Orion (constellation)
Orion | |
Vue de la constellation. | |
Désignation | |
---|---|
Nom latin | Orion |
Génitif | Orionis |
Abréviation | Ori |
Observation | |
(Époque J2000.0) | |
Ascension droite | Entre 69,2° et 94,6° |
Déclinaison | Entre -11,0° et 22,8° |
Taille observable | 594 deg2 (26e) |
Visibilité | Entre +85° et -75° |
Méridien | Janvier, 21h00 |
Étoiles | |
Brillantes (m≤3,0) | 8 |
À l’œil nu | 206 |
Bayer / Flamsteed | 73 |
Proches (d≤16 al) | 0 |
La plus brillante | Rigel (0,12) |
La plus proche | |
Objets | |
Objets de Messier | 3 (M42, M43, M78) |
Essaims météoritiques | Orionides Chi Orionides |
Constellations limitrophes | Éridan Gémeaux Licorne Lièvre Taureau |
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Orion (« le Chasseur ») est une constellation située quasiment sur l'équateur céleste.
Nomenclature, histoire et mythologie
[modifier | modifier le code]En Mésopotamie
[modifier | modifier le code]La figure qui deviendra Ωρίων chez les Grecs est une création mésopotamienne. Nous avons dans un texte du début du 2e millénaire av. è. c. le nom Šitadallu (ši-ta-da-ru), soit « le Géant », dans une liste de dieux de la nuit qui correspond à Alpha Orionis[1]. Dans les textes postérieurs, notamment dans les Séries MUL.APIN, le premier traité d'astronomie mésopotamienne, découvert à Ninive dans la bibliothèque d'Assurbanipal et datant au plus tard de 627 av. j. c., cette étoile est nommée nommée SIPA.ZI.AN.NA = Rē’û but Šamê, « le Fidèle Berger d’Anu »[2].
Déjà à cette époque, soit au début du 1er millénaire av. è. c., le ciel est contexturé en constellations, c’est-à-dire que les étoiles nouvellement nommées sont désignées par leur place dans la figure céleste qui porte désormais le nom de l’étoile première, en l'occurrence mul. SIPA.ZI.AN.NA, et d’autres étoiles viennent s’y intégrer. Nous avons ainsi mul.AGA SIPA.ZI.AN.NA, soit « la Couronne du Fidèle Berger d’Anu » (
En Grèce et à Rome
[modifier | modifier le code]Le nom de la figure d’Ωρίων est connu des Grecs au moins depuis Homère (VIIIe s. av. è. c.), tant avec l’Iliade[5], que l’Odyssée[6], puis, au siècle suivant, avec Les Travaux et les Jours d’Hésiode[7],[8].
Dans sa Μαθηματική σύνταξις, Ptolémée donne les indications de positions suivantes pour les étoiles déjà examinées dans le ciel mésopotamien : 1. (
Les Grecs ont emprunté la figure de Šitadallu / SIPA.ZI.AN.NA. Cela n'est pas une raison pour trouver à ce nom une origine mésopotamienne, telle que Uru-anna, « la lumière des cieux ». Une telle origine serait surprenante. En effet, le terme sus-indiqué est un nom recomposé qui ne figure pas dans les lexiques sumérien et akkadien et de plus, sur les 23 constellations héritées de Mésopotamie en rapport avec les 48 utilisées par Ptolémée, elle serait la seule à posséder un nom emprunté à une langue de la Mésopotamie. Selon une hypothèse qui paraît plus intéressante, le nom d'Ωρίων proviendrait d'une racine indo-européenne signifiant « l'été » : Ώαρἰ
Quoi qu'il en soit, les Grecs ont acclimaté la figure mésopotamienne à leur propre imaginaire[11]. Dans la mythologie grecque, Ωρίων est un chasseur géant, fils d’Euryale, la fille de Minos et de Poséidon. Parti pour la Crète, il se consacra, selon Ératosthène, à la chasse en compagnie d’Artémis et de Léto et il semble qu’il menaça d’exterminer toutes les bêtes qui vivaient sur la terre. Irrité contre lui, Gaïa fit surgir un scorpion gigantesque qui le tua de son dard, comme décrit dans la Βιβλιοθήκη du Pseudo-Appolodore[12]. À la demande d’Artémis et de Létô, Zeus le plaça parmi les constellations et y plaça également le Scorpion, pour qu'on se souvienne de l’événement[13]. Pour d'autres, Sirius est son chien, ainsi que le nom de l'étoile principale de la constellation voisine du Grand Chien[14].
Chez les Latins, la constellation d'Orion est mentionnée, selon Varron (116–27 BC), depuis Lucius Accius (170-ca. 85), avant même les versions latines des Φαινόμενα d’Aratos, dont la première est celle de Cicéron (106-43) On utilise aussi chez les Latins les nom Iugula, à partir de Varron et Iugulae à partir de Plaute, qui se rattache à la notion « lien », voire de « balance » : d’abord utilisé pour le groupe
Chez les Arabes
[modifier | modifier le code]Les Arabes ont, de façon habituelle, deux représentations du ciel parallèles et non exclusives, le ciel arabe traditionnel formaté à partir des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », et le ciel formaté par les Grecs et adopté par les astronomes arabes au IXe siècle, ou ciel gréco-arabe.
Le ciel arabe traditionnel arbore la figure de الجوزاء al-Ğawzā’. Au départ, nous avons un nom dont la signification est « la Médiane ». C'est celui d'un naw’, soit un des astérismes du calendrier antique correspondant au couple
En permutant les syllabes de الجوزاء al-Ğawzā’, ce qui donne الزوزة al-zawğa, « l’Épouse », l’imagination populaire a forgé une légende fort connue. C’est ainsi que سهيل Suhayl (
En traduisant la Μαθηματική σύνταξις de Claude Ptolémée, al-Ḥağğāğ b. Maṭar et Isḥāq b. Ḥunayn, ont rendu le nom Ωρίων des Grecs rarement par sa transcription, à savoir Ωρίων chez les Grecs أورٴون Ūryūn, et généralement par الجبار al-Gabbār, « le Géant », et الجوزاء al-Ğawzā’[18]
Il s’est ensuivi une confusion des deux images qui ne sont pas semblable, celle de الجوزاء al-Ğawzā’ proprement arabe étant légèrement plus grande que celle de الجوزاء al-Ğawzā’ gréco-arabe. Ainsi les noms Bételgeuse ou Mankeb, qui s’appliquent tous deux à l’étoile
Un autre confusion vient de ce que الجوزاء al-Ğawzā’ est connu de longue date par les Arabes comme le 4e signe zodiacal, attesté dans l’horoscope de fondation de la ville de Baghdad en 762, ainsi que nous rapporte l’érudit persan al-Bīrūnī[19]. Il s’ensuit que, dans plusieurs catalogues arabes, certaines étoiles de la constellation gréco-arabe de التوام al-Tu’ām, « les Gémeaux », ont pris des noms se rapportant à الجوزاء al-Ğawzā’. Ainsi le couple
Chez les Touaregs
[modifier | modifier le code]Chez les Touaregs, une vaste scène céleste embrasse la Ceinture d’Orion (
Dans les cultures populaires du Maghreb
[modifier | modifier le code]Dans l’Ouest du Sahara, les populations arabophones voient la figure arabe de الجبار al-Gabbār, comme المشبوح [l-Məšbūḥ] « l’Homme les bras en croix, le Crucifié ». Il s’agit de ce mécréant du peuple de Ṯamūd, habitant l’Arabie septentrionale, qui égorgea la chamelle du prophète Ṣāliḥ, mentionné dans le Coran, VI, 71 ; XI, 64 et LIV, 29, et qui fut un des trois prophètes qui précéda Muḥammad, et qui fut durement châtié pour cet acte[23].
Au Maghreb, comme dans certains pays du Machrek, le groupe
En Europe
[modifier | modifier le code]Au haut Moyen Âge, les clercs latins connaissaient le nom d’Orion par les encyclopédies et les quelques manuscrits des Aratea disponibles, et ils employèrent dès l’an mil le nom qu’ils trouvèrent dans les textes arabes. C’est en utilisant textuellement les versions de la Μαθηματική σύνταξις de Claude Ptolémée effectuées au IXe siècle par al-Ḥağğāğ b. Maṭar et Isḥāq b. Ḥunayn[24], que Gérard de Crémone donnait ca. 1175: Stellatio Orionis... et nominatur Ieuge[25]. Nous retrouvons ce nom arabe accompagné de bien d’autres dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603), qui écrit : Arab. Elgeuze, Elgebar, Algebar, Algebra et Geuze, ainsi que l’hébreu Kesil, qu’il attribue par erreur à l’arabe[26]. Ce n’est qu’avec la nomenclature approuvée en 1930 par l’Union astronomique internationale (UAI) que cette appellation disparaîtra définitivement.
-
Gravure de Johann Bayer, Uranometria (1661). La représentation n'est pas inversée dans la représentation de Bayer.
-
Johannes Hevelius, l'Uranographia (1690). La vue est inversée pour correspondre à la vision à travers un télescope, c'est-à-dire vue du dessus du globe céleste.
-
La figure d’Orion dans l’Urania's Mirror, Londres (1825).
Dans la culture populaire, Orion est nommé les Trois Mages ou Les Trois Rois. Voici comment Alphonse Daudet en parle :
« Voici le rateau ou les trois rois (Orion). C'est ce qui nous sert d'horloge de la nuit. Rien qu'en les regardant, je sais maintenant qu'il est minuit. Un peu plus bas, toujours vers le Midi, brille Jean de Milan, le flambeau des astres (Sirius). Sur cette étoile, voici ce que les bergers racontent. Il paraît qu’une fois, Jean de Milan avec les trois rois et la Poucinière (la Pléiade) furent invités à la noce d’une étoile de leurs amies. La Poucinière, plus pressée, partit dit-on la première et prit le chemin le plus haut. Les trois rois coupèrent plus bas et la rattrapèrent ; mais ce paresseux de Jean de Milan, qui avait dormi trop tard, et furieux, leur jeta son bâton. C’est pourquoi les trois rois s’appellent aussi le bâton de Jean de Milan…[27] »
En Égypte
[modifier | modifier le code]Les Égyptiens de l'Antiquité attachaient une grande importance au lever de l’étoile Sopdet, qui correspond à Sirius, qui annonçait la crue du Nil. Ils pouvaient se préparer à cet événement crucial pour la vie de leur pays dès qu’apparaissaient les étoiles du Baudrier d’Orion, nommées Sah, « l’Homme qui marche », et dont le corps complet occupe la partie australe de l’Ωρίων des Grecs et la constellation de Λαγωός, le « Lièvre ». Il n’y a par conséquent aucune surprise dans le fait que le couple de dieux correspondant à ces étoiles, à savoir Isis and Osiris, occupent une place centrale dans la mythologie égyptienne[28],[29].
Chez les Hébreux
[modifier | modifier le code]Cette constellation est nommée כסיל Kesil à trois reprises dans la Bible, à l’occasion des listes de figures célestes : dans Job 9 :9 (Il a créé… Kesil), Job 38 :31 (pourrais-tu relâcher les chaînes de Kesil ?) et Amos 5 : 8 (Il a fait Kīma [les Pléiades] et Kesil). Le nom signifie littéralement « fou, imbécile » et bien que cette qualité soit peu valorisante, il est difficile de mettre ce nom en rapport avec כִּסְלֵו Kislev, le nom du neuvième mois du calendrier hébreu (c'est-à-dire novembre-décembre), car ce dernier vient de l’akkadien kislīmu.
En Inde
[modifier | modifier le code]Dans la liste des stations lunaires indiennes, le 5e nakṣatra, qui correspond au groupe
Dans le Rig-Véda, les dieux ont une personnalité à multiples facettes. Ils peuvent se manifester tour à tour, dans tel ou tel épisode de la mythologie et suivant le rôle qu’ils y jouent, selon une apparence nouvelle correspondant chacune à l’une ou l’autre de ces facettes. Ainsi Rudra est le côté sombre de Śiva, un des grands dieux personnifiant les forces de destruction puis de régénération. Quant à Mṛga, « l’Antilope », qui correspond assez exactement à la constellation d’Orion, elle représente le dieu Prajapati au moment même où, sous l’apparence de cet animal, il est transpercé par Rudra qui lui décoche sa Triple flèche. Prajapati est la manifestation de Brahma, le dieu créateur du monde, dans le rôle particulier de Seigneur des Créatures. Rudra le tue à la demande de l’assemblée des dieux, pour le punir d’avoir commis le crime odieux d’inceste avec sa fille Ushas, la déesse de l’Aurore[30].
En Chine
[modifier | modifier le code]Au départ, nous avons Shen (
Plus tard, à l’époque Han, quand le ciel chinois est contexturé en constellations, cet astérisme donne son nom à une figure dont le schéma correspond à celui de l’Ωρίων des Grecs[31], dont une carte du ciel de l’époque Tang, établie ca. 649-684 et découverte à Dunhuang, dans la province chinoise du Gansu en donne une belle idée[32]
Aux Amériques
[modifier | modifier le code]Chez les Sioux Lakotas, Chankahu, « la Colonne vertébrale » de l'animal Tayam, formée par le groupe
Le motif d'Orion poursuivant les Pléiades pourrait être paléolithique et dater de la sortie de l'Homme d'Afrique, comme le suggèrent diverses études en mythologie comparée[34].
Observation des étoiles
[modifier | modifier le code]Localisation de la constellation
[modifier | modifier le code]Orion fait partie des rares constellations immédiatement reconnaissables par leur forme. Ses sept étoiles les plus brillantes forment un nœud papillon (ou un sablier) facilement identifiable : quatre étoiles très brillantes forment un rectangle caractéristique au milieu duquel se trouve un alignement de trois autres étoiles, la ceinture ou le baudrier d'Orion, qui constituent une signature remarquable.
Forme de la constellation
[modifier | modifier le code]C'est à proprement parler la superposition de trois formes assez indépendantes.
Le corps d'Orion est facilement visible, marqué par quatre étoiles brillantes qui sont (dans le sens des aiguilles d'une montre) Rigel (
Au centre du corps, trois étoiles (
Alnitak (
Rattaché au « corps », la « tête » d'Orion est formée par un faible triangle d'étoiles en formation serrée,
L'arc d'Orion est assez facile à tracer, si les conditions sont satisfaisantes (mag 4). C'est un chapelet d'étoiles dont la plus visible (
La massue d'Orion est beaucoup plus faible et plus difficile à tracer (et sans grand intérêt). Elle se situe au pied des Gémeaux, et l'extrémité de la massue forme un petit alignement vers
Alignements à grande distance
[modifier | modifier le code]Bételgeuse est l'un des sommets de l'astérisme du Triangle d'hiver, avec Sirius (
Orion est très utile pour déterminer la position d'autres étoiles. En prolongeant la ligne de la Ceinture au sud-ouest, on trouve Sirius (
Relativité du dessin de la constellation d'Orion
[modifier | modifier le code]Les étoiles d'Orion nous paraissent groupées dans le ciel nocturne mais, en réalité, elles sont très éloignées les unes des autres (comme c'est d'ailleurs le cas pour la plupart des constellations) ; on peut s'en persuader en effectuant le voyage imaginaire proposé par l'animation ci-contre (dans cette animation les distances ont été respectées[35]).
En règle générale, le dessin des constellations est donc relatif à la position de notre planète.
Étoiles principales
[modifier | modifier le code]Bételgeuse (α Orionis)
[modifier | modifier le code]Bételgeuse (
Il s'agit également de la 9e étoile la plus brillante du ciel.
Bételgeuse est légèrement variable, ce qui est prévisible compte tenu de sa taille. Sa magnitude oscille entre 0,4 et 0,9 sur une période de 2 070 jours.
La possibilité que Bételgeuse soit une étoile multiple a souvent été suggérée mais, pour l'instant, aucune observation n'est venue confirmer cette hypothèse avec certitude.
Rigel (β Orionis)
[modifier | modifier le code]Rigel (
Rigel possèderait entre deux et quatre compagnons, noyés dans son éclat.
Autres étoiles
[modifier | modifier le code]Bellatrix (
La ceinture est constituée des trois étoiles : Mintaka (
Saïph (
L'épée est constituée des étoiles multiples
U Orionis est une étoile variable de type Mira et sa magnitude évolue entre 5,2 et 12,9 sur une période de 372 jours.
Objets célestes
[modifier | modifier le code]La constellation d'Orion renferme un grand nombre d'objets célestes notables, dont certains sont visibles à l'œil nu ou au moyen de petits instruments amateurs. Elle abrite notamment trois objets du catalogue Messier, les nébuleuses M42, M43 et M78. Par ailleurs, la constellation est riche en ce type d'objet céleste et baigne en grande partie dans un vaste nuage moléculaire, appelé Boucle de Barnard, dont l'origine reste encore incertaine (possiblement un vaste rémanent de supernova).
L'objet sans doute le plus incontournable de la constellation est M42, plus connu sous le nom de « grande nébuleuse d'Orion ». Cette vaste région de formation stellaire est située à environ 1 350 années-lumière de la Terre et sa magnitude apparente égale à 3,7 la rend aisément distinguable à l'œil nu, sous la forme d'une faible tâche laiteuse, sous un ciel sombre à l'écart de la pollution lumineuse des villes. Aux jumelles, la nébuleuse révèle un système gazeux et de jeunes étoiles, système dominé par un groupe de quatre étoiles géantes connu sous le nom de trapèze d'Orion.
La nébuleuse d'Orion s'étend davantage au Nord avec M43 et NGC 1975. La magnitude de ces extensions est cependant plus faible (9,0 et 7,0) et elles ne peuvent donc être qu'observées que dans un petit télescope.
M78 est une autre nébuleuse située au Nord-Est d'Alnitak. Sa magnitude apparente de 8,3 la rend distinguable aux jumelles. Tout proche d'Alnitak sur la sphère céleste, se trouve aussi les nébuleuses de la Tête de Cheval et de la Flamme (NGC 2024). La nébuleuse de la Tête de Cheval est une nébuleuse obscure dont la silhouette se détache sur le fond lumineux d'une nébuleuse en émission, IC 434.
NGC 2023 est une petite nébuleuse par réflexion située à l'Est de la nébuleuse de la Tête de Cheval et éclairé par une unique étoile. Proche de Meissa, se trouve la nébuleuse planétaire NGC 2022 dont l'observation nécessite un télescope d'au moins 200 mm d'ouverture[37].
Bordée au Nord-Est par la Voie lactée, la constellation abrite dans cette région de nombreux amas ouverts visibles aux jumelles, tels que NGC 1662, NGC 2169, NGC 2175 et NGC 2194 parmi les plus brillants. NGC 1981 est un autre amas ouvert (magnitude 4,2), situé juste au-dessus de NGC 1975, proche de M42.
Utilisation dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]Littérature
[modifier | modifier le code]La constellation d'Orion apparaît à de très nombreuses reprises dans l'œuvre de René Char.
« Orion,
Pigmenté d'infini et de soif terrestre,
N'épointant plus sa flèche à la faucille ancienne,
Les traits noircis par le fer calciné,
Le pied toujours prompt à éviter la faille,
Se plut avec nous
Et resta.
Chuchotement parmi les étoiles. » René Char, Évadé d'Archipel, dans Aromates Chasseurs (p. 511, éditions de la Pléiade, Gallimard).
Chez Christophe Van Rossom, la constellation d’Orion est le point de repère que l’on devrait prendre pour guide[38].
« Lorsque la nuit est à ce point opaque,
le plus sage n’est-il pas
de se laisser guider
par un chasseur aveugle ? »
Quatrième de couverture d’Orion, de nuit (éditions de La Lettre volée).
Dans Que ma joie demeure de Jean Giono, « Orion ressemble à une fleur de carotte ». Cette phrase est dite par l'homme à Jourdan qui laboure son champ la nuit. Cette allusion est reprise à plusieurs occasions dans le roman.
Cinéma
[modifier | modifier le code]Le film Un amour d'hiver s'ouvre et se clôt sur un plan du ciel contenant la constellation d'Orion, dont il est fait mention à plusieurs reprises au cours du récit.
Dans la saga Harry Potter, la plus fidèle des Mangemorts s'appelle Bellatrix, nommée d'après l'étoile de la constellation Orion. Orion est aussi le prénom du père de Sirius et Regulus Black. La majorité des membres de sa famille sont d'ailleurs nommés d'après des étoiles ou constellations (Draco, Andromeda…).
Dans le film Stargate, la porte des étoiles, le professeur trouve la solution concernant les symboles de la porte des étoiles grâce au journal lu par un vigile, dont la rubrique astrologique fait mention de la constellation d’Orion.
Dans le film Blade Runner de Ridley Scott (sorti en 1982), le répliquant Roy Batty interprété par Rutger Hauer fait mention de la constellation d'Orion dans sa tirade des « larmes dans la pluie ».
Dans le film Men in Black de Barry Sonnenfeld (sorti en 1997), les agents interprétés par Tommy Lee Jones et Will Smith recherchent une galaxie se trouvant dans la « ceinture d'Orion ». Le dénouement laisse apparaître qu'il s'agissait en fait d'un jeu de mots autour du mot « ceinture ».
Dans le premier OAV Saint Seiya, l'un des guerriers fantôme est nommé Yaga, Chevalier de la constellation d'Orion. Il est doublé en version française par Vincent Ropion et il est dit de lui qu'il était l'un des plus puissants chevaliers d'Athéna, finissant par tomber dans l'oubli après sa mort.
Musique
[modifier | modifier le code]- L'album Orion de Philip Glass s'inspire du fait que la constellation d'Orion a la particularité d'être visible depuis les deux hémisphères.
- Sur l'album Master of Puppets du groupe Metallica un morceau instrumental est intitulé Orion.
- L'album Invent the Universe de l'artiste Stellardrone contient une piste nommée The Belt of Orion.
- L'album La Mort d'Orion de Gérard Manset fait référence aux étoiles de la constellation.
- L'album Naves ardiendo mas alla de Orion de Ismael Serrano (2005)
Architecture
[modifier | modifier le code]Dans la nef principale de l'église Saint-Pierre de Firminy, dessinée dans les années 60 par Le Corbusier et terminée au début du XXIe siècle, la lumière pénètre dans la coupole par des orifices qui dessinent la constellation d'Orion (Le Corbusier n'avait toutefois pas défini quelle constellation devait apparaître sur la paroi)[réf. nécessaire].
Références
[modifier | modifier le code]- Roland Laffitte, « Les prières des dieux de la nuit », sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. »
- Roland Laffitte, « Série MUL.APIN (BM 86378) » » [PDF], sur URANOS, Société d’études lexicographiques et étymologiques française & arabes, Tab. I, ii, 3.
- Roland Laffitte, « Le Catalogue de Dalbanna (K 6490 & div.) », sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. » [PDF].
- Roland Laffitte, « La Table des cordons (BM 78161) », sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. »
- Homère, Iliade, traduction de Lecomte de Lisle, Paris : A. Lemerre, 1866, Chant XVIII (lire en ligne), p. 349.
- Homère, Odyssée, traduction de Lecomte de Lisle, Paris : A. Lemerre, 1893, Chant V (lire en ligne), p. 3, 74 et 78.
- Hésiode, Les travaux et les jours, traduction de Lecomte de Lisle, Paris : A. Lemerre, 1866, Livre II (lire en ligne), p. 76-77.
- (en) Bill Wonders, Orion Too, AuthorHouse, , 256 p. (ISBN 978-1438904139), p. XI :
« The mythological stories regarding carry some conflicting claims; however each story recognizes that Orion was a great hunter, and upon its death a constellation was named in his honor. »
- (el + fr) Claude Ptolémée, Μαθηματική σύνταξις / Composition mathématique, traduite du grec en français sur les manuscrits originaux de la Bibliothèque impériale de Paris, par M. Halma et suivie des notes de M. Delambre, 2 vol, Paris : H. Grand, 1813-1816, II (lire en ligne), p. 68-71.
- Jean-Michel Renaud, « Le catastérisme chez Homère. Le cas d'Orion », Gaia : revue interdisciplinaire sur la Grèce Archaïque, vol. 7, no 1, 2003, p. 205–214 (DOI 10.3406/gaia.2003.1416).
- Roland Laffitte,, « L’héritage mésopotamien des Grecs en matière de noms astraux (planètes, étoiles et constellations, signes du zodiaque), in Lettre SELEFA n° 10 (décembre 2021), p. 28-29. »
- (el) Απολλόδωρος (ψεύδo), « Βιβλιοθήκη / Bibliotékè, A 4.3-4.5. »
- Ératosthène, Le Ciel, mythes et histoires des constellations, Pascal Charvet (dir.), Paris : Nil Éditions, 1998, p. 149.
- Jean-Michel Renaud, « Le catastérisme chez Homère. Le cas d'Orion », Gaia, vol. 7, no 1, , p. 205–214 (DOI 10.3406/gaia.2003.1416).
- André Le Bœuffle, Les Noms latins d’astres et de constellations, Paris, Les Belles Lettres, 1977, p. 129-133.
- (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 207.
- Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 40 et 90-91.
- Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest. I. Die arabischen Übersetzungen, éd. par Paul Kunitzsch, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1986, p. 226-227.
- Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 46.
- Pierre Benoit, L’Atlantide, Paris : Albin Michel (1919), éd. 1920, p. 113.
- Henri Duveyrier, Les Touaregs du Nord, Paris : Challamel Ainé, 1864, p. 424-425.
- Roland Laffitte,, « Le ciel des Touaregs » », sur URANOS, le site astronomique de la SELEFA.
- Vincent Monteil, « Le ciel des Maures », in : Hespéris, Archives berbères et Bulletin de ‘’Institut des Hautes études marocaines, tome XXXI, 1949, p. 219-210
- Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest, op. cit, p. 226-227.
- Gérard de Crémone, Almagestum Cl. Ptolemei Pheludiensis Alexandrini astronomorum principis…, Venise : ex. Officina Petri Liechtenstein, 1515, fols. 85v-86r.
- (la) Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 35r.
- Alphonse Daudet, « Les étoiles. Récit d’un berger provençal », Le Bien public, 8 avril 1873, sur Retronews.
- Mosalam Shaltout & Juan Antonio Belmonte, « On the Orientation of Ancient Egyptian Temples: (1) Upper Egypt and Lower Nubia » ; Journal for the History of Astronomy. 36 (3), (August 1, 2005), p. 273–298. Bibcode:2005JHA....36..273S. doi:10.1177/002182860503600302. S2CID 54508592.
- Roland Laffitte,, « Données sur les constellations égyptiennes » » [PDF], sur URANOS, SELEFA.
- Roland Laffitte,, « Les étoiles de l’espace Orion - Canis Major » », sur URANOS, SELEFA.
- Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, p. 139.
- Roland Laffitte,, « L’Espace d’Orion dans le ciel chinois / Orion’s space en the Chinese Sky », sur URANOS, le site astronomique de la SELEFA. »
- Patrick Pérez, La petite encyclopédie Maya : l'environnement des Lacandons de Lacanja (Chiapas, Mexique), L'Harmatthan, (ISBN 978-2-7475-9304-5), p. 266.
- Julien d'Huy et Yuri Berezkin, « How Did the First Humans Perceive the Starry Night? On the Pleiades. », The Retrospective Methods Network Newsletter, 12-13, nos 12-13, , p. 100-122 (lire en ligne).
- Voir au sujet de ces distances cette image (en) « 2020 September 19 - Orion in Depth », sur Astronomy Picture of the Day, (consulté le ).
- (en) Graham M. Harper, Alexander Brown et Edward F. Guinan, « A New VLA-Hipparcos Distance to Betelgeuse and its Implications », The Astronomical Journal, vol. 135, no 4, , p. 1430–1440.
- « NGC 2022 - Planetary Nebula in Orion », sur theskylive.com (consulté le ).
- Christophe Van Rossom, Orion, de nuit, La Lettre volée.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Pierre de Firminy
- Liste d'étoiles d'Orion
- Pyramides de Gizeh et constellation d'Orion
- Orion Pictures
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :