Chang'e
Chang’e (chinois :
Le taoïsme la considère comme la déesse de la Lune (Yin suprême,
Dans la poésie de la dynastie Tang, elle représente une belle femme délaissée ; Li Shangyin la mentionne dans deux œuvres : Lune de givre[4] et Soir de Lune[5].
Le cratère lunaire Chang-Ngo lui est dédié.
Légende de Chang’e
[modifier | modifier le code]![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/1e/Chang%27e_flies_to_the_moon_-_Project_Gutenberg_eText_15250.jpg/220px-Chang%27e_flies_to_the_moon_-_Project_Gutenberg_eText_15250.jpg)
![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/36/Moongoddess.jpg/220px-Moongoddess.jpg)
Conte chinois très populaire, Chang’e s’envole dans la Lune (
Quelques sources
[modifier | modifier le code]- Guizang[6] : jadis Chang’e avala l’élixir d’immortalité de Xiwangmu, elle s’envola dans la lune dont elle devint le génie.
- Huainan Zi : Houyi demande des herbes d’immortalité à Xiwangmu. Chang’e les dérobe pour s’envoler dans la Lune. Depuis, l'espoir de vivre éternellement est devenu irréalisable, car nul ne sait plus où poussent ces herbes.
- À la recherche des dieux[7] de la dynastie Jin : Houyi demande des herbes d’immortalité à Xiwangmu. Chang’e les vole, puis avant de partir pour la Lune, consulte un devin nommé Youhuang (
有 黄 /有 黃 , ), qui prédit une issue favorable à son plan. Arrivée sur la Lune, elle se transforme en crapaud. - Dans le Xiyouji de Wu Cheng'en, c'est après être tombé amoureux de Chang'e et avoir formé le dessein de l'épouser que Zhu Bajie est déchu et envoyé sur terre sous la forme d'un cochon.
- Une femme accompagnée d’un crapaud et d'un lièvre blanc sur une peinture sur soie de Mawangdui (IIe siècle av. J.-C.) pourrait la représenter.
Une première version courante
[modifier | modifier le code]À l’époque de l’empereur Yao vivait un chasseur, archer d’élite nommé Houyi. Un jour, un fait extraordinaire se produisit : les dix soleils se succédant habituellement au long d’une dizaine de jours apparurent ensemble, asséchant les rivières et brûlant la terre. Yao demanda alors à Houyi d’en abattre neuf de ses flèches, ce qu’il fit. Il obtint grâce à cet exploit une grande réputation. Il en conçut le désir de devenir immortel et partit lors d’une expédition de chasse vers l’ouest à la recherche de la déesse Xiwangmu, maîtresse du Jardin de longue vie. Elle lui confia un élixir à partager avec sa femme Chang’e lorsqu’ils seraient âgés. Houyi, de retour chez lui, transmit les instructions de Xiwangmu à son épouse et enferma l’élixir dans une boîte. Mais un jour qu’il était à la chasse, le désir de connaître l’immortalité eut le dessus et elle ouvrit la boîte pour boire sa moitié d’élixir. Houyi rentrait juste et surprit sa femme qui, décontenancée, avala sans réfléchir l’intégralité du flacon. Les immortels ont le don de se transporter dans les airs, mais Chang’e, ayant absorbé le double de la dose nécessaire, avait perdu le contrôle de son corps. Elle s’éleva jusque sur la Lune où elle demeure depuis.
Autre version
[modifier | modifier le code]Lorsque Houyi réussit à vaincre neuf des dix soleils, le Grand Roi des Dieux, Huangdi, lui donne pour le récompenser une pilule d'immortalité. Mais sa femme Chang'e la vole. En colère, le roi des dieux décide de la punir en l'envoyant vivre seule sur la Lune.
Quelques variantes
[modifier | modifier le code]- La forme du produit d’immortalité peut être un élixir, une pilule ou des herbes.
- Dans certaines versions de République populaire de Chine, ce n’est pas la déesse Xiwangmu mais un ermite qui offre à Houyi les herbes d’immortalité.
- Chang’e est quelquefois fille de Ku et sœur de l’empereur Yao, ou une immortelle du palais de l’Empereur de jade privée de son statut pour faute et bannie de la Terre.
- Un passage des Chants de Chu associe Houyi à une certaine Mifei (宓妃, ) « dévergondée », femme de Hebo (
河 伯 , ) à qui il perce l’œil gauche d’une flèche. Certaines versions lui supposent donc une aventure extraconjugale dont Chang’e se venge en avalant la totalité de l’élixir. - Certaines sources font de Houyi un souverain contesté ou un personnage tyrannique. Les narrateurs qui les prennent en compte relatent qu’après sa victoire sur les soleils, Houyi fut choisi comme empereur mais devint un tyran. Sa femme avala alors l’intégralité de l’élixir pour l’empêcher de nuire éternellement.
Autres occupants de la Lune
[modifier | modifier le code]Wu Gang
[modifier | modifier le code]Wu Gang[1] (吴刚 /
La date exacte d’apparition de cette légende est inconnue. Wu Gang est mentionné pour la première fois dans le Xiyangzazu (
Le lièvre de jade
[modifier | modifier le code]Une autre interprétation courante des ombres de la Lune est d’y voir la silhouette d'un lapin ou d'un lièvre. Le Lapin lunaire (
Le crapaud
[modifier | modifier le code]Le produit d’immortalité fabriqué par le lièvre est parfois appelé « pilule de crapaud » (
Notes
[modifier | modifier le code]吳 剛 玉 兔 , ,兔 signifie à la fois lapin et lièvre, mais兔 et兔 子 , est davantage utilisé pour le lapin et野 兔 , , « lapin sauvage » pour le lièvre- titres honorifiques :
月 宮 黃 華 素 曜元精 聖 後 太陰 元 君 et月 宮 太陰 皇 君 孝道 明王 霜月 月 夕 歸 藏 搜 神 記 , ; auteur principal : Gan Bao干 寶 (?–336), probablement remanié ultérieurement- ex : Dongtaoxing (
董 逃行