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Canon taoïste

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Le Canon taoïste ou Daozang (chinois : みちぞう ; pinyin : dàozàng ; litt. « Trésor du Dao »), a connu plusieurs éditions. La première fut composée au Ve siècle par Lu Xiujing. La version actuelle, basée sur l’édition Ming, comprend plus de 5000 textes et conserve la structure d’origine en trois grottes dong (ほら), conçue à l’imitation des trois corbeilles du Canon bouddhiste, divisées chacune en douze catégories lei (るい) et suivies de quatre sections complémentaires appelées fu (輔).

Difficultés

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Malgré la division en sections, le contenu du Canon est assez désorganisé. La première raison en est la nature fondamentalement ésotérique de la plupart des enseignements. Beaucoup de textes techniques (liturgie, méditation, alchimie...) ne sont que des aide-mémoire ne pouvant être pleinement compris que grâce à un commentaire, qui était révélé oralement à quelques disciples choisis. Les efforts des compilateurs pour rassembler la somme des connaissances taoïstes n’ont pas toujours rencontré la coopération des différents maîtres, désireux de garder leurs secrets. Déjà au IVe siècle, la bibliographie établie par Ge Hong comprenait des ouvrages de son maître Zheng Yin qu’il ne connaissait que de nom, ce dernier n’ayant jamais daigné les lui montrer. Peut-être en raison de cette difficulté à se faire confier des textes, les compilateurs n'osaient rien écarter à la légère, entrainant pour certaines éditions une inflation de textes, qui appartenaient parfois à d'autres courants, comme les textes manichéens inclus dans l’édition Song. Ce goût du secret n’empêchait toutefois pas les auteurs de se recopier mutuellement lorsqu’ils en avaient l’occasion; il n’est donc pas rare de retrouver le même passage dans différents textes. Au XXe siècle, les chercheurs ont effectué un travail très important pour compléter le corpus et l’indexer, mais la classification n’a pu être améliorée, malgré une tentative de Chen Yingning (ひね攖寧), patriarche de Quanzhen, d’établir une nouvelle division en 14 catégories.

Les différentes éditions

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Canon des Dynasties du Nord et du Sud

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Le Catalogue des textes canoniques des trois grottes (三洞さんぼら經書けいしょ目錄もくろく / 三洞经书目录, sāndòng jīngshū mùlù), première forme du Canon, est une compilation réalisée à partir de 467 par le maître taoiste Lu Xiujing, de sa propre initiative mais sous l’égide de l’empereur Mingdi de la dynastie Liu-Song. Le résultat fut présenté à l’empereur en 471. Il comprenait 1318 documents, dont 138 de Lu Xiujing. La structure choisie par ce dernier, trois sections divisées en 12 sous-sections, sera reprise par toutes les éditions ultérieures. Un peu plus tard sous les Liang, maître Meng (はじめ法師ほうし) le compléta de quatre sections ; l’ensemble devint le Catalogue des livres canoniques en sept sections (たまぬきなな經書けいしょ / たまなな经书, yùwěi qībù jīngshūmù).

Canon des Tang

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Le Canon de Kaiyuan (ひらけもとみちぞう / 开元どうぞう, kāiyuán dàozàng) fut la première édition compilée sur ordre de l’empereur, en l’occurrence Xuanzong des Tang, qui se croyait, comme tous ceux de sa famille, descendant de Laozi. Il envoya des moines à la recherche de nouveaux textes, et le Canon fut achevé durant l’ère Kaiyuan (713-741), probablement en 728. Les informations concernant le nombre de fascicules diffèrent nettement : 3741, 5700 ou 7300. En 748, l’empereur ordonna qu’il soit recopié et distribué. Une partie de la collection de la capitale fut détruite durant la révolte d’An Lushan, et l’ensemble disparut lors des guerres suivant la fin de la dynastie.

Canons des Song

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Le Baowentonglu (たからぶんすべろく) fut le premier Canon de la dynastie Song . Jugé insatisfaisant, il fut vite remplacé par le Dasong tiangong baozang (だいそう 天宮てんぐう寶藏ほうぞう), compilé à l’ère Xiangfu (さち 1008-1016)et complété à l’ère Zhenghe (政和まさかず 11111118) sous le nom de Zhenghe wanshou daozang (政和せいわまんことぶきどうぞう). Ce fut la première édition imprimée, qui comptait quelque 4500 fascicules. Elle disparut lors de l’ère Jingkang ((やすしやすし 11251127) qui vit la chute des Song du Nord. Il reste par contre de cette dynastie un important ouvrage de référence, le Yunji qiqian (くもきゅうななくじ), recueil de textes non rituels de Zhang Junfang (ちょうしゅんぼう).

Canon des Jin et des Yuan

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Le Canon de Xuandu (Dajin xuandu baozang 大金おおかねげん寶藏ほうぞう) fut achevé en 1190 ; il comprenait 6455 fascicules. L’édition originale disparut en 1202 dans l’incendie du monastère Tianchang (てんちょうかん). Ordre fut donné au début des Yuan de le reconstituer et de le compléter, ce qui fut fait de 1237 à 1244. L’ensemble s’élevait à quelque 7000 fascicules, mais en 1281, Kubilaï Khan ordonna que les textes taoïstes du monastère Pingyangxuandu (たいらようげんかん) où il était conservé soient détruits, à l’exception du Dao De Jing.

Canon des Ming

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La compilation du Canon de Zhengtong (せい统道ぞう / 正統せいとうどうぞう, zhèngtǒng dàozàng) fut entamée sur ordre de l’empereur Chengzu (1402-1424) des Ming et accomplie sous la direction des 44e et 45e maîtres célestes Zhang ; elle s’acheva à l’ère Zhengtong (せい1435-1449). L’ensemble comprenait 5305 fascicules. Pour éviter les pertes des dynasties précédentes, un exemplaire en fut confié à plusieurs monastères importants du pays. Il fut complété en 1607 (ère Wanli) de 180 fascicules par le 50e maître céleste. Il en reste deux exemplaires d’époque, un à Pékin et un à Paris. Il a été réédité à Shanghai dans les années 1920, puis dans les années 1980 à Tianjin et Taïwan.

Il constitue la base d’anthologies augmentées de quelques textes non canoniques comme le Daozang jiyao (みちぞう輯要), composé sous les Qing à l’ère Kangxi (かん16621722) par Peng Dingqiu (zh) (彭定もとめ) ou le Daozang jinghua (みちぞう精華せいか), compilé par Ding Fubao (zh) (ちょうぶく 1874-1952). Rédigé dans les années 1990 sous la direction de Ren Jiyu (zh) (にんまましいよいよ) et de Zhong Zhaopeng (鍾肇おおとり), le Daozang tiyao (みちぞう提要ていよう) essaie de relier plus clairement chaque texte à une époque ou un courant.

Composition

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  • Les trois grottes (三洞さんぼら, sān dòng)

La structure en trois grottes subdivisées en 12 catégories fut conçue par Lu Xiujing à l’imitation des trois corbeilles du Canon bouddhiste. Le contenu des trois grottes était à l’origine clairement défini, ainsi que leur hiérarchie : la première contenait les textes shangqing, avec emphase sur la méditation, qui constituaient selon Lu Xiujing le degré ultime de la formation des maîtres taoïstes. La deuxième, de niveau intermédiaire, renfermait les textes lingbao consacrés essentiellement aux rituels. La troisième était constituée par les textes sanhuang, alchimie et talismans, première étape de la formation.

    • Grotte de l’authentique (ほらしん, dòngzhēn) : elle contient des textes shangqing, mais aussi des rituels et talismans lingbao, le Wuzhen pian (さとるしんへん) et le Huangdì yinfu jing (みかどかげけい).
    • Grotte du mystère (ほらげん, dòngxuán) : textes lingbao, mais aussi shangqing dont le Huangting neijing yujing (にわ內景だまけい).
    • Grotte de l’esprit (ほらしん, dòngshén) : textes attribués à Laozi et d’autres sages, le Sanhuang jing (さんすめらぎけい) et textes lingbao dont le Beidou yansheng jing (北斗ほくとのべせいけい).
  • Chaque grotte présente les 12 subdivisions (shíèrleì じゅうるい) suivantes
    • Textes principaux (Benwen 本文ほんぶん)
    • Talismans (Shenfu しん)
    • Commentaires (Yujue だま訣)
    • Diagrammes et illustrations (Lingtu れい)
    • Histoires et généalogies (Pulu ろく)
    • Préceptes (Jielu 戒律かいりつ)
    • Cérémonies (Weiyi 威儀いぎ)
    • Rituels (Fangfa 方法ほうほう)
    • Pratiques (Zhongshu 眾術)
    • Biographies (Jizhuan でん)
    • Hymnes (Zansong たたえ頌)
    • Mémoires (Biaozou あきらひょう); à l’imitation des mémoires présentés par les ministres à l’empereur, ils sont présentés aux divinités lors des cérémonies zhaijiao.
  • Les quatre suppléments (sìfǔ よん輔) furent introduits au VIe siècle sous les Liang par Maître Meng (はじめ法師ほうし) dans sa révision du compendium de Lu Xiujing, le Yuwei qibujingshu mu (たまぬきなな經書けいしょ). Les trois premiers sont censés compléter chacun une des trois grottes, et le dernier l’ensemble.
    • Le grand mystère (Tàixuán ふとしげん) contenait à l’origine le Dao De Jing, le Zhuangzi, le Liezi. Ils furent déplacés sous les Tang dans la section Dongzhen. Il contient maintenant surtout des textes neidan (alchimie interne) comme le Cantong ji et le Huangdi neijing (みかど內經), le Yunji qiqian (くもきゅうななくじ) et quelques textes waidan (alchimie externe).
    • La grande paix (Tàipíng 太平たいへい) contient essentiellement des talismans et rituels, dont certains lingbao, et le Taiping jing.
    • La grande pureté (Tàiqīng ふとしきよし), qui contenait autrefois le Taiqing jing (ふとししんけい) et d’autres textes alchimiques contient maintenant essentiellement des textes de philosophes non taoïstes comme Mozi, Xunzi, Hanfeizi, le Baopuzi et des textes autrefois attribués à Laozi comme le Taishang ganying pian (ふとしじょう感應かんおうへん).
    • L’Unité orthodoxe (Zhèngyī 正一しょういち ou Zhèngyĭ せいおつ) contient le Zhengyi mengwei (正一しょういちめい) ainsi que des talismans et rituels des Maîtres célestes et quelques textes shangqing.

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Lien externe

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