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La Princesse de Clèves, oh oui ! | France Culture

La Princesse de Clèves, oh oui !

Illustration de La Princesse de Clèves par  Serge de Solomko, F. Ferroud, Paris, 1925. - Serge de Solomko
Illustration de La Princesse de Clèves par Serge de Solomko, F. Ferroud, Paris, 1925. - Serge de Solomko
Illustration de La Princesse de Clèves par Serge de Solomko, F. Ferroud, Paris, 1925. - Serge de Solomko
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À la fin des années 2000, les ventes de La Princesse de Clèves furent relancées par les propos de Nicolas Sarkozy, dénigrant le roman de Madame de Lafayette publié anonymement en 1678. Henriette Levillain revient sur ce texte complexe, dont chaque époque a fait sa propre lecture.

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La scène est encore dans les mémoires. Un jour de février 2006, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, souhaitant dénoncer devant une assemblée de fonctionnaires « la pression des concours et des examens », ajouta ceci : « L’autre jour, je m’amusais à regarder les programmes du concours d’attaché d’administration. Un sadique, ou un imbécile, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur la Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de la Princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle ! ». Cette exclamation fit grand bruit et elle suscita beaucoup d’ironie, de chagrin parfois, parmi le monde universitaire, et bien au-delà. L’épisode redonna des couleurs au roman de Madame de La Fayette, alors que sa notoriété pouvait, à certains, paraître pâlie. L’œuvre fut beaucoup achetée en librairie, pour la satisfaction des éditeurs. On l’inscrivit au concours d’entrée de l’École normale supérieure.

Concordance des temps
58 min

Ce fut un beau printemps. Mais depuis le temps a passé. Et avec un recul de bientôt deux décennies, on s’interroge sur la portée durable de ce renouveau d’intérêt sous l’effet d’un propos incongru et retentissant. Fut-ce le déclic d’une curiosité durable nourrie de plus sérieux motifs ? Ce roman d’une langue si pure, ce roman nourri des rituels de la Cour à la fois celle de Henri II et celle de Louis XIV, ce roman s’affirmant entre jansénisme et préciosité, peut-il toucher encore les esprits et les cœurs aujourd’hui ? Selon quelle distanciation ou quelle connivence entre elle et nous ? Je vais soumettre cette question à mon invitée, Henriette Levillain, professeur émérite de littérature française à l’Université de Paris-Sorbonne, qui s’est attachée de longue date à madame de La Fayette et à la Princesse de Clèves avec une dilection particulière.

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ARCHIVES

Rencontre, aveu au mari et Princesse de Clèves espionnée par le duc de Nemours, extraits lus par Mony Dalmes, "Heure de culture française" de Germaine Beaumont,16 mai 1957.

Scène de séparation, lue par Jean Yonnel et Mony Dalmès, « Littérature vivante », de Robert Mallet et Pierre Sipriot, 18 novembre 1952.

Extrait d'un discours de Nicolas Sarkozy lors d'un déplacement en Loire-Atlantique, juillet 2008.

Manifestation d'enseignants-chercheurs sur les marches du Panthéon, Intersoir, Sonia Bourhan, 16 février 2009.

Pêche à la Princesse de Clèves à l'ENS Ulm en 2009, "Les pieds sur terre", Sonia Kronlund, 20 mars 2009.

Antoine Boësset, "Air de cour : Ils s'en vont ces rois de ma vie - pour haute-contre et luth", dans un album intitulé "Antoine Boesset : Airs de cours et extraits de la Princesse de Clèves", sorti le 22 décembre 2008.

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58 min

BIBLIOGRAPHIE

Henriette Levillain, La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, Foliothèque, Gallimard, 1995.

Henriette Levillain, Katherine Mansfield. Rester vivante à tout prix, Flammarion, 2023.

Henriette Levillain, Marguerite Yourcenar, Fayard, 2016.

Henriette Levillain, Saint-John Perse, Fayard, 1988.

Henriette Levillain, Virginia Woolf, Fayard, 2021.

Marie-Joëlle Guillaume, Le Grand Siècle au féminin. Femmes de foi, de culture et de gouvernement, Perrin, 2022.

Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves, Flammarion, 2009, texte sous la direction de Jean Mesnard, suivi d'une interview de Marie Darrieussecq.

Roger Duchêne, Madame de Lafayette, Fayard, 2000.

Site géré par Roger Duchêne, éditeur de Madame de Sévigné et de Madame de La Fayette dans la Bibliothèque de la Pléiade.

Harry Ashton, Madame de La Fayette : sa vie et ses œuvres, 1922, en ligne sur Gallica.

Madame, comtesse de La Fayette, portrait signé du peintre flamand Ferdinand Elle. Analyse et contexte sur le site l’Histoire par l’image.

François-Ronan Dubois : La construction d’une posture féministe a posteriori : le cas Madame de La Fayette, dans la revue Postures, n° 15, 2012.

Textes de Madame de La Fayette (La Princesse de Clèves, La Princesse de Monpensier, lettres… ) sur le site du projet Gutenberg.

À écouter : La Cour d’Henri II
Fictions / Le Feuilleton
27 min

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