcément une priorité lors d'une phase complexe en apesanteur, les utilisateurs de la montre ont la possibilité de désengager les aiguilles pour mieux visualiser les indications digitales fournies par l'écran à cristaux liquides avec éclairage électroluminescent.

Curieusement, alors que ce garde-temps (agréé par l'Agence spatiale européenne) a déjà été utilisé dans l'espace, notamment par Thomas Pesquet en 2016, il semblerait que Bob Behnken et Doug Hurley aient emporté avec eux la première version de la Speedmaster Professional X-33 lancée en 1998 et surnommée à l'époque “montre de Mars”. Faut-il y voir un symbole ?

Raketa, la montre la plus spatiale

<p style="text-align:justify">Montre Raketa Baïkonour. Boîtier en acier, diamètre 43 mm. Lunette tournante en titane. Mouvement automatique affichage 24 heures, calibre 2624A. Réserve de marche 40 heures. Verre saphir. Étanche à 200 m. Bracelet en acier, en cuir ou en caoutchouc.
 ©  DR

Montre Raketa Baïkonour. Boîtier en acier, diamètre 43 mm. Lunette tournante en titane. Mouvement automatique affichage 24 heures, calibre 2624A. Réserve de marche 40 heures. Verre saphir. Étanche à 200 m. Bracelet en acier, en cuir ou en caoutchouc. © DR

Difficile d'être davantage liée à l'espace que cette manufacture installée à Saint-Pétersbourg, puisque Raketa signifie “fusée” en russe. Un nom choisi en 1961 pour célébrer le triomphe de Gagarine. Aujourd'hui, la marque poursuit sa belle aventure en proposant de multiples collections de montres toutes animées par un mouvement mécanique. Parmi celles-ci figure le modèle Baïkonour, conçu en collaboration avec le plus célèbre des cosmonautes : Sergueï Krikalev détient en effet le record de séjours dans l'ISS (six) et du temps passé en orbite en durée cumulée (803 jours). « Il sait donc mieux que quiconque quelle doit être la montre idéale pour les cosmonautes », explique David Henderson-Stewart, aujourd'hui à la tête de la marque. Par exemple, en l'absence de gravité, le système de remontage automatique de la montre ne peut fonctionner dans la station spatiale et les cosmonautes utilisent la fonction remontage manuel. La Baïkonour inclut donc un système spécial qui débraye le module de remontage automatique afin de le protéger et de le préserver. Par ailleurs, le cadran 24 heures permet de distinguer le jour de la nuit dans l'espace.

Signalons que l'aventure spatiale de Raketa va encore se développer : un prochain modèle doit en effet être réalisé à partir d'éléments de fusée.

Pour les astronautes et les horlogers, les regards sont donc tournés plus que jamais en direction des étoiles. Vers l'infini et au-delà...