(Translated by https://www.hiragana.jp/)
Dette : l’aveuglement de Macron

Dette : l’aveuglement de Macron

Si le président de la République défend son bilan en matière de finances publiques, la France n’a jamais autant dansé sur un volcan.

Par

Temps de lecture : 3 min

Circulez… il n'y a rien à voir ! Interrogé sur le sujet de la dette et des finances publiques par nos confrères de l'Express, dans une interview publiée ce mercredi 22 mai, Emmanuel Macron a botté en touche en se félicitant des résultats de sa politique économique.

La newsletter Économie

Tous les jeudis à 17h

Recevez le meilleur de l’actualité économique.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Pêle-mêle, le président de la République se vante d'avoir « changé la structure de ces dépenses pour privilégier les dépenses d'investissement plutôt que les dépenses courantes, les dépenses préventives plutôt que curatives, et beaucoup baissé les impôts », d'avoir fait le choix de protéger « les Français au moment du Covid et de la guerre en Ukraine » et d'avoir « baissé les impôts, investi dans nos services publics et su faire face aux crises ». Et le locataire de l'Élysée affirme que les baisses d'impôts se poursuivront en 2025 pour les classes moyennes…

Une rétrogradation loin d'être exclue

Le président a bien évidemment raison d'appuyer sur les points positifs de son bilan économique. Mais pour tout observateur de la vie économique, ces phrases sonnent presque comme un déni au moment où la question de la dette publique devient de plus en plus brûlante… Hasard du calendrier, la commission d'enquête parlementaire sur la forte croissance de la dette depuis 2017, lancé par le groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblée nationale, donne également ce mercredi 22 mai le coup d'envoi de ses auditions en recevant Jean-Louis Rey, le président de la Cades (Caisse d'amortissement de la dette sociale).

À LIRE AUSSI La dette, de l'argent facile de Hollande à l'argent magique de Macron « Sur le sujet de la dette, notre pays est toxicomane », nous confiait mardi 21 mai Philippe Juvin, député LR et président de cette commission. L’Assemblée nationale n’est pas la seule à scruter nos comptes. Dans un peu plus d’une semaine, l’agence de notation S & P va mettre à jour de la note de la France… et la rétrogradation du pays est loin d’être exclue. Enfin, une autre menace pourrait se concrétiser dans les prochaines semaines : le placement de notre pays en procédure de déficit excessif par Bruxelles

Plus de 3 000 milliards de dette

Car, il y a les déclarations politiques, et à côté de cela, les chiffres qui sont dans le rouge vif. En un quinquennat, la dette est passée de 2 000 à plus de 3 000 milliards d'euros. Le déficit était encore de 5,5 points de produit intérieur brut l'an dernier, soit 0,6 point de plus que prévu, et il devrait péniblement atteindre les 5,1 points de PIB cette année. Le retour sous les 3 % annoncé pour la fin du quinquennat paraît quant à lui bien utopique : dans son dernier avis, le Haut Conseil des finances publiques, l'organisme indépendant chargé de rendre un avis sur la trajectoire budgétaire du gouvernement, estime que celle-ci manque de « cohérence » et de « crédibilité ». La charge de la dette devrait quant à elle s'élever à plus de 72 milliards d'euros en 2027, plus que le budget de l'Éducation nationale. Bref, nous n'avons jamais autant dansé sur un volcan…

À LIRE AUSSI Macron, l'homme aux 1 000 milliards de dette

Il serait injuste de faire d'Emmanuel Macron l'unique fossoyeur de nos finances publiques. Depuis cinquante ans, l'Hexagone accumule les déficits. Et ces dernières années, tous nos dirigeants ont appelé au redressement des comptes publics, et fait parfois des économies, tout en signant des chèques à tout-va… Emmanuel Macron n'a pas fait exception à la règle. Si le début de son premier quinquennat a été marqué par une volonté de redresser la barque, il s'est en effet rapidement heurté de plein fouet au mur des Gilets jaunes, de la crise du Covid, de la crise énergétique, et de celle du pouvoir d'achat.

Et maintenant ? La réforme des retraites et celle de l'assurance-chômage, ainsi que les revues vont, certes, nous aider à faire des économies. Mais elles ne suffiront pas à régler entièrement le problème : le gouvernement doit encore trouver 20 milliards d'économies pour 2025…

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (41)

  • Michigan Vertigo

    Notre Mozart de la Finance, "l'homme qui vaut mille milliards de dettes", aura écrit le requiem des Finances Publiques. Dire que des gens ont voté pour cela, alors qu'il avait déjà étalé toute sa morgue et toute son incompétence comme ministre de Hollande, notamment en détruisant Alstom et la filière énergétique française.

  • syrcins

    Aucune volonté de réforme sérieuse, achat de la paix sociale, cajoler l'électorat, bref, en aucun cas il s'agit d'aveuglement, c'est volontaire, juste de l'arrosage social...
    Charge à la minorité imposable de casquer...

  • michandre

    Sur la dette (mais ça vaut aussi par exemple pour le chômage) ne pas se satisfaire des communiqués triomphants du style "ça s'améliore". Oui, on peut légèrement baisser, réjouissons nous et des mesures gouvernementales allant dans le bon sens ont pu y contribuer. Mais c'est également (surtout ? ) dû à des conjonctures mondiales plus favorables. Ce qui compte est de se situer. Sur la base de données en ordres de grandeur, notre dette est de l'ordre de 90% en 2012 (idem zone euro) de 98% en 2017 (86 Z Euro) et de 110-111% en 2023 (88/89 ZEuro).