Enka
Origines stylistiques | Ryūkōka, rōkyoku, min'yō, country, pop, tango |
---|---|
Origines culturelles | Années 1950 ; Japon (nom dérivé d'une musique de la fin du XIXe siècle. |
Instruments typiques | Chant, batterie, guitare, guitare basse, piano, saxophone, trompette, trombone, shamisen, shakuhachi |
Popularité | Élevée au Japon à la fin des années 1960 et au début des années 1970 |
L'enka (
L'enka moderne, comme développé pendant l'après-guerre, est une forme de ballade musicale sentimentale. Les quelques premiers chanteurs d'enka comprennent Hachiro Kasuga, Michiya Mihashi et Hideo Murata[2]. Le revirement de l'enka sous sa forme est retracé en 1969, tandis que Keiko Fuji commence sa carrière. Le chanteur d'enka le plus célèbre est Kiyoshi Hikawa.
Terminologie[modifier | modifier le code]
Le terme enka est initialement employé dans le contexte politique, à l'origine par le Mouvement pour la liberté et les droits du peuple (
Caractéristiques[modifier | modifier le code]
L'échelle musicale de l'enka populaire est appelée Yonanuki Tan-Onkai (ヨナ
La musique, basée sur un système pentatonique, est quelque peu similaire au blues[9]. Les paroles parlent d'une manière similaire d'amour, de pertes, de solitude, de difficultés à long terme, de persévérance face aux difficultés, du suicide ou même de la mort. L'enka étant un genre de kayōkyoku, il est considéré plus expressif et émotionnel, bien qu'aucun débat n'ait été lancé sur ce sujet[3],[10].
Les chanteurs archétypes d'enka emploient un style de mélisme—par lequel une seule syllabe du texte est progressivement chantée pendant que différentes notes se succèdent—connu sous le nom de kobushi[9],[11],[12]. La technique du kobushi ne se l'imite pas qu'à l'enka, comme en témoigne la chanson italienne Santa Lucia[12]. À la fin des années 1930 et au début des années 1940, la musique du compositeur Masao Koga commence à ressembler à du chant bouddhiste dans le style shomyo[13]. Bien que les chansons de Koga soient considérées comme rattachées à la création du genre, l'enka actuel se différencie de ses premières chansons de par le style de chant de nombreux différents chanteurs de l'après-guerre[14]. Takeshi Kitayama, chanteur moderne d'enka, admet lui-même en 2006 : « Je confondais toujours la note musicale de Koga et celle d'un vieux chanteur[14]. »
Histoire[modifier | modifier le code]
XIXe siècle et années 1920[modifier | modifier le code]
![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8c/Azenbo_Soeda.jpg/220px-Azenbo_Soeda.jpg)
Les chansons dans le contexte politique appelées enka durant l'Ère Meiji (1868–1912) sont également appelées Sōshi Enka (
Dans le Japon contemporain, une loi interdit les artistes de rue de jouer. Cependant, des artistes japonais comme Utaji Fukuoka (
Ère du ryūkōka[modifier | modifier le code]
À l'Ère Shōwa de la fin des années 1920, les labels produisent du ryūkōka[20]. L'enka-shi commence à faire usage de la guitare et se nomme désormais nagashi (
Arrivée de nouveaux chanteurs[modifier | modifier le code]
Tandis que le jazz se popularise au Japon d'après-guerre, la chanteuse japonaise Hibari Misora publie sa première chanson Kappa boogie-woogie chez Nippon Columbia en 1949 à l'âge de seulement 12 ans. Elle se centre ensuite sur des chansons de jazz dans les années 1950 et 1960[22]. Elle chante ensuite de l'enka dans les années 1960 et 1970.
En 1948, Hachiro Kasuga remporte le concours de talents organisé par King Records. Il se joint au label l'année suivante et étudie la musique aux côtés de Haruo Oka. Son premier single Akai Lamp no Shū Ressha (
Enka d'origine et enka moderne[modifier | modifier le code]
Malgré la popularité du single Otomi-san, Kasuga, ne se sentant pas satisfait du résultat, enregistre une autre chanson intitulée Wakare no Ippon-sugi (
Michiya Mihashi, chanteuse originelle de la chanson folk japonaise min'yō et élève du tsugaru-jamisen, fait paraître son premier single studio intitulé Sake no Nigasa yo en 1954[28]. Onna Sendō Uta de Mihashi devient un succès en 1955[28]. L'ami de Funamura, Kimio Takano, parolier de Wakare no Ippon-sugi, décède en 1956 à l'âge de 26 ans[26]. La musique de Hibari Misora devient enka tandis qu'elle n'est plus considérée comme une teen idol[29].
Pendant la période d'après-guerre, le rōkyoku (ou naniwa-bushi), popularisé pendant la guerre, décline car les paroles sont considérées comme trop longues. L'enka, d'un autre côté, popularisé à cette période, est considéré comme une version écourtée du rōkyoku du fait que plusieurs chanteurs d'enka comme Hideo Murata et Haruo Minami étaient originellement des chanteurs de rōkyoku et que l'enka reprenait les thèmes habituels du genre[30]. Un chanteur notable de rōkyoku qui inspirera l'enka est Kumoemon Tochuken, dont l'élève est Murata[30]. Minami débute au label Teichiku Records en 1957, et Murata chez Nippon Columbia en 1958. Murata reprend la chanson Jinsei Gekijō (
Succès commercial[modifier | modifier le code]
![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0b/Murata_Hideo_museum.jpg/220px-Murata_Hideo_museum.jpg)
Au début des années 1960, le rockabilly inspiré par Elvis Presley gagne en popularité. Kyu Sakamoto, originaire de la scène rockabilly japonaise, rejoint les rangs de la musique populaire japonaise[32]. Cependant, nombre de critiques musicaux japonais se plaignent du rockabilly ; mais Ōsho, une chanson dans le « pur style japonais » de Hideo Murata publiée en 1961 et composée par Toru Funamura, se vend à des millions d'exemplaires au Japon[33]. Lorsque Kyu Sakamoto participe à Kōhaku Uta Gassen pour la première fois avec la chanson Ue o Muite Arukō en 1961, Hideo Murata fait ses débuts avec Ōsho dans la même émission[34].
Le jeune chanteur d'enka Yukio Hashi se lance en 1960, Saburō Kitajima en 1962 et Harumi Miyako en 1964. Sachiko Kobayashi débute en 1964 avec le single Usotsuki Kamome (ウソツキ
Mina Aoe apparaît avec le simple Kōkotsu no Blues (
Maintien de popularité[modifier | modifier le code]
La chanson de Keiko Fuji Keiko no Yume wa Yoru Hiraku en 1970 remporte en popularité à la 12e édition des Japan Record Awards et le grand prix à la première édition des Japan Music Awards. Cette année, elle participe également à la 21e édition de l'émission Kōhaku Uta Gassen avec sa chanson. Son album Shinjuku no Onna/'Enka no Hoshi' Fuji Keiko no Subete (
Le film "Kill Bill" va re-populariser Meiko Kaji qui interprète la chanson « Flower of Carnage » dans Kill Bill Vol. 1
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Richard Collasse, Dictionnaire amoureux du Japon, Place des éditeurs, 2021.
- Yusuke Wajima, Creating Enka: The "soul of Japan" in the Postwar Era, Public Bath Press, 2018.
- Christine Reiko Yano, Tears of Longing: Nostalgia and the Nation in Japanese Popular Song, Harvard Univ Asia Center, 2002.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en) Christine Reiko Yano. Tears of Longing: Nostalgia and the Nation in Japanese Popular Song. Google Books. via Harvard Univ Asia Center. 2003. 42. (ISBN 978-0-674-01276-9).
- (ja) « The day that enka singer Hachiro Kasuga died », Nippon Television, (consulté le ).
- (en) (ja) « Music and Contemporary Society », JASRAC contribution course in Keio University, (version du sur Internet Archive).
- (en) Martin, Alex, 'Enka' still strikes nostalgic nerve, Japan Times, 18 novembre 2008, page 3.
- (ja) «
世界 は演歌 に満 ちている », Masayuki Tamaki Official Website, (consulté le ). - (ja) « Yonanuki Onkai », Japan Arts Council (consulté le ).
- (ja) «
佐世保 で生 まれた日本 初 のワルツ「美 しき天然 」 ~その1~ », Kyushu Railway Company, (version du sur Internet Archive). - (ja) « Kōjō no tsuki », Université d'Hokkaido (consulté le ).
- « Enka still strikes nostalgic nerve », The Japan Times, (consulté le ).
- (ja) «
第 6部 ・演歌 巡礼 <2>前川 清 べたつかぬ距離 感 で歌 う », Nishinippon Shimbun, (consulté le ). - (ja) «
松岡 正 剛 の千 夜 千 冊 『J-POP進化 論 』佐藤 良明 », Matsuoka Seigo no Senya Sensatsu, (consulté le ). - (ja) «
俗 にいう演歌 の「こぶし」って一体 ナニ? », R25.jp, (consulté le ). - (ja) «
古賀 政男 生誕 百 年 「はなまつりコンサート」 », Yumi Aikawa Official Website (consulté le ). - (ja) «
第 6部 ・演歌 巡礼 <7>古賀 政男 日本 的 歌唱 を熟知 し作曲 », Nishinippon Shimbun, (consulté le ). - (ja) «
明治 の声 の文化 », Université de Tokyo (consulté le ). - (en) Lesley Downer. Madame Sadayakko: The Geisha Who Bewitched the West. Google Books. via Gotham. 2004. P-53. (ISBN 978-1-59240-050-8).
- (ja) «
第 4回 松尾 芸能 賞 受賞 者 一覧 », Matsuo Entertainment Development Foundation (consulté le ). - (ja) «
日本 の伝統 ・大道芸 は妙技 だ。街 に復活 せよ! =東京 ・浅草 (下 ) », livedoor, (consulté le ). - « Street spirits plug in and out », The Japan Times, (consulté le ).
- (ja) Kiyomaro Kikuchi, «
昭和 流行 歌 の幕開 け《波 浮の港 》 », JANJAN, (consulté le ). - (ja) Kikuchi, Kiyomaro, «
異色 歌手 の登場 :岡 晴夫 と田端 義夫 », JANJAN, (consulté le ). - « Jazz & Standard Complete Collection 1955-66 », Amazon.com (consulté le ).
- (ja) «
歌舞伎 ソング・《お富 さん》のブーム », JANJAN, (consulté le ). - (ja) « Hachiro Kasuga Profile », Aizubange, Fukushima (consulté le ).
- (ja) « Deracine Ching-dong », Soul Flower Union Official Website (consulté le ).
- (ja) «
船村 徹 さん、演歌 を愛 し歌 い続 けて50年 », Sanspo, (version du sur Internet Archive). - (ja) «
別 れの一本 杉 は枯 れず », HMV Japan (consulté le ). - (ja) « Michiya Mihashi », goo (consulté le ).
- « When we had heroes », The Japan Times, (consulté le ).
- (ja) «
第 6部 ・演歌 巡礼 <8>初代 桃中軒 雲右衛門 受 け継 がれゆく浪花節 », Nishinippon Shimbun, (consulté le ). - (ja) «
訃報 ・三波 春夫 さん », Nikkan Sports, (consulté le ). - (ja) « Special 2. Japanese popular music (4) », Toshiba, (consulté le ).
- (ja) « Toru Funamura », Columbia Music Entertainment (consulté le ).
- (ja) « 12th Kōhaku Uta Gassen », Nikkan Sports (consulté le ).
- (ja) « 7th Japan Record Awards », Japan Composer's Association (consulté le ).
- (ja) «
訃報 ・青江 三奈 さん », Nikkan Sports, (consulté le ). - (ja) « Minatomachi Blues », Japan Dredging Reclamation Engineering Association, (consulté le ).
- (ja) « オリコンのアルバム1
位 が千 作品 に最多 はユーミン », Asahi Shimbun, (consulté le ).
Liens externes[modifier | modifier le code]
- L'enka, entre tradition et évolution sur Ongaku-dojo
- (en) Enka sur technogirls.org
- (en) Enka music sur natsumelo.com